En sélectionnant Joe Burrow avec le tout 1er choix du dernier repêchage, les Bengals de Cincinnati ont non seulement ajouté un quart-arrière de grand talent à leur effectif, ils ont aussi mis la main sur un leader et un citoyen engagé.

L'athlète âgé de 23 ans souhaite faire une différence dans sa communauté, comme en témoignait son mot de remerciements en décembre dernier, lorsqu'on lui a remis le trophée Heisman.

« Je viens du Sud-Est de l'Ohio, une région très appauvrie. Le taux de pauvreté est presque deux fois celui de la moyenne nationale, avait expliqué Burrow. Il y a tellement de gens qui vivent de peu. Je veux servir d'exemple à ces enfants qui arrivent à la maison, affammés après l'école, et qui ont bien peu de nourriture sur la table. Votre parcours peut vous amener ici vous aussi. »

L'implication de Burrow plaira-t-elle au propriétaire des Bengals, Mike Brown? Que ce soit le cas ou non, il devra s'y adapter.

En 2017, Brown avait selon plusieurs médias demandé à ses joueurs de ne pas s'agenouiller durant l'hymne national.

L'année suivante, Brown avait également manifesté ses doutes lors d'un essai professionnel obtenu avec Cincinnati par Eric Reid, un athlète bien impliqué dans la lutte aux inégalités raciales.

Burrow, pour sa part, souhaite contribuer en se faisant une des voix pour le changement aux États-Unis. Le discours qu'il a tenu récemment sur les réseaux sociaux ne laisse aucune place à l'ambiguité.

« La communauté noire a besoin de notre aide, a écrit Burrow. Ils se sont butés à des portes closes depuis trop longtemps. Ouvrez vos oreilles, et écoutez-les avant de vous exprimer. Ce ne sont pas des enjeux politiques dont il est question ici. On parle de droits humains. »

Bref, aussi inconfortable Brown puisse-t-il être avec cette forme de protestation, le nouveau visage des Bengals le forcera peut-être à changer son fusil d'épaule à l'automne.