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« C'est plate que ce soit fini! » - Martin St-Louis

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Parce que son équipe venait d'encaisser une 51e défaite (31-45-6) cette saison, une 24e au Centre Bell, dont 21 en temps réglementaire, parce qu'en plus de perdre plus souvent qu'il ne l'aurait voulu, il a dû composer avec des blessures qui ont rendu moribonde une saison qui s'annonçait déjà périlleuse, je m'attendais à ce que Martin St-Louis pousse un long soupir de satisfaction au terme de la 82e et dernière partie du calendrier.

Je m'attendais à ce que le coach se présente soulagé devant les journalistes après la défaite de 5-4 aux mains des Bruins.

Qu'il soit heureux que cette saison qui a eu des allures de calvaire par moments soit enfin terminée.

Eh bien non!

« Le feeling est plate quand tu réalises que c'est fini », que St-Louis a assuré dans le cadre d'un point de presse qui s'est développé en bilan de sa première saison complète à la barre du Tricolore.

« On est tous passionnés du hockey. On vit ensemble. Et peu importe que ce soit après une défaite en finale de la Coupe Stanley, en finale de conférence ou même quand tu rates les séries, c'est plate de réaliser que c'est fini », a insisté le coach du Canadien.

Et ce matin, c'est bel et bien fini pour St-Louis et ses joueurs.

En fait, non! Les joueurs devront se soumettre à des évaluations médicales avant de défiler devant l'état-major et d'aller finalement répondre une dernière fois cette saison aux questions des journalistes. Mais une fois ces trois étapes terminées, ce sera vraiment fini.

Une majorité se donnera rendez-vous en septembre. Mais quelques-uns, comme Jonathan Drouin, Paul Byron et peut-être Denis Gurianov et Chris Tierney qui sont venus terminer la saison à Montréal feront vraisemblablement leurs adieux à des coéquipiers et un vestiaire qu'ils ne reverront pas l'automne prochain.

Carey Price, avec son chandail numéro 31 sur le dos, est allé rejoindre ses anciens coéquipiers sur la patinoire pour une dernière photo d'équipe. Et avant qu'il n'imite tous les joueurs du Tricolore qui ont remis leur chandail à des partisans choisis au hasard, on a vu le gardien jeter de longs regards en direction des gradins où les partisans l'applaudissaient chaudement.

Était-ce ses derniers regards sur les gradins du Centre Bell? Maintenant qu'il est clair qu'il ne pourra plus garder les filets dans la LNH, le temps est-il venu pour Price de mettre le cap sur l'Ouest canadien avec sa famille pour y écouler les dernières années de son contrat sur la liste des éclopés à long terme?

C'est possible. C'est même probable si l'on se fie aux indications données par son épouse au cours des derniers mois dans le cadre de ses publications sur les médias sociaux.

Aucune spéculation toutefois dans le cas de St-Louis. Il sera de retour à la barre en septembre. Ses adjoints aussi. Mais d'ici l'ouverture de son deuxième camp d'entraînement, le coach devra mettre de côté la règle qui l'aide à composer avec les hauts et les bas d'une saison : le grand principe selon lequel « la journée la plus importante est toujours la prochaine ».

Remarquez que les journées de vacances sont importantes elles aussi...

Bataillé jusqu'à la toute fin

Bien qu'il ait encaissé un 51e revers, le Canadien a disputé un fort match devant ses partisans jeudi. Il a marqué le premier but. De fait, il s'est offert trois fois plutôt qu'une des avances d'un but.

Les Bruins de Boston ont finalement démontré pourquoi ils ont établi de nouveaux records en signant 65 victoires et en récoltant 135 points. Ils ont comblé ces trois reculs et repris le contrôle du match avec un doublé en milieu de troisième tiers. Un contrôle qu'ils n'ont ensuite jamais perdu.

« On s'est battu jusqu'à la fin », que St-Louis a lancé avec conviction.

Le coach a même rappelé Samuel Montembeault au banc à la faveur d'un sixième patineur en fin de match alors que son équipe avait besoin d'un but pour propulser la dernière partie de la saison en prolongation.

