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RÉSULTATS

Nasreddine avait déjà accepté l'offre des Stars quand le Canadien l'a contacté

Alain Nasreddine - Getty
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MONTRÉAL – Rien de plus normal que de ressentir une dose d'inquiétude en perdant son emploi. Mais les craintes d'Alain Nasreddine ont rapidement été dissipées par l'intérêt démontré à son endroit.  

Après sept ans avec les Devils du New Jersey, Nasreddine n'est pas tombé en bas de sa chaise en sachant qu'il aurait à se dénicher un nouveau poste. 

« On était même préparés à ça, j'avais comme un feeling que ça s'en venait. J'ai eu le temps de préparer ma femme et mes enfants. Donc quand c'est arrivé, ce n'était pas une si grosse histoire. On a presque ressenti une excitation parce que sept ans, c'est le plus long moment qu'on a passé à un endroit », a confié Nasreddine qui n'avait pas eu le luxe de connaître une grande stabilité particulièrement durant son parcours de joueur. 

Du jour au lendemain, l'entraîneur de 46 ans s'est tout de même retrouvé sans destination connue. 

« Je ne savais pas à quoi m'attendre, c'était la première fois que je passais par là. Tu t'attends à ce que ce soit difficile. Ce n'est pas évident de se trouver un poste dans la LNH », a-t-il admis quand on l'a relancé. 

Nasreddine ne s'est donc pas fié sur sa réputation pour attendre que le téléphone vibre dans sa poche. 

« Quand on s'est séparés avec les Devils, j'ai fait des démarches auprès de beaucoup d'organisations qui cherchaient des entraîneurs. Et pas nécessairement des équipes qui avaient leur entraîneur-chef. Donc je devais toujours attendre que l'embauche soit effectuée avant de savoir si l'intérêt était réciproque », a raconté l'ancien défenseur. 

C'est là que la suite a emprunté tangente franchement intéressante et insoupçonnée par Nasreddine pour le mener à devenir adjoint de Peter DeBoer avec les Stars de Dallas. 

« Pete m'a appelé avant même d'obtenir le poste avec les Stars. Il était vraiment intéressé à apprendre à me connaître. On se connaissait un peu parce qu'il a coaché les Devils et ses gars ont joué dans la même organisation de hockey mineur que mes fils ce qui fait qu'on a des amis en commun. Je pense qu'il a fait ses recherches de son côté pour s'informer à mon sujet », a révélé Nasreddine. 

Parce que non, DeBoer et Nasreddine n'ont pas travaillé ensemble derrière le banc des Devils. Nasreddine est arrivé à cet endroit en 2015-2016, une saison après le congédiement de DeBoer. 

« Quand il a eu le poste, il m'a rappelé et tout a coulé naturellement entre nous. On a parlé de hockey, de famille, des Stars et tout s'est conclu en trois jours, j'étais vraiment soulagé », a admis Nasreddine. 

« Même si bien des gens me disaient que je suis beau et fin, je ne savais pas ce qui arriverait. Bref, je suis bien content et reconnaissant », a-t-il ajouté. 

Nasreddine avoue que ce fut flatteur de découvrir que son profil attirerait quelques équipes. 

« J'ai commencé à recevoir de l'intérêt de la part d'autres organisations, mais c'était trop tard, j'avais déjà réglé les choses avec les Stars. De savoir que j'ai un bon nom et que mon travail est reconnu même si ce fut difficile et pénible avec les Devils pendant sept ans, ça fait chaud au cœur », a décrit le père de trois enfants. 

Oui, le Canadien faisait partie des équipes qui ont tendu une perche à Nasreddine dans les derniers jours alors que le départ de Luke Richardson s'est confirmé. 

« Montréal a démontré de l'intérêt, mais c'était trop tard. Quand ça s'est fait avec Richardson à Chicago, ça faisait longtemps que c'était conclu avec les Stars, il avait juste fallu attendre avant de l'annoncer », a-t-il précisé. 

Nasreddine veut enfin gagner 

Durant son association de sept ans avec les Devils, le club a participé aux éliminatoires une seule fois. Ce contexte était devenu lourd sur ses épaules. 

« Je suis excité parce que ça fait des années que c'était pénible sur la glace avec les Devils, je suis juste tanné de perdre! », a lancé Nasreddine sans détour. 

« Je regardais mes options et je n'ai pas été aussi agressif avec certaines équipes parce que je trouvais qu'elles étaient aussi en mode reconstruction. Les Stars ont un bon noyau de jeunes, de bons vétérans et un bon gardien. Je pense qu'on sera une équipe très compétitive dans une division vraiment coriace. C'est une bonne équipe et c'est la seule chose que je voulais, c'était au top de ma liste et il reste une autre étape à franchir », a poursuivi le sympathique entraîneur qui a joué 74 matchs dans la LNH. 

Ça ne veut pas dire pour autant qu'il était heureux de changer d'organisation. 

« Est-ce que je suis d'accord avec la décision ? Non, mais je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. Personne ne veut perdre son travail et j'aurais voulu voir les Devils réussir avant de me faire mettre dehors. C'est dommage, j'ai l'impression qu'on n'a pas réussi à accomplir le boulot. Mais, en même temps, ça m'a donné un petit coup de pied au derrière du style ‘Allez, sors de ta zone de confort' », a exposé Nasreddine. 

Là où Nasreddine n'a nullement besoin de motivation, c'est en sachant qu'il héritera du joyau nommé Miro Heiskanen. Nasreddine désire faire briller le Finlandais de 22 ans de tous ses feux. 

« Je n'ai jamais eu de défenseurs comme lui en sept ans. J'en ai eu des bons et je ne veux rien leur enlever, mais un jeune dominant comme lui dans la LNH, ça m'excite. Mon but est qu'il devienne l'un des trois meilleurs défenseurs de la LNH, il détient le talent et le potentiel. »  

Contrairement à ce que plusieurs auraient pu penser, Nasreddine n'a pas rencontré ses nouveaux collègues des Stars pendant le repêchage à Montréal. Il a obtenu l'autorisation d'accompagner l'un de ses fils à un camp d'essai USA Hockey et il s'est dirigé à Dallas ensuite. 

« J'ai hâte de parler hockey. Pete, je l'ai rencontré une fois et je ne connais pas du tout Steve Spott (l'autre adjoint). On pourra discuter des Stars, de comment on voit les choses, nos systèmes et tout. Une fois que j'aurai rencontré les gens et visité les installations, ce sera concret. Présentement, c'est officiel, mais c'est comme si ce ne l'était pas », a conclu Nasreddine en souriant. 

Avec des enfants de 15, 14 et 13 ans, il restera à déterminer le meilleur plan pour la famille.