QUÉBEC – Il y a un peu plus d’un an, Samuel Caron prenait une pause du football, rentrait chez lui, à Québec, et poursuivait ses études... à l’Université Laval. Il était loin de se douter à ce moment qu’il signerait sa première victoire en tant que quart partant sur ce campus.

En janvier dernier, Caron est retourné à Montréal rejoindre les Carabins avec qui il avait évolué en 2013 et 2014. Il a finalement gagné le poste de quart-arrière no 1 et sa prestation dans le gain de 24-21 des siens face au Rouge et Or lui permettra de le conserver.

Le produit du Cégep Lévis-Lauzon a beau être âgé de 23 et entamer sa troisième saison avec les Bleus, on traitait son premier départ au niveau universitaire comme celui d’une verte recrue.

L’étudiant-athlète de six pieds trois pouces a démontré une assurance et un calme pour diriger l’attaque de l’Université de Montréal de mains de maître, particulièrement en deuxième demie. Il a finalement terminé la rencontre avec 360 verges de gains aériens en complétant 27 de ses 39 tentatives de passe. Il n’a commis qu’une bévue majeure, une interception réalisée par le maraudeur Kevin McGee qui a bien anticipé sa passe.

« Je suis content de mon match et j’ai réussi à prouver que j’étais capable de jouer. Mes coéquipiers le savaient déjà, mais je leur ai donné encore plus confiance en moi », a indiqué le pivot qui s’est bien débrouillé avec ses jambes en gagnant 46 verges au sol.

« J’ai toujours dit que ce gars-là avait juste besoin d’une chance et qu’il allait montrer à tout le monde que ça aurait dû être lui depuis longtemps. C’est ce qu’il a fait », a mentionné le secondeur Alex Cromer-Émond qui était également le coéquipier de Caron à Lévis-Lauzon.

« Il n’avait pas joué l’an dernier. Il est arrivé ici comme un cheveu sur la soupe. Il a montré qu’il avait l’étoffe d’un grand quart-arrière. Je suis convaincu qu’il va continuer comme ça. On a tous confiance en lui dans l’équipe », a ajouté le capitaine des Carabins.

Le Rouge et Or avait préparé un plan de match pour stopper la course. Sean Thomas Erlington, qui avait fait très mal aux Lavallois à la Coupe Dunsmore, n’a pas été un facteur dans la victoire des Bleus.

La pression était donc sur Caron et ses receveurs qui ont montré qu’ils avaient développé une belle chimie. Les passes de Caron étaient précises et rapides et les receveurs ont fait le travail après les attrapés.

« Au début du match, je trouvais que ça allait un peu vite. Mais je pense que c’est comme ça pour tout le monde. C’était le premier match de la saison. Quand on s’est ajusté, ça s’est mis à bien aller. On a gagné le match, alors c’est ça l’important », a expliqué Caron qui a lancé une passe de touché à Guillaume Paquet.

« Pour un jeune qui n’avait pas joué depuis quelques années, il a été très bon. Pour faire ce qu’il a fait, dans un environnement hostile, ça démontre qu’on est chanceux d’avoir un jeune homme avec ses qualités. Il est très confiant et mature. Ses coéquipiers croient en lui », a souligné l’entraîneur-chef des Carabins, Danny Maciocia.

Déjà privée des services du garde Marc Glaude, la ligne offensive a perdu un autre de ses soldats en début de rencontre alors que le garde Rémi Giguère est tombé au combat. Les Bleus ont donc opté pour garder un et même parfois deux joueurs dans la protection pour acheter du temps pour Caron. En fin de compte, la stratégie a été payante.

Un choix discutable

Avec huit secondes à faire au quatrième quart, tout pointait vers une prolongation. Posté à sa ligne de 29, le Rouge et Or a tenté un dernier jeu dans le but d’atteindre la zone des buts.

Aucun receveur ne s’est démarqué, Hugo Richard a dû improviser et il est finalement sorti en touche alors que le cadran signalait la fin du match. Une erreur, parmi plusieurs autres, qui a fait mal aux locaux.

Laval perd un 1er match d'ouverture depuis 2001

« On a commis trop d’erreurs, a répété à plusieurs reprises l’entraîneur-chef des Lavallois Glen Constantin. Le jeu final, Hugo n’a pas bien paru. Mais on a été victime de cinq revirements. Le jeu culminant, c’est celui d’Hugo. Mais c’est un sport d’équipe et je n’accepterai jamais de porter le blâme sur un individu. Il va tirer une bonne leçon sur comment gérer les choses. »

Les entraîneurs ont indiqué après la rencontre qu’il restait assez de temps selon eux pour tenter le jeu avant un botté de précision.

Mais n’aurait-il pas été plus sage de permettre à Dominic Lévesque de simplement créer l’égalité avec un placement pour forcer le temps supplémentaire? Le Rouge et Or avait même eu la chance de se pratiquer pour la prolongation alors que sa rencontre préparatoire face aux Ravens de Carleton avait nécessité plus de 60 minutes pour départager un vainqueur.

Qu’à cela ne tienne, l’unité offensive du coordonnateur Justin Éthier a été en mesure d’inscrire trois touchés face à l’une des meilleures défenses au pays. La ligne offensive n’a concédé que deux sacs au redoutable front défensif des Bleus, une bonne nouvelle pour un quintette formé de quatre nouveaux partants.

« Je suis très satisfait de la première demie, a évalué Éthier en parlant de la ligne à l’attaque. La deuxième, ça aurait pu être mieux, mais on va travailler là-dessus. Ils sont jeunes. En général, on a fait de belles choses. Si vous m’aviez dit avant le match que nous marquerions trois touchés contre cette défensive, je vous aurais dit que c’est un bon départ. »

Constantin et Éthier avaient sur le cœur les revirements commis par leurs ouailles, particulièrement les échappés de Christopher Amoah sur une course et Antony Dufour sur un botté d’envoi. Si celui d’Amoah a seulement empêché son équipe de marquer des points, celui de Dufour sur un botté d’envoi a conduit au placement victorieux des Carabins.

« Les revirements, ça fait quelques années que ça nous fait mal contre cette équipe, affirmait Éthier avec probablement en tête la défaite de novembre dernier à la Coupe Dunsmore. Ç’a toujours été notre marque de commerce de pas en faire, et là il faut corriger cela. »

Sans l’utiliser comme une excuse, Constantin a mentionné que les entraînements avec contact sont maintenant rares avec le protocole pour les commotions. Les joueurs sont donc moins habitués à se faire plaquer en début de saison.

« Avec tous les protocoles de commotion, on ne plaque plus en entraînement. On va l’adresser. Mais c’est la même chose des deux côtés », a-t-il rappelé.

Le Rouge et Or prendra la route de Montréal lors de la deuxième semaine d’activités du RSEQ alors qu’il rendra visite aux Stingers de l’Université Concordia, samedi après-midi. Les Carabins ouvriront leur saison locale en recevant les Gaiters de l’Université Bishop’s, vendredi soir.