Frozen Four : les yeux sur Hutson et Tuch

Vous pourrez suivre les demi-finales du Frozen Four jeudi à 17 h (Boston University c. Denver) et 20 h 30 (Boston College c. Michigan) sur RDS.ca. La finale sera présenté samedi à 18 h sur RDS2 et RDS.ca

COLLABORATION SPÉCIALE

Avec seulement quelques matchs restants dans la LNH et la majorité des clubs qui sont soit déjà qualifiés pour les séries ou déjà éliminés depuis longtemps, plusieurs yeux sont tournés vers les différentes ligues amateurs. La NCAA, notamment, va couronner son champion avec le Frozen Four, son carré d'as qui commence ce jeudi 11 avril.

Le Canadien a la chance d'avoir quatre espoirs qui tenteront de mettre la main sur le championnat : Lane Hutson et Luke Tuch pour Boston University, Jacob Fowler pour Boston College, et Sam Harris pour Denver University. J'irai plus en détail sur Fowler et Harris dans un autre texte mercredi. Commençons plutôt par le duo de BU, Hutson et Tuch, qui pourraient tous les deux signer des contrats avec le Tricolore dans un avenir rapproché.

LANE HUTSON

Lane Hutson est non seulement un des espoirs les plus excitants dans l'organisation du Tricolore, mais il a été un des joueurs les plus dynamiques de la NCAA lors de son parcours avec Boston University. Hutson a mené tous les défenseurs pour les points lors de chacune des deux dernières saisons et a été nommé finaliste au Hobey-Baker, remis au meilleur joueur universitaire, l'an dernier.

Vous avez sans aucun doute vu quelques faits saillants de Hutson sur les médias sociaux au cours des dernières années. Le défenseur n'est pas sans rappeler Quinn Hughes avec son contrôle de la rondelle hors pair. Il peut déculotter son couvreur avec aise, utilisant sa tête et ses épaules pour attirer le défenseur d'un côté avant de rapidement couper de l'autre.

Sa capacité à garder possession de la rondelle était absolument sans égal dans les rangs universitaires cette saison. Hutson a connu les trois meilleurs matchs pour le temps de possession en zone offensive dans la NCAA cette année, avec des sommets de 3:28, 3:03, et 2:31. Aucun autre joueur n'a réussi à atteindre 2:30 en une rencontre, que ce soit à Boston University ou ailleurs dans la NCAA. Il a également dominé le temps de possession total, avec la rondelle sur son bâton pour 22 minutes de plus que le joueur au deuxième rang et ce, même si Hutson a été tenu à l'écart pendant quelques matchs en raison d'une blessure mineure. 

Comme si ce n'était pas assez, Hutson a aussi complété plus de passes vers l'enclave que tout autre joueur, attaquant ou défenseur, avec 148, soit 21 de plus que Macklin Celebrini au deuxième rang. Bref, Hutson est une force offensive incroyable au niveau universitaire. Il devra adapter son jeu dans la LNH, où il n'y a pas autant d'espace et les joueurs adverses ont la vitesse et le gabarit pour refermer cet espace très rapidement. Il ne pourra pas se permettre toutes les feintes et les efforts en solo qui ont fait de lui un espoir aussi excitant, mais le talent est indéniable.

Les questions autour de Hutson tournent surtout autour de sa taille et de son jeu défensif. Au repêchage, Hutson ne faisait que 5 pi 8 po et affichait un poids d'un peu moins de 150 livres, mais vous avez sûrement déjà entendu l'anecdote qu'il avait une note du médecin qui assurait que sa croissance n'était pas terminée. Eh bien, son médecin avait raison, car Hutson mesure maintenant 5 pi 10 po, selon le site de Boston University et a un poids de 162 livres. C'est encore plutôt léger pour la LNH, mais il a encore le temps d'ajouter de la masse. C'est aussi très similaire à Jared Spurgeon, qui fait 5 pi 9 po et 166 livres et qui connaît une belle carrière avec le Wild du Minnesota. Connaître du succès avec ce gabarit n'est donc pas impossible dans la LNH moderne.

Défensivement, Hutson a bien progressé et montré de bons instincts cette saison, surtout pour lire le jeu adverse et couper les lignes de passes. Il ne sera probablement jamais un Jaccob Slavin dans la LNH, mais s'il arrive à être ne serait-ce que près de la moyenne défensivement, son talent offensif est plus que suffisant pour compenser. Hutson devrait se joindre au Canadien (ou au Rocket de Laval) quand sa saison se terminera plus tard cette semaine et je suis très excité de le voir enfin dans un uniforme Bleu-Blanc-Rouge.

LUKE TUCH

Luke Tuch, frère du joueur des Sabres de Buffalo Alex Tuch, n'a pas eu la carrière universitaire la plus facile. Sa première saison avec Boston University a été limitée à 16 matchs en raison de la COVID. Il a ensuite manqué une grosse partie de sa deuxième saison en raison d'une blessure. Il a eu plus de chance avec sa santé lors de sa troisième saison, jouant tous les matchs pour BU et amassant 20 points en 40 matchs. 

Pour sa dernière saison d'admissibilité universitaire, Tuch a eu la chance d'évoluer principalement sur le premier trio des Terriers, aux côtés de Macklin Celebrini, le favori presque unanime pour être le premier choix du repêchage de la LNH en juin, et Quinn Hutson, le frère de Lane. Ça lui a permis de récolter 29 points en 38 rencontres, sa meilleure saison universitaire. 

Évidemment, à 22 ans, il a l'avantage d'être plus mature physiquement que plusieurs joueurs de la NCAA, quelque chose à garder en tête quand on analyse sa performance.

Cet aspect physique est d'ailleurs une partie importante de son jeu. À 6 pi 2 po et 215 lb selon le site de BU, Tuch a sans aucun doute un gabarit de calibre LNH. Il s'en est servi sur l'avantage numérique des Terriers, jouant devant le filet pour déranger le travail du gardien adverse. Il a d'ailleurs terminé cinquième dans la NCAA pour les tirs déviés.

Sans surprise, cette qualité physique se voit dans les trois zones. Tuch se sert de son gabarit en échec avant pour déranger ses adversaires, et il se débrouille bien dans son propre territoire. Et oui, il est capable de distribuer des mises en échec sans problème.

Le CH aurait sans doute aimé en voir un peu plus offensivement de la part de Tuch, par contre. Il a eu la chance d'évoluer avec une des meilleures équipes au pays avec Celebrini, finaliste au Hobey-Baker cette année, et Huston, finaliste l'an dernier. Bien que ses 29 points étaient un sommet en carrière pour lui, c'était seulement bon pour le sixième rang chez les pointeurs de BU.

Tuch n'a pas montré le potentiel d'évoluer dans un top-6 de la LNH, du moins pas régulièrement. Son plafond semble plutôt être un bon joueur de soutien sur le troisième ou quatrième trio qui apporte de la robustesse et du jeu responsable aux deux extrémités de la patinoire. Il a le potentiel d'être un bon marqueur secondaire pour apporter de la profondeur dans une formation. 

Est-ce que ce sera suffisant pour que Kent Hughes utilise un de ses 50 contrats pour Tuch? Montréal a jusqu'au 15 août cet été pour prendre sa décision.