À la suite des récents insuccès de la formation, le même refrain est sans cesse répété par les entraineurs et les joueurs du Canadien de Montréal : cette adversité le rendra plus fort lors du dernier droit de la saison.

Souvent, ce genre de propos permet de demeurer positif lors de séquences où il serait simplement trop facile de mettre l’accent sur le négatif. Cependant, en ce qui concerne le Tricolore, ces propos sonnent une cloche au moment d’analyser les performances de l’équipe lors des derniers matches. À titre d’exemple, il est pertinent de jeter un coup d’œil aux chances de marquer accordées et générées par le CH, tant à égalité numérique que sur les unités spéciales, comparativement aux autres formations de la LNH. Chaque donnée du présent graphique représente la moyenne de chances de marquer accordées ou générées lors des cinq dernières parties disputées.

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Le CH était très brouillon en ce début de saison, présentant d’importantes lacunes en défensive qui ont forcé leurs gardiens à connaître des performances spectaculaires. Toutefois, depuis la 22e partie, le Canadien a toujours accordé moins de chances de marquer que la moyenne de la ligue, tout en générant davantage de chances de marquer que cette même moyenne.

Depuis, le Canadien a connu des soirées difficiles, mais la tendance générale veut qu’il n’y ait pas eu de séquence de cinq rencontres consécutives où le Tricolore ait été dominé au chapitre des chances de marquer en ce deuxième quart de la saison.

Les difficultés du Canadien ne sont pas attribuables à de mauvaises performances de ses joueurs ni à un mauvais système de jeu, le CH ayant dominé ses adversaires 210-165 pour les chances de marquer lors du mois de décembre. Au cours de cette période, 56 % des chances de marquer furent en faveur du CH. Malheureusement, la formation n’a pas été en mesure de capitaliser, marquant sur seulement 4,2 % de ses tirs, le taux de conversion moyen de tirs en buts de la LNH étant de 8,5 %. Il faut ajouter à cela les récentes difficultés devant le filet, Dustin Tokarski et Mike Condon combinant un pourcentage d’arrêts d’à peine 89 % alors que la moyenne de la ligue est de 91,5%.

Ces faibles pourcentages, faisant ressortir les faiblesses du Canadien, révèlent que le personnel d’entraîneurs ne peut pas faire grand-chose de plus pour renverser cette tendance. Des études démontrent avec persistence que les entraîneurs et les équipes ne peuvent pas contrôler les taux de conversion de tirs en buts. Tant que Carey Price ne sera pas revenu au jeu à 100 % de ses capacités, l’équipe se voit obligée de s’en remettre à ses deux jeunes gardiens pour accomplir le travail devant le filet.

La bonne nouvelle est qu’un taux de conversion de tirs en buts si faible ne dure jamais longtemps dans le monde du hockey. Si le Canadien continue de jouer de la même façon que maintenant, il sera effectivement une meilleure formation à long terme, à condition de ne pas céder à la panique.

Depuis que Marc Bergevin et Michel Therrien sont à la barre de l’équipe, il n’y a pas eu de réel mouvement de panique, le Canadien n’ayant jamais fait l’expérience d’une telle séquence. Maintenant, ce dont le Canadien a le plus besoin, c’est de la patience.