Le CH reste intact... et perd quand même!
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MONTRÉAL – Plusieurs partisans du Canadien affichaient de la déception et même un brin de colère lorsque le Tricolore a confirmé, sur le coup de 15 h vendredi, qu'il ne valait pas la peine de retenir son souffle.
Qu'aucune autre transaction tant attendue, tant espérée, ne tomberait du ciel!
La déception était reliée au souhait de voir le Canadien se débarrasser de quelques vétérans qui coûtent cher et ne rapportent pas gros.
La colère était attisée par le fait que plusieurs croyaient que le Tricolore se mettrait à gagner au lieu de continuer à perdre. Qu'il se mettrait maintenant à gagner au fil des 21 matchs à disputer d'ici la fin du calendrier pour grimper au classement au lieu de glisser et d'ainsi minimiser ses chances de gagner la loto-repêchage au lieu de les mousser.
Impossible de prédire l'issue des 20 dernières rencontres. Mais en perdant 3-2, vendredi, à Anaheim, contre des Ducks qui sont mieux placés que lui dans la course à Connor Bedard, le Canadien a rassuré ses partisans craintifs. Il leur a offert une défaite qui fait du bien.
Si la tendance se maintient, le Canadien perdra encore dimanche, à Las Vegas, face au vétéran Jonathan Quick qui pourrait obtenir un premier départ avec les Golden Knights. Si c'est le cas, Quick voudra bien sûr faire bonne première impression avec sa nouvelle équipe. Il voudra prouver qu'il est encore un bon gardien. Qu'il est bien meilleur que ses statistiques personnelles ne l'indiquent. Qu'il pourra contribuer aux succès des Knights prouvant ainsi à ses anciens patrons des Kings qu'ils ont fait erreur en perdant confiance en lui.
Et ce sera parfait pour le Tricolore qui occupe ce matin le 26e rang du classement général. Comme le témoignent les statistiques, il est important que le Canadien s'assure de demeurer au sein des clubs qui repêcheront dans le top-10 du prochain repêchage.
En perdant comme il l'a fait hier à Anaheim, en perdant encore dimanche à Vegas, le Canadien maximisera ses chances de demeurer bien camper avec les derniers qui repêcheront les premiers en juin prochain à Nashville.
Et oui! C'est tout ce qui compte.
Edmundson : transaction reportée
Quand Kent Hughes a assuré, vendredi, que le Canadien aurait aimé conclure une ou deux transactions de plus, il est clair qu'il faisait référence aux départs anticipés de Joel Edmundson et de Sean Monahan.
Pourquoi Edmundson patrouillait toujours la ligne bleue, vendredi soir, à Anaheim? Pourquoi Monahan poursuit sa convalescence à Montréal au lieu de préparer un éventuel retour au jeu au sein d'une autre organisation?
À cause des blessures qui les affligent.
Parce que l'un et l'autre suscitent plus d'inquiétude que de confiance qu'ils puissent vraiment aider les clubs qui s'intéressaient à eux, Kent Hughes devait se contenter de compensations bien plus faibles que celles, déjà timides, qui étaient associées à leur nom. On parle ici de choix de quatrième et cinquième ronde. Loin, très loin, des objectifs initiaux de l'état-major du Canadien qui a fait Banco l'an dernier et qui souhaitait faire quelques bons coups cette année.
Le directeur général du Canadien a donc décidé de ne pas les donner.
Il prend ainsi le pari qu'Edmundson lui rapportera plus dans un an, ou avant s'il connaît un bon début de saison 2023-2024 et qu'une formation se retrouve rapidement en manque d'un défenseur d'expérience.
Contrairement à David Savard, Joel Edmundson n'est pas indispensable à la ligne bleue du Canadien. Premièrement, il joue à gauche où les jeunes se bousculent déjà pour obtenir une place derrière Kaiden Guhle. Deuxièmement, bien qu'il soit un « bon vétéran » et qu'il ait souligné vouloir être un acteur dans la reconstruction du Tricolore, Edmundson ne me semble pas en mesure de remplir le rôle de parrain aussi bien que David Savard le remplit depuis le début de la saison.
La grande question maintenant est de savoir si le dos d'Edmundson pourra se renforcer au cours de la saison morte et que le défenseur sera un actif l'an prochain au lieu de rapidement glisser dans la colonne des passifs en raison de ses maux de dos chroniques.
