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RÉSULTATS

Enfin du hockey significatif pour le Canadien

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MONTRÉAL - La victoire fait du bien. C'est clair. Pas au point de partir en peur et de prétendre que ce gain de 3-2 arraché en prolongation aux dépens des Red Wings, à Detroit, fait du Canadien un club qui peut sérieusement reluquer les séries éliminatoires.

 

Ça non!

 

Mais après quatre revers de suite, elle permet de souffler un peu et de raviver la confiance de plusieurs joueurs et de l'entraîneur-chef. Du souffle et de la confiance qui seront sérieusement sollicités en fin de semaine avec les escales successives des Bruins et des Canucks, samedi et dimanche, au Centre Bell.

 

La victoire fait du bien, oui, mais c'est la façon dont le Canadien s'est dressé face aux Wings qui prime à mes yeux.

 

Car jeudi soir, à Detroit, le Canadien s'est donné des chances de gagner au lieu d'aider ses adversaires à le battre comme il l'avait fait lors des trois derniers matchs.

 

Ses leaders, du capitaine Nick Suzuki au vétéran défenseur Mike Matheson en passant par Cole Caufield, ont joué du hockey significatif.

 

Enfin!

 

Ils ne se sont pas contentés de récolter un point ici ou là, ou de profiter d'une attaque massive alors que le match était hors de portée. Ils ont pris les choses en main. Ils ont donné le ton dès le début de la rencontre et l'ont maintenu au cours des 60 minutes de temps réglementaire et des 4 min 16 s disputées en prolongation avant que Cole Caufield ne marque le but gagnant.

 

Tout à l'opposé du hockey de rattrapage des derniers matchs.

 

« Notre plus gros défi ce soir était de disputer une bonne première période; de marquer le premier but; de ne pas prendre trop de risques pour arriver », assurait Martin St-Louis après le duel opposant son club aux Wings.

 

Suzuki et Caufield séparés

 

Martin St-Louis ne s'est pas contenté d'espérer que les Dieux du hockey exaucent ses souhaits.

 

Il a moussé ses chances de les obtenir avec la décision aussi surprenante qu'inattendue de séparer Nick Suzuki et Cole Caufield qui, jusque-là, formaient le duo le plus soudé du Tricolore.

 

Suzuki et Christian Dvorak ont donc changé de trio. Le premier s'est donc retrouvé entre Alex Newhook et Josh Anderson alors que le deuxième a hérité de Caufield et Slafkovsky.

 

« Des fois la «game» te parle », que l'entraîneur-chef du Tricolore a mentionné pour justifier cette décision.

 

Difficile de quantifier les effets positifs de cette décision. Mais ne serait-ce que pour mieux distribuer la menace offensive, pour secouer ses joueurs et déstabiliser le plan défensif de l'adversaire qui n'avait sans doute pas prévu ce coup, les changements apportés par St-Louis n'ont certainement pas nui.

 

Matheson a marqué le premier but de la rencontre. Il est venu appuyer une poussée d'Alex Newhook après que le nouveau trio de Suzuki eut pris les Wings à contrepieds à la ligne bleue du Tricolore.

 

Matheson a passé près de 29 minutes sur la patinoire. C'est énorme. C'est peut-être même un brin trop. Mais après des performances décevantes selon sa propre analyse, des performances au fil desquelles il prenait trop de chances à l'attaque et se rendait bien trop vulnérable en défensive, Matheson s'est bien repris jeudi.

 

Il a été efficace.

 

« C'est plus plaisant de gagner. On a bien commencé le match. On n'a pas donc pas eu à forcer les choses pour revenir de l'arrière », a expliqué le vétéran défenseur qui forçait justement les choses au fil des trois derniers matchs.

 

Des matchs que le Canadien a perdus.

 

« Mike a bien géré ses risques lors de ses présences. Il a disputé un fort match. Il en avait besoin », a convenu Martin St-Louis après la rencontre.

 

Nick Suzuki a profité des 31 dernières secondes d'une attaque massive pour relancer le Canadien en avant (2-1) dès les premiers instants de la troisième période.

 

En prime, il s'est offert deux échappées au cours du match. Il a frappé le poteau au terme de la première obtenue alors que le CH écoulait une pénalité. James Reimer doit toujours se demander comment il a fait pour effectuer l'arrêt sur la deuxième.

 

Cole Caufield a lui aussi profité de l'attaque massive offerte par James Reimer – le gardien des Wings croyait-il sérieusement s'en tirer en se couchant sur le bâton de Caufield pour l'empêcher de se replier en zone défensive? – pour sceller l'issue du match en prolongation.

 

Jusque-là, Caufield n'avait rien cassé. Mais des gars comme Caufield doivent faire la différence dans les moments importants. Et il n'y a pas meilleur moment de s'imposer pour un franc-tireur qu'en prolongation. Et c'est ce que Caufield a fait pour la troisième fois déjà en 13 matchs cette saison. Il l'avait fait aux dépens des Capitals et des Blue Jackets le mois dernier au Centre Bell.

 

Primeau : 1er gain en 2 ans

 

Réserver les explications de la victoire aux seules performances de Matheson, Suzuki et Caufield serait tout aussi injuste qu'injustifié.

 

Car derrière les leaders, plusieurs autres joueurs ont offert des performances significatives.

 

À commencer par Cayden Primeau qui a repoussé 27 des 29 tirs des Wings pour signer sa première victoire de la saison. Sa première en près de deux ans – gains de 3-2 en tirs de barrage, le 16 décembre 2021 aux dépens des Flyers de Philadelphie – dans la LNH.

 

Primeau n'a pas eu à multiplier de miracles. Il a aussi été bien épaulé par ses coéquipiers. Mais le jeune gardien qui joue le troisième violon avec le Tricolore semblait en plein contrôle devant son filet. On peut lui reprocher quelques retours généreux. On peut aussi lui reprocher le but égalisateur (2-2) marqué par J.T. Compher qui l'a fait mal paraître en faufilant la rondelle au-dessus de son épaule droite alors que le gardien couvrait mal le côté rapproché.

 

Mais Primeau a «survécu» à ce but en restant imposant devant son filet au lieu de devenir vulnérable comme cela lui est arrivé à quelques reprises au fil des dernières années.

 

Il sera intéressant de voir si cette performance permettra à Primeau de voir plus d'action au lieu de rester tapi dans l'ombre de Samuel Montembeault et Jake Allen. À moins qu'elle puisse servir de tremplin à une transaction…

 

Entre les lignes

  • Ce sont les responsables de la salle de contrôle à Toronto et non Martin St-Louis qui ont procédé à la vérification du but égalisateur de Christian Fischer en fin de période médiane. « Nous voulions vérifier si le joueur des Wings avait, ou non, frappé la rondelle avec sa main pour l'envoyer dans le fond du filet. Sur la reprise, on voit que la rondelle frappe le gant, mais il n'y a pas de mouvement volontaire pour la rediriger », qu'un responsable m'a expliqué lorsque joint dans la salle de contrôle de Toronto…
     
  • Une fois la confirmation donnée par les arbitres, Martin St-Louis et le Canadien auraient pu contester le but en prétextant de l'obstruction de Fischer à l'endroit de Cayden Primeau. La révision initiale a permis au Canadien d'obtenir plus de temps pour bien analyser le jeu et éviter une contestation qui aurait entraîné une pénalité. Car toutes les reprises offertes confirmaient l'absence d'obstruction sur le jeu…
     
  • Des six gains du Tricolore, trois ont été le fruit de but marqué par Cole Caufield en prolongation et un autre l'a été en tirs de barrage après un but décisif marqué par Nick Suzuki