Hage doit être indulgent; Mooney saisit le moment
BROSSARD – Si le petit L.J. Mooney a le cœur léger à jouer au hockey, Michael Hage doit plutôt apprendre à moins se soucier de ses erreurs.
On vous parlera de quelques espoirs supplémentaires plus tard, mais il faut être réaliste : Hage et Mooney ont été, sans équivoque, les deux joueurs les plus impressionnants au camp de perfectionnement du Canadien.
Rob Ramage et Francis Bouillon, qui supervisent le développement des espoirs du Tricolore, ont procédé à leur bilan habituel et ils ont ciblé le même aspect à propos de Hage.
« Même les joueurs qu'on aime le plus peuvent améliorer des choses. Dans son cas, ça me dérangeait un peu à quel point il était difficile envers lui. Quand il ratait un jeu ou quelque chose, il était déçu. Je lui ai demandé de changer cet aspect, ça ne l'aide pas. Il veut exceller et c'est positif, mais ça peut tuer son jeu s'il s'acharne sur une erreur. Personne n'est parfait sur la patinoire », a raconté Bouillon qui a cette aptitude à parler de manière très terre-à-terre.
Il faut rappeler que Hage s'est vu confier un immense rôle à sa première saison à l'Université du Michigan en raison du manque de ressources dans l'équipe.
Le centre repêché au 21e rang en 2024 a donc été la cible de ses adversaires.
« Je lui ai dit ‘Tu es un joueur élite, tu dois t'y habituer.' Les meilleurs joueurs trouvent une façon et il veut réussir, il prend ça à cœur. On lui a mentionné que c'était bien, mais que ça ne devait pas affecter son jeu », a mentionné Ramage.
Avec le poids ajouté en gymnase, la vie de Hage deviendra plus facile. D'ailleurs, il a contrôlé l'action à de multiples reprises dans les deux courts matchs qui ont conclu le camp de perfectionnement.
De son côté, Mooney n'a pas le luxe de renflouer autant son petit gabarit. Mais il est déjà le dernier à refuser les confrontations physiques et c'est fascinant à voir du haut de ses cinq pieds et sept pouces.
« J'aime ça! Il est venu me voir après la pratique et il m'a demandé ce qu'il pouvait faire en tant que petit joueur. Je lui ai dit ‘Tu connais tes forces et tes faiblesses. Quand j'avais ton âge, je ne voulais donner la chance à personne de me dire que je ne jouerais pas en raison de ma grandeur. Concentre-toi sur les bonnes choses et travaille fort.' Il m'a beaucoup impressionné par sa vitesse, mais aussi sa fougue. Il ne joue pas seulement à l'extérieur, il fonce au filet », a raconté Bouillon qui a vu un peu de Brendan Gallagher en lui.
Quant à Ramage, il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à l'impression laissée par Lane Hutson il y a un an.
« L'an dernier, on parlait de Hutson. Ça se reproduit avec L.J., il est plaisant à regarder. Ses pieds, il danse! Cole Caufield n'est pas un géant non plus et j'ai joué avec un très bon petit joueur en Theoren Fleury », a noté Ramage qui est content qu'il poursuive désormais son développement avec l'Université du Minnesota.
Pas évident de suivre les espoirs russes
On change drastiquement de sujet, mais le Canadien a ajouté quelques espoirs russes à son organisation récemment et Ramage a avoué que c'était pénible de suivre attentivement leur développement.
« C'est difficile, ça ne fait aucun doute. C'est bien qu'ils aient pu venir ici, ils sont allés faire un tour à Tremblant. On reçoit des vidéos, mais il y a une barrière linguistique, on doit utiliser un interprète. En espérant que la paix revienne et qu'on puisse aller les voir, car on ne leur parle pas aussi souvent », a souhaité Ramage.
Des étoiles pour quelques joueurs
Outre Hage et Mooney, certains joueurs ont accompli de belles séquences. On va vous surprendre avec le premier, mais il s'agit de l'attaquant Makar Khanin que le CH a repêché en septième ronde en 2024.
Désolé pour le jeu de mots, mais il a démontré bien plus que du chien dans son jeu.
« C'est le gars avec lequel c'est le plus difficile de communiquer car il ne parle pas du tout anglais. C'est un joueur qui m'a surpris. On leur demande de laisser une bonne impression et il a fait ça », a vanté Bouillon.
Ensuite, on doit glisser une ligne sur le défenseur Luke Mittelstadt. On y reviendra vendredi, car il s'est attiré les éloges de Bouillon et Ramage.
Enchaînons avec Hayden Paupanekis qui a exposé une belle agilité des mains et des pieds avec son physique de six pieds cinq pouces.
On aurait aimé qu'Aatos Koivu s'impose davantage, mais il a été discret outre quelques courtes séquences dont la réplique de la feinte classique de son père. Ça, c'était sublime !
Mention honorable au Québécois Félix Trudeau, un joueur invité, qui a inscrit deux buts jeudi.