MONTRÉAL – Après huit années à l’Université McGill et son repêchage dans la NFL qui est survenu en 2014, Laurent Duvernay-Tardif a accompli l’exploit d’obtenir son diplôme médecine en combinant les deux grandes passions de sa vie.

 

Entouré de ses proches, le garde de 27 ans a savouré ce moment unique dans le décor enchanteur du campus de l’institution académique montréalaise en même temps que 800 camarades de classe.

 

Alors que des dizaines de diplômés ne parvenaient pas à retenir leurs larmes, Duvernay-Tardif resplendissait plutôt avec son sourire de fierté.

 

« Je suis vraiment excité et fébrile, c’est un bel accomplissement. Je me rappelle d’être à McGill, de devoir dormir dans le vestiaire (des Redmen) et pratiquer ensuite pour faire mes rotations de clinique en même temps. Maintenant, je gradue et c’est vraiment un privilège », a-t-il confié aux nombreux journalistes qui s’étaient déplacés pour cet athlète hors du commun.

 

Après huit années à bûcher sans cesse, on pourrait commettre l’erreur de croire qu’il pourra enfin souffler un peu.

 

« Non, je ne crois pas. Je dois partir pour Kansas City tout de suite après ces entrevues. L’entraînement recommence mercredi et de gros mois se dressent devant nous. Je veux accorder 100% de ma concentration sur le football pour voir à quel point je peux être bon comme joueur », a expliqué le colosse qui arborait fièrement sa toge, son mortier et sa cravate aux couleurs de McGill.

 

Par la force des choses, Duvernay-Tardif ne pourra pas interrompre son parcours en médecine et s’attarder uniquement au football. Il devra compléter l’étape de sa résidence, mais il envisage aussi d’entamer un MBA.

 

« Non, je ne peux pas arrêter la médecine pendant les cinq prochaines années. Mais il y a différentes manières de poursuivre que ce soit avec une maîtrise ou en restant dans le milieu clinique durant les saisons mortes », a-t-il mentionné.  

 

Avant de ficeler les prochaines étapes, il veut tout de même s’arrêter pour bien s’imprégner du moment.

 

Laurent Duvernay-Tardif« La première étape, c’est de savourer cette victoire. Ensuite, ce sera d’en savourer 16 autres avec les Chiefs durant la saison régulière. Après, je vais penser au plan pour la résidence, pour le permis de travail et où je vais faire ma résidence. Il y a beaucoup de questions qui s’en viennent, mais je veux prendre le temps de décompresser et célébrer cette victoire », a noté celui qui a souffert de l’élimination des Chiefs face aux Titans du Tennessee, au compte de 22-21, en janvier.  

 

Comme il l’a rappelé, il n’aurait jamais pu compléter ce chemin hors des sentiers battus sans l’appui des Chiefs et la flexibilité de l’Université McGill. Cela dit, ces deux organisations ne peuvent pas regretter d’avoir investi sur lui.

 

La fierté, et les émotions, se lisaient aussi sur le visage de ses parents, Guylaine Duvernay et François Tardif. Sans eux, leur fils n’aurait jamais visé aussi haut et il aurait pu renoncer à ses buts sans leur soutien.

 

« Vraiment, chapeau à Laurent de s’être rendu là, d’avoir réussi à négocier et tricoter là-dedans. C’est incroyable, c’est un bel accomplissement », a convenu sa mère.

 

On pouvait s’y attendre, mais elle et son conjoint ne parvenaient pas à trancher pour déterminer la plus grande source de fierté. Est-ce la carrière dans la NFL ou le diplôme en médecine ?

 

« On ne peut pas choisir un devant l’autre. Oui, le plus improbable, c’est sans doute d’avoir été repêché dans la NFL, c’est un joueur sur je ne sais pas combien. Mais d’avoir les deux, c’est exceptionnel », a conclu son père avec le constat qui fait l’unanimité.

Appelez-le Docteur! Duvernay-Tardif gradue
« C'est ça que je veux faire, c'est ça que j'aime »