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RÉSULTATS

Josh Anderson, une nuisance sur la patinoire

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COLLABORATION SPÉCIALE

Sans but à ses 11 premiers matchs, Josh Anderson connaît un début de saison difficile. Il n'arrive pas à trouver sa place dans la formation des Canadiens de Montréal et est passé du 1er au 2e, puis au 3e trio en seulement 11 matchs, et ce, malgré les blessures à Rafaël Harvey-Pinard et Kirby Dach. Les éclats de dominance occasionnels auxquels il nous a habitués ne sont nulle part cette année. Il a obtenu de bonnes chances, mais n'arrive pas à capitaliser. Juraj Slafkovsky pourrait notamment avoir trois ou quatre points de plus si Anderson avait profité des chances créées par le jeune slovaque, des points qui auraient pu faire un bien énorme à la confiance du 1er choix de l'encan 2022.

Mais ce n'est pas simplement qu'Anderson fait preuve de malchance ou de manque d'opportunisme. Il a un impact net négatif dans la formation du Tricolore jusqu'à présent.

L'impact négatif d'Anderson est flagrant quand on regarde le pourcentage de buts attendus en faveur du CH de ses coéquipiers lorsqu'ils évoluent avec lui comparativement à quand ils sont séparés. Cette statistique est essentiellement une version plus détaillée du plus et mois, qui regarde la quantité et la qualité des tirs des deux côtés lorsqu'un joueur est sur la glace plutôt que seulement les buts. Cinquante pour cent veut dire qu'il y a autant de chances d'un côté ou l'autre de la glace. Au-dessus de 50 % veut dire qu'on a l'avantage sur ses adversaires et, évidemment, en dessous de 50 % veut dire que l'avantage va à l'adversaire.

Et je ne ferai pas dans la dentelle : tous les coéquipiers les plus communs du no 17 se font absolument et totalement dominer quand ils évoluent avec lui.

Il a commencé la saison sur le premier trio avec Cole Caufield et Nick Suzuki avec des résultats désastreux, alors que le trio n'a marqué aucun but en 40 minutes de jeu. Il a ensuite été sur la 2e unité après la blessure de Dach. Dach complétait un trio qui se montrait très prometteur avec Alex Newhook et Slafkovsky. Quand Anderson s'est joint au trio, leurs chiffres ont encore une fois chuté drastiquement: aucun but marqué pour le trio contre quatre alloués en près de 50 minutes de jeu et ils ont été absolument dominé 70-34 en tirs tentés, dont 28-19 de l'enclave. Son trio avec Newhook et Christian Dvorak n'a pas fait mieux contre Saint Louis, avec 17 tirs tentés par les Blues contre seulement 6 pour Montréal, bon pour un ratio de 18,8 % des buts attendus, ce qui est simplement inacceptable.

Anderson a carrément été un trou noir de production et de jeu positif pour quiconque se retrouve à ses côtés. Slafkovsky a notamment connu de loin son meilleur match de l'année la minute qu'il a été séparé de l'attaquant de puissance samedi soir contre les Blues.

Un joueur unidimensionnel... avec une dimension manquante

À sa quatrième saison dans l'uniforme bleu-blanc-rouge, on sait très bien ce qu'Anderson est comme joueur. Un gros bonhomme qui est plus rapide que l'on croirait pour sa taille, il utilise ses atouts physiques et peut occasionnellement dominer avec du fort jeu nord-sud. On sait aussi qu'Anderson n'est pas le joueur le plus polyvalent au monde. Et quand il n'arrive pas à dominer cet aspect nord-sud avec sa poussée vers le filet typique, on voit les résultats qu'il nous offre depuis le début de la saison.

Anderson n'a toujours pas trouvé le filet malgré le fait qu'il a décoché 17 de ses 21 tirs cette saison de l'enclave. Seul Barrett Hayton des Coyotes de l'Arizona a plus de tirs de l'enclave sans but que Anderson, avec 18. L'attaquant de puissance a obtenu ses chances, mais n'arrive pas à capitaliser et c'est problématique, car il crée très peu d'occasions pour ses coéquipiers.

Avec seulement cinq passes complétées vers l'enclave en 11 rencontres, Anderson se classe 14e chez les joueurs du CH. C'est moins que Jake Evans et Jesse Ylönen, qui évoluent presque exclusivement sur le 4e trio et ont joué environ 40 et 90 minutes de moins qu'Anderson, respectivement, et n'ont pas le temps en avantage numérique qu'a le gros ailier. Ylönen, notamment, a passé trois matchs sur la galerie de presse et a quand même été plus actif comme fabricant de jeu.

C'est comme si, peu importe le trio sur lequel il évolue, Anderson joue à sa façon et ne s'adapte pas du tout à ses coéquipiers, qui doivent tout faire malgré lui plutôt qu'avec lui. Il ne trouve pas de chimie et ne crée pas de chances pour ses coéquipiers en plus de ne pas avoir un impact positif défensivement. Et quand les buts ne viennent pas non plus, il n'apporte pas grand-chose d'autre que quelques mises en échec.

Avec un contrat qui lui paie 5,5 millions $ annuellement pour trois saisons après celle-ci, Anderson doit se regarder dans le miroir et retrouver l'attaquant de puissance qui donne des maux de tête aux défensives adverses, parce que son jeu actuel mériterait de se retrouver dans les gradins.