Le coup d’envoi de la saison de football universitaire québécois a été donné vendredi soir au Stade Percival-Molson et les amateurs de ballon ovale seront bien servis en 2016.

Les Carabins et le Rouge et Or, sur papier du moins, demeurent les deux grandes puissances du Réseau du sport étudiant du Québec, mais l’écart semble encore se resserrer avec les quatre autres équipes.

Je ne suis pas en train de dire que nous verrons les Redmen venir à bout de l'UdeM ou de l'Université Laval cette saison, mais le dernier tiers de la ligue est maintenant mieux outillé pour faire face à la compétition.

Des pointages de 78-6 comme ce fut le cas dans la victoire de l’Université Western contre celle de Windsor en Ontario, ça ne devrait pas se produire au Québec. Du moins, je l’espère parce que ces rencontres outrageusement dominées ne servent personne.

Un classement différent à 2015

On devrait avoir les mêmes quatre équipes que l’an dernier en éliminatoires cette année. La seule différence sera selon moi leur classement final.

Qu’ils le veuillent ou non, avec 20 des 24 partants de retour et deux participations consécutives à la Coupe Vanier, les Carabins partent favoris. Si leur nouveau quart-arrière Samuel Caron ne commet pas d’erreur et met le ballon dans les mains des athlètes offensifs, c’est une équipe qui n’éprouvera pas de problème en attaque. Avec une défense qui devrait être aussi dominante qu’en 2015, je place l’Université de Montréal au premier rang du classement du RSEQ.

Le Rouge et Or devrait suivre derrière. Une victoire lors du match inaugural face aux Carabins leur procurait une bonne dose de momentum et ma prédiction pourrait bien prendre le champ dès la première semaine. Avec une équipe plutôt jeune, il ne faut pas s’attendre à des débuts fracassants. Mais les équipes du Québec, et du Canada, devront être prêtes pour novembre parce que la talentueuse équipe de l’Université Laval atteindra son plein potentiel pour les éliminatoires.

Bénéficiant d’un calendrier plus favorable, je crois que les Stingers parviendront à devancer le Vert & Or pour la troisième position. Mais si le Rouge et Or termine deuxième, cela voudrait dire une autre visite au PEPS en novembre, comme ce fut le cas lors des deux premières années de l’ère Mickey Donovan. Bonne ou mauvaise chose… à vous d’en juger!

Malgré une ligne offensive qui arrive à maturité, c’est tout un test qui attend le Vert & Or cette saison. La lutte devrait être féroce pour les deux dernières places donnant accès aux éliminatoires. Si les Redmen ne commettent pas autant de revirements que dans leur revers face aux Stingers, pourraient-ils s’inviter dans la danse de novembre?

Ce que je souhaite avant tout en 2016, c’est une ligue compétitive et un bon spectacle pour les amateurs de football. Je ne crois pas être le seul à vouloir un jour vous écrire que toutes les formations ont une chance au titre avant le début de la campagne. Y sommes-nous dès cette année? Les Carabins et le Rouge et Or semblent encore se diriger vers une autre confrontation à la Coupe Dunsmore, mais les prochains mois nous le diront. Mais avec les hommes de football en place dans nos six universités québécoises, nous pouvons dire sans gêne que le Québec demeure une puissance au football canadien en 2016.

Le chemin vers la Coupe Vanier sera encore une fois ardu pour le gagnant de la finale québécoise. L’une des demi-finales canadiennes opposera de nouveau le Québec à l’Ontario. Cette fois, les représentants québécois auront la chance d’accueillir Western, Guelph, McMaster ou qui sait, Carleton ou Wilfrid Laurier, si l’un deux cause une certaine surprise.

Le Hec Crighton de retour au Québec?

La dernière fois que le joueur par excellence au pays provenait du Québec, il faut remonter à 2013 lorsque le quart-arrière des Gaiters Jordan Heather a remporté le prestigieux trophée Hec Crighton. Lors des deux dernières années, c’est le pivot des Dinos, Andrew Buckley, qui a reçu l’honneur. Ce dernier a fait le saut chez les professionnels avec les Stampeders.

En novembre dernier, le porteur de ballon Sean Thomas Erlington a joué un rôle capital dans les succès des Carabins. Avec un nouvel homme de confiance derrière le centre, il devrait être le point focal de l’attaque des Bleus en 2016.

Thomas Erlington semble dans une forme physique remarquable et je crois qu’il sera le joueur par excellence du RSEQ en 2016. Les 1000 verges au sol sont atteignables pour lui - s’il demeure en santé - avec le retour de tous les gros bonshommes sur la ligne offensive. Attendez-vous à le voir toucher au ballon par la passe aussi. 

Hugo RichardLes rôles pourraient bien être inversés cette saison alors qu’on pourrait voir le Rouge et Or, traditionnellement reconnu pour donner la priorité au jeu au sol, lancer le ballon à profusion. Hugo Richard est à sa troisième année, le groupe de receveurs est l’un des plus complets au pays et la ligne offensive est jeune. Tous des éléments qui pourraient forcer Justin Éthier a sélectionné des jeux aériens courts où les receveurs auront le ballon rapidement entre leurs mains pour ensuite gagner des verges après l'attrapé. Bref, Hugo Richard, qui avait été finaliste en 2014, pourrait être dans la discussion cette année.

Traditionnellement un trophée remis à un joueur offensif, le Hec Crighton pourrait-il être octroyé à un étudiant-athlète défensif? Je ne crois pas, mais si Mathieu Betts bat le record de sacs, ajoute des échappés forcés et une interception, on pourrait aussi le voir apparaître chez les finalistes. Les secondeurs Alexandre Gagné du Vert & Or et Frédéric Chagnon des Carabins ainsi que le récipiendaire de 2015, Jonathan Boissonneault-Glaou de l'UdeM, feront la lutte à Betts pour le titre de joueur défensif du Québec.

Il faut aussi mentionner Trenton Miller qui avait été le joueur par excellence du RSEQ l'an dernier. Si on voit le Miller de la deuxième demie du match contre les Redmen, il pourrait de nouveau recevoir cet honneur.

Plusieurs candidats sont pressentis dans le reste du Canada, particulièrement en Ontario avec le quart-arrière Asher Hastings des Marauders de McMaster. Ce dernier a fracassé le record pour les passes de touché l’an dernier et a connu une première sortie remarquable la semaine dernière. Dans l’Ouest, Michael O’Connor des Thunderbirds de UBC est considéré comme le meilleur pivot au pays, mais son équipe sera attendu de pied ferme cette saison. Malgré tout, il a le talent pour remporter le trophée et qui sait, peut-être devenir le meilleur quart-arrière à être passé par les rangs universitaires canadiens. Mais cette discussion aura lieu dans quelques années…

Il ne me reste qu’à vous souhaiter une bonne saison à tous, à vous amateurs de football de la province et surtout à nos étudiants-athlètes juvéniles, collégiaux et universitaires. Je vous souhaite avant tout de la santé puisque l’important, après tout, c’est d’être en forme pour aller à vos cours mardi!