Le but n'est pas venu.

Cela dit, St-Louis n'a jamais songé à garder son gardien devant le filet simplement parce que la défaite assurait au Canadien la 28e place du classement général. Que cette défaite l'assurait de 8,5 % de chance de gagner la loto-repêchage le 8 mai prochain. Mais plus encore, qu'elle moussait ses chances de sélectionner dans le top-5 lors du prochain repêchage qui se déroulera les 28 et 29 juin à Nashville.

« On joue pour gagner. Et quand tu prends tous les moyens pour gagner, tu finis par être récompensé », que St-Louis a plaidé.

Tirer profit des blessures

Bien que le Canadien sera encore en processus de reconstruction, il sera intéressant de voir si St-Louis et ses joueurs seront plus souvent récompensés l'an prochain qu'ils ne l'ont été au cours de la saison qui vient de se terminer.

D'ici là, St-Louis pourra revenir sur sa première saison complète derrière le banc du Canadien et évaluer ce qu'il a fait de bien, de moins bien, et ce qu'il doit améliorer.

« C'est trop tôt pour dire ce que j'ai amélioré cette année et ce que je dois encore améliorer. J'imagine que ça va paraître plus l'an prochain. »

St-Louis a toutefois convenu avoir beaucoup appris cette année. Et pas juste en raison des blessures qui ont compliqué de beaucoup son travail.

« Les blessures qui nous ont privés de tellement de joueurs réguliers sur de longues périodes représentent ma plus grosse déception. Au-delà de tout le mal que ces blessures nous ont donné, elles nous ont permis d'accumuler beaucoup d'informations qui nous aideront à prendre des décisions dans le futur. Ça c'est positif. J'ai aussi réalisé à quel point les choses vont vite. Ce n'est pas toujours évident de jongler avec l'aspect global de la gestion de l'équipe sans mettre de côté des détails importants et d'accorder l'attention nécessaire aux individus que tu diriges », a témoigné St-Louis qui a aussi réalisé à quel point les décisions qu'il prend peuvent avoir des impacts sur le quotidien du club.

« Je devrai avoir une meilleure communication avec les gars de l'équipement et le personnel médical pour m'assurer de les aider à bien faire leur travail. »

Des joueurs engagés

S'il admet que les blessures qui se sont multipliées depuis l'ouverture du camp d'entraînement en septembre dernier représentent sa plus grosse déception, St-Louis assure que la réaction des joueurs qui ont eu à faire contrepoids à toutes ces blessures représente sa plus grande source de satisfaction.

« Je suis très fier du groupe qui a été capable de continuer malgré la perte d'autant de joueurs réguliers. »

St-Louis doit aussi être fier du niveau d'engagement qu'il a obtenu de tous les joueurs qui ont endossé le chandail tricolore cette saison.

« On demande beaucoup de la part de nos joueurs. Quand ils ne sont pas convaincus de la valeur des principes que tu proposes, ils ne travaillent pas aussi fort qu'ils doivent le faire. Le niveau d'engagement que nous avons obtenu du groupe m'indique qu'ils achètent ce que nous leur vendons », a assuré St-Louis qui convient qu'il devra aussi apprendre à bien gérer ses émotions.

Il faut dire qu'au rythme où il a perdu des joueurs et des matchs cette saison, le coach du Canadien a eu les émotions à fleur de peau à plusieurs occasions.

« C'est normal et c'est bon d'avoir des émotions. Mais il faut aussi être rationnel. Des fois, il faut dire des vérités aux joueurs, mais il y a moyen de le faire sans amener d'émotions trop négatives. Car cette énergie négative est souvent lourde à porter », a convenu le coach qui est très satisfait du leadership affiché par ses joueurs au sein du vestiaire.

« J'aime bien voir le leadership se propager au sein du groupe. Ça ne s'impose pas. Ça se développe. Regardez ce que "Suzi" (Nick Suzuki) a fait cette année. Il vient de connaître une saison formidable malgré les difficultés avec lesquelles on a composé. Il est devenu un très bon leader. C'est un gars solide. Imperturbable. Et il est encore très jeune », que St-Louis a conclu.