Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le défenseur David Savard est le joueur le plus convoité des Canadiens

Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

La saison des transactions est officiellement commencée et les Canadiens de Montréal sont sans surprise dans le camp des vendeurs.
 
C'était l'attente avant même que la saison commence et, à 10 points de la dernière place donnant accès aux séries, Kent Hughes continue de penser à long terme. Ça a commencé avec Sean Monahan, échangé aux Jets de Winnipeg pour un choix de premier tour, et on se demande maintenant qui sera la prochaine pièce à bouger. Le nom de Jake Allen est dans les rumeurs depuis que Montréal a commencé l'année avec trois gardiens, et Tanner Pearson est un candidat évident avec un contrat qui vient à échéance à la fin de la saison, mais dans les deux cas, on ne s'attendrait pas vraiment à un gros retour.

Non, la pièce la plus prisée du CH est maintenant David Savard.

Il est facile de voir pourquoi une équipe dans la course serait intéressée à acquérir les services de Savard. À 3,5 millions $ annuellement jusqu'à la fin de la saison prochaine, son contrat est raisonnable et il pourrait être plus qu'une simple location de quelques mois. Un défenseur droitier avec une bague de la coupe Stanley et 57 matchs de séries à sa fiche qui est capable de jouer de grosses minutes défensives contre les meilleurs effectifs adverses pourrait facilement se greffer chez n'importe quel club qui cherche à renforcer sa ligne bleue.

Et si vous êtes plus du genre visuel que statistiques, vous vous rappelez sans doute de cette séquence contre les Capitals plus tôt cette semaine, alors qu'il a fait sa meilleure imitation de gardien pour faire un arrêt clé et priver Max Pacioretty d'un but.

Il n'y a aucun doute que si Hughes décide d'échanger Savard, il trouvera facilement preneur. Mais est-ce que la date limite 2024 est le bon moment pour échanger Savard?

Je suis un partisan de la vision à long terme de la direction. On cherche à bâtir une équipe qui peut connaître du succès de façon soutenue pour les années à venir. C'est un processus lent, pénible par moments, et qui voit souvent des joueurs appréciés quitter sur le marché des échanges. À 33 ans et avec une saison et demie restante à son entente, ça arrivera inévitablement pour Savard, mais je ne suis pas certain que la date limite 2024 est le bon moment. Pourquoi?

C'est simple, personne n'a encore réussi à prendre la chaise de Savard.
En moyenne cette saison, Savard joue plus de 20 minutes par match tout en affrontant la compétition la plus difficile chez les défenseurs du CH, selon Sportlogiq. Il est aussi le plus utilisé en infériorité numérique, avec 3:41 de temps de jeu par match, loin devant Mike Matheson (3:00) et Jonathan Kovacevic (2:36). Bref, son absence laisserait un énorme vide à la ligne bleue du CH et il n'y a simplement personne qui est prêt à s'emparer de cette chaise, car les options droitières sont très limitées dans l'organisation, du moins dans l'immédiat.

Justin Barron est talentueux, mais il a récemment été renvoyé à Laval et il se démarque plus par son jeu offensif que sa performance dans le territoire défensif. Kovacevic est une belle trouvaille au ballottage, mais il est plus à sa place comme 6e défenseur que comme no 1 à droite qui joue une vingtaine de minutes par match. Logan Mailloux est prometteur, mais il a encore besoin de développer son jeu à Laval pour être un défenseur complet. Chris Wideman semble sur la liste des blessés pour y rester, Brady Keeper a deux matchs d'expérience dans la LNH à 27 ans et David Reinbacher est encore en Europe.

L'habileté de Savard de manger des minutes difficiles n'a pas d'égal chez les droitiers du CH dans l'avenir immédiat. Il offre aussi énormément d'expérience et il mène par l'exemple soir après soir, n'hésitant jamais à sacrifier son corps pour bloquer des tirs. Bref, il est un vétéran parfait pour une brigade défensive très jeune.

Évidemment, Hughes pourrait recevoir une offre simplement trop bonne pour refuser. On ne sait jamais ce qui peut se retrouver sur le marché et ce que les équipes sont prêtes à faire sous la pression de la date limite. Après tout, en 2013, Filip Forberg a été échangé pour Martin Erat moins d'un an après avoir été repêché au 11e rang. On a aussi vu Tanner Jeannot être échangé pour un espoir et cinq choix au repêchage, incluant un premier choix. Si une offre du genre passe sur son bureau, Hughes se doit évidemment de sauter sur l'occasion.

Mais à moins d'une offre digne du Parrain, je préfèrerais voir Savard rester pour le reste de la saison à Montréal. Il est toujours possible de l'échanger au repêchage où à la date limite de l'an prochain vu son contrat qui se termine en 2025. C'est évidemment un risque, rien ne garantit qu'il maintienne ce niveau de jeu à 34 ans et le risque de blessures est réel quand on bloque autant de tirs. Malgré tout, je crois que sa présence aide le CH à court et à long terme.

C'est important, même dans une reconstruction, de garder quelques vétérans pour entourer ton noyau de jeunes. Ce n'est pas NHL sur PlayStation, on ne peut pas simplement échanger tout le monde au-dessus de 25 ans et ne faire jouer que des espoirs pour qu'ils se développent. Ils doivent apprendre de quelqu'un ce que ça veut dire d'être un professionnel dans la LNH et il y a peu de meilleurs exemples à suivre que Savard.