S’il n’en tenait qu’au directeur général du Canadien Marc Bergevin, l’attaquant Cole Caufield disputerait une autre saison avec les Badgers de l’Université Wisconsin l’an prochain. C’est ce qu’il a confié au journaliste de La Presse Mathias Brunet lors d’une récente entrevue.

« Cole Caufield connaît une bonne année [dans la NCAA]. Mais, à nos yeux, il n’est pas prêt. On va prendre une décision à la fin de l’année. S’il veut vraiment quitter le collège, on ne le forcera pas, mais on va lui recommander de rester [au Wisconsin]. Ça ne veut pas dire que c’est une déception. On vise le mieux pour son développement à long terme. On a encore les discussions à l’interne. C’est possible aussi qu’on le voie à Laval l’an prochain. Mais Laval aussi, ça va être difficile. C’est une ligue d’hommes. »

Malgré une excellente entrée en matière dans les rangs universitaires américains, où il a amassé 19 buts et 17 passes en 34 rencontres au terme de sa saison, le choix de premier tour du Tricolore au dernier repêchage (15e au total) doit encore polir son jeu aux yeux de Bergevin.

« Il a un peu de difficulté dans sa zone. Il va marquer quand il a la rondelle, et il va être capable de marquer ici, mais dans un match de hockey, le joueur n’a pas la rondelle longtemps. Il a encore du chemin à faire sans la rondelle. Il a aussi besoin de millage. »

Bergevin estime également qu’une autre saison avec les Badgers permettrait à Caufield d’être mieux outillé pour faire face aux rigueurs du marché montréalais lorsque son tour viendra.

« Ce qui fait peur, à Montréal, ce sont les attentes. Et nous, dans la mesure du possible, on essaie de réduire les attentes. Ce n’est pas pour être négatifs, mais c’est la réalité. C’est difficile pour Jack Hughes cette année; ça ne veut pas dire que c’est un mauvais joueur. »

La résistance de Kotkaniemi

Dans cette longue entrevue, Bergevin a commenté plusieurs autres dossiers, notamment celui de l’attaquant Jesperi Kotkaniemi, dont l’éthique de travail a selon lui laissé à désirer cette saison.

« On a eu ces discussions avec lui. On trouvait à l’interne qu’il y avait parfois un peu de résistance. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’a pas atteint le prochain niveau. On travaille pour l’aider et on ne veut pas qu’il pense qu’on est contre lui. Quand je l’ai vu jouer dernièrement, j’ai vu que son tempo avait augmenté. »

Depuis son renvoi au Rocket de Laval dans la Ligue américaine, le Finlandais de 19 ans a récolté 11 mentions d’aide en autant de rencontres. Au-delà des points, Bergevin souhaite que Kotkaniemi gagne en puissance d’ici l’an prochain.

« Il doit améliorer la force de ses jambes. Son centre de gravité est bas quand il patine, mais il se redresse quand il entre dans une bataille pour la rondelle. Il doit rester bas. »

« On veut aussi qu’il soit plus fort avec son bâton dans ses luttes pour la rondelle. Bergevin. On ne parle pas de grosses mises en échec. Le meilleur exemple, c’est Patrice Bergeron. Il ne frappe pas beaucoup, mais il gagne ses batailles. Nick Suzuki, il l’a. KK le fait, mais il doit le faire avec plus de constance. Il a encore les mêmes habitudes qu’il avait ici, mais [l’entraîneur] Joël [Bouchard] les voit et il travaille avec lui pour les corriger. Et ça s’améliore. Les habitudes de junior, c’est long à casser. KK, c’est un peu ça. »

Bergevin a par ailleurs bon espoir d’ajouter le Russe Alexander Romanov à sa brigade défensive dès l’an prochain, bien qu’il souligne que rien n’est sûr.

Romanov, 38e choix au total du repêchage de 2018, évolue cette saison dans la KHL avec le CSKA Moscou. En 43 matchs, il a amassé 7 mentions d’aide et affiche un différentiel de plus-21.