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Alex Newhook : le nouveau couteau suisse

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MONTRÉAL - Quand Kent Hugues a accepté de donner les 31e et 37e sélections du dernier repêchage en plus du jeune défenseur gaucher Gianni Fairbrother pour sortir Alex Newhook du Colorado et l'attirer à Montréal, le directeur général du Canadien faisait bien plus qu'offrir une chance à un ancien client d'éclore dans la LNH.

 

Il s'assurait de mettre la main sur un homme à tout faire. Sur un joueur qui devrait non seulement contribuer à remplacer Paul Byron, mais, si le changement d'air lui permet d'atteindre son plein potentiel – l'Avalanche l'a repêché en première ronde (16e sélection) en 2019 – représenter une plus-value par rapport au nouveau retraité du CH; un choix de 6e ronde des Sabres de Buffalo en 2007.

 

Comme Byron, Newhook arrive à Montréal en quête d'une vraie chance. En 159 matchs disputés en trois saisons avec l'Avalanche, il affiche 27 buts et 66 points.

 

Byron comptait 138 matchs d'expérience dans la LNH (17 buts, 48 points) lorsque le Canadien l'a réclamé après que les Flames de Calgary l'eurent soumis au ballottage.

 

Comme Byron, Alex Newhook est très rapide sur la patinoire. Il est aussi très combatif. Plus effacé vendredi, il volait sur la patinoire, jeudi, lors de sa première séance dans l'uniforme tricolore sur la patinoire du centre d'entraînement CN à Brossard.

 

Comme Byron, le nouveau venu peut jouer sur les deux flancs. Il est aussi plus en mesure que Byron de relever avec succès des défis au centre. Il a gagné 208 des 503 mises en jeu disputées lors de ses trois premières saisons. Il devrait encore s'améliorer alors que Byron a remporté 195 des 502 mises en jeu disputées au fil de ses 521 parties en carrière.

 

C'est d'ailleurs entre Juraj Slafkovsky et Josh Anderson qu'il a participé aux deux premiers matchs simulés. Sera-t-il encadré de ces mêmes ailiers dimanche lors du match opposant les Blancs et les Rouges au Centre Bell?

 

Probable.

 

Trio combatif avec Gallagher et RHP

 

Mais Newhook pourrait aussi piloter un trio dynamique si Martin St-Louis décidait de l'insérer entre Rafaël Harvey-Pinard et Brendan Gallagher. Deux joueurs que l'entraîneur-chef semble vouloir réunir afin que le plus vieux guide le plus jeune et que le plus jeune aide le plus vieux. Surtout que St-Louis a déjà su tirer profit d'une chance pareille lors des belles années de sa carrière.

 

« Quand «Stamer» -- Steven Stamkos – est arrivé à Tampa, j'ai joué avec lui et j'étais 15 ans plus vieux. Il a aidé ma carrière. Ça ne dérange pas l'âge. «Gally» -- Gallagher – et «HP» -- Harvey-Pinard, ça travaille! C'est le fun de les voir », a convenu St-Louis lors de son point de presse vendredi.

 

Entre l'arrivée de Stamkos avec le Lightning en 2008 et la transaction qui a envoyé St-Louis avec les Rangers en 2014, le coach du Canadien a connu deux saisons d'au moins 90 points, dont une de 99 en 2010-2011. Il a récolté 551 points en 433 rencontres.

 

Pas question de prétendre ici que Gallagher obtiendra pareille production offensive en jouant avec Rafaël Harvey-Pinard. Aussi fougueux soient-ils, les deux porte-couleurs du Canadien sont loin d'avoir l'envergure de St-Louis et Stamkos.

 

Mais ils pourraient offrir du jeu enlevant aux partisans. Surtout en profitant de la vitesse d'un centre comme Newhook. Ce serait au moins ça puisque les victoires seront espacées encore cette saison.

 

Si Newhook représente une solide option au centre en raison de l'absence de Christian Dvorak en début de saison, plusieurs voient en lui le marchand de vitesse qui pourrait compléter le duo Suzuki-Caufield.

 

C'est un fait.

 

Personnellement, j'aime moins cette option. La vitesse est une arme essentielle dans la LNH d'aujourd'hui. C'est indéniable. Mais avec Suzuki et Caufield qui sont déjà de petites tailles et qui sont encore loin d'avoir l'expérience pour assurer du jeu défensif de premier plan, je préférerais voir un gars plus gros et plus expérimenté avec eux.

 

Josh Anderson a malheureusement – pour lui encore plus que pour le Tricolore – été incapable de remplir ce rôle l'an dernier.

 

Kirby Dach? Si c'est bien un job au centre qu'on lui réserve, aussi bien lui donner la chance d'apprendre dès le début de l'année au lieu d'attendre comme c'est arrivé l'an dernier.

 

À toutes les sauces

 

Une fois Dvorak remis de sa blessure et capable d'offrir un hockey de qualité au centre d'un troisième trio, peut-être que Newhook pourra relever des défis sur les ailes. Au sein de n'importe quel trio. Un peu comme le faisait Paul Byron à qui tous les coachs qui l'ont dirigé à Montréal semblaient demander d'aller relancer des trios au neutre. Pas surprenant que celui qu'on appelait affectueusement «Ti-Paul» à son arrivée a obtenu le titre de couteau suisse au fil des matchs disputés avec le Canadien.

 

Avec sa vitesse, Newhook deviendra aussi une arme lors des désavantages numériques. Ce que Byron était lors de ses bons moments au fil des saisons disputées dans l'uniforme du Canadien.

 

L'attaque massive? Pourquoi pas! Si les candidats les plus en vue n'offrent pas les résultats attendus, Newhook pourrait venir brasser la soupe de temps en temps.

Le temps dira si Kent Hughes avait raison de croire que son ancien client n'arrivait pas à s'imposer statistiquement avec l'Avalanche simplement parce qu'il n'avait pas de places disponibles au sein des trois premiers trios pour lui permettre d'y arriver.

 

À Montréal, de la place, il y en aura : sur les flancs gauches et droits. Au centre. Il pourrait même en avoir beaucoup selon les blessures qui viendront miner la formation. Et ces places, Alex Newhook donne vraiment l'impression d'être en mesure de les occuper.

 

À lui maintenant de prouver qu'il pourra non seulement les occuper, mais qu'il saura aussi en profiter pour devenir le joueur anticipé.