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RÉSULTATS

Une découverte pour Reinbacher, Xhekaj dans son élément

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BUFFALO – Pendant que David Reinbacher découvrait le côté robuste du hockey à son deuxième match en Amérique du Nord, Florian Xhekaj se sentait comme un poisson dans l'eau.

Reinbacher affiche une candeur charmante. Il fallait voir son visage quand un confrère lui a demandé s'il avait déjà été impliqué dans un match aussi physique.

« C'est différent à la maison, ça ne fait aucun doute. Mais c'était amusant, j'ai dit à (Riley) McKay que c'était le premier combat que je voyais dans un match. Bravo à lui d'avoir voulu s'imposer pour son équipe », a raconté Reinbacher qui semblait encore soufflé par ce furieux combat contre le Montréalais Djibril Touré qui a eu le dessus.

« En Europe, ce ne sont pas des bagarres, plutôt des bousculades », a convenu Reinbacher qui a connu de bons et moins bons moments lorsque le jeu devenait plus physique.

À six pieds trois pouces et 209 livres, le défenseur autrichien aurait des outils pour se défendre, mais il passera volontiers son tour quand les gants tomberont sur la glace.

« Je présume que ce n'est pas mon travail de me battre, je suis plutôt là pour jouer. Des gars plus robustes peuvent s'en occuper », a expliqué Reinbacher avec justesse.

La réaction de l'entraîneur-chef Jean-François Houle était tout aussi savoureuse quand il lui a été rapporté que Reinbacher n'avait jamais vu une bagarre pendant un match.

« Ah oui? Il va en voir pas mal, je pense! Mais je l'ai aimé, lui, dans ce match, il a beaucoup de patience avec la rondelle. Il a fait de bons jeux avec la tête haute, pour un jeune de 18 ans. Il a un bel avenir », a réagi Houle. 

« Il est plus gros physiquement que d'autres. Il est capable de prendre une mise en échec et d'en donner », a enchaîné l'entraîneur qui l'épaulera pour son adaptation physique au jeu de la Ligue américaine de hockey dans un horizon qui se dessine pour la saison 2024-2025.

La licorne qui aime le jeu robuste

Chose certaine, si Reinbacher veut en apprendre davantage sur ce volet étrange du hockey professionnel en Amérique du Nord, il pourra s'informer auprès de Florian Xhekaj.

Le « petit » frère d'Arber a adoré ce duel physique contre les Sénateurs d'Ottawa. D'ailleurs, il a semblé prêt à exposer ses atouts de pugiliste plus d'une fois. Il a dû se contraindre à une petite confrontation avec un adversaire et à un semblant de combat de judo avec un autre.

Avec la rivalité qui se bâtit avec les Sénateurs, difficile de croire que cette animosité était une coïncidence. D'autant plus que Xhekaj se souvenait très bien que son frère avait malmené les espoirs des Sens, un après l'autre, l'an passé à Buffalo.

« Ouais, quelques gars de l'organisation m'ont demandé si je m'en rappelais. Évidemment, je n'avais pas oublié, mais c'était plus solide ce qu'il a fait », a décrit l'attaquant de six pieds trois pouces et 188 livres en esquissant un sourire.

Tous ceux qui ont un frère comprendront que Xhekaj s'est souvent bataillé avec son aîné.

« Oh oui, on se battait tous les jours dans la rue. Il avait le dessus assez solidement et j'allais me réfugier auprès de ma mère. Mais je crois que ça m'a rendu plus fort au final », a raconté Florian sans avoir encore inscrit une victoire à sa fiche.

« Non... Mais parfois je parvenais à le frapper assez fort, il se fâchait et reprenait le contrôle ensuite. Il est pas mal plus gros que moi puisque trois ans, ça faisait une grosse différence », a enchaîné l'ailier.

À la blague, un certain collègue estimé du nom de Patrick Friolet lui a rappelé qu'il y avait un camp d'entraînement qui démarrait dans quelques jours s'il voulait se reprendre.

Contrairement à Arber, Florian Xhekaj ne fera pas le saut directement du tournoi des recrues à la LNH. Il aura besoin de plus de temps pour y parvenir, mais la motivation ne manquera pas.

« Ce fut toujours notre rêve, en grandissant, de pouvoir jouer ensemble. De faire partie de la même organisation, c'est très spécial et en espérant qu'on pourra le faire éventuellement », a confié Xhekaj avec anticipation.

Et vous pensiez qu'on terminerait cet article sans parler du qualificatif de licorne (unicorn) apposé à Florian Xhekaj par Nick Bobrov, le co-directeur du recrutement amateur, dans une vidéo publiée par le Canadien qui a été enregistrée avant le repêchage?

« Je n'ai pas vu la vidéo, mais licorne, ça sonne plutôt bien. J'essaie seulement de rester fidèle à mon style de jeu », a commenté Xhekaj en donnant son explication de ce choix de vocabulaire.

« Pour mon style de jeu qui est assez rare, de jouer avec hargne tout en étant capable de marquer », a conclu Xhekaj en reconnaissant que ça se compare à son frère, mais comme attaquant.