Si tel est le cas, Kent Hughes aurait peut-être été mieux de prendre ce qui était sur la table au cours des derniers jours, car ce pourrait être plus que ce qu'il aura l'an prochain.
Seul le temps nous dira si ce pari rapportera ou non.
Drouin terminera l'année à Montréal
Est-ce que Kent Hughes a raté son coup vendredi?
Non!
Quand on regarde ce qui s'est fait dans le cadre de la dernière journée des transactions, aucun directeur général n'a cédé à la panique. Aucun DG n'a surpayé en se disant qu'il avait l'obligation de bouger pour imiter les clubs qui bataillent avec le sien.
Kent Hughes avait des joueurs à vendre, mais personne ne voulait payer pour les acheter.
Plusieurs amateurs auraient aimé voir le Canadien échangé et même donner des Drouin, des Hoffman, des Armia et autres joueurs mal aimés à Montréal.
Kent Hughes a été très diplomate quand il a parlé du contrat de Jonathan Drouin identifiant son salaire comme un boulet qui empêchait toute transaction.
Son salaire n'aide pas c'est sûr. Mais Kent Hughes avait encore la possibilité de rendre ce contrat moins lourd en gardant la moitié de son salaire. Comme il l'a fait avec Evgenii Dadonov pour obtenir Denis Gurianov des Stars de Dallas. Comme il l'a fait avec Nick Bonino qui est passé par Montréal afin d'y laisser une partie de son contrat avant de se rendre à Pittsburgh. Un passe-passe administratif qui a permis au Canadien d'obtenir un choix de 5e ronde et le défenseur suédois Tony Sund.
Ce que Kent Hughes n'a pas dit, et c'est tout à son honneur – il tient à être un DG aussi respecté que respectueux comme il l'était à titre d'agent – c'est que Drouin ne suscitait aucun intérêt autour de la LNH.
Comme les autres autres joueurs que les amateurs voulaient larguer.
Jonathan Drouin, qui joue du meilleur hockey depuis son retour au jeu et ça n'a rien à voir avec le fait qu'il ait enfin marqué son premier but de la saison vendredi soir, terminera donc sa saison et la dernière année de son contrat à Montréal.
Reviendra-t-il avec le Canadien l'an prochain?
J'en doute beaucoup.
Il aura plus de chances avec un autre club en reconstruction comme les Coyotes de l'Arizona par exemple en acceptant une importante baisse de salaire.
Un contrat pour Monahan
Le cas de Sean Monahan est intéressant. Le Canadien a déjà reçu un choix de première ronde en cadeau lorsqu'il a accepté de prendre son contrat que les Flames devaient larguer pour se permettre d'embaucher Nazem Kadri.
Les blessures ont empêché de conclure une transaction qui aurait permis d'obtenir une autre compensation en retour de ses services.
À la dernière année de son contrat, Monahan pourrait quitter Montréal par le biais du marché des joueurs autonomes le premier juillet prochain.
D'ici là, il ne faudrait pas se surprendre de voir Kent Hughes tenter de le garder à Montréal en lui offrant un contrat d'une saison à un montant beaucoup plus raisonnable que les 6,375 millions $ qu'il occupe sous le plafond salarial actuellement.
Le Canadien pourrait convaincre Monahan de signer un tel contrat afin de profiter de la prochaine saison comme tremplin vers un contrat plus long et lucratif par la suite.
À 28 ans, Monahan est encore jeune. Mais les blessures qui le minent depuis quelques saisons l'empêcheront peut-être de passer à la banque le premier juillet prochain.
Le Canadien lui offrirait donc la possibilité d'occuper un rôle important à Montréal l'an prochain pour prouver qu'il a encore du bon hockey à offrir.
Avec Kirby Dach qui secondera sans doute Nick Suzuki au centre des deux premiers trios, avec Jake Evans qui devrait remplir le rôle au sein du quatrième trio, il y aurait congestion avec Monahan et Dvorak au centre du troisième trio.
C'est vrai!
Mais une fois sous contrat, Monahan offrirait malgré tout des options à l'état-major du Tricolore. Et c'est le genre de joueur qui est loin de nuire à ton organisation.
Rappels éventuels de Primeau et Richard
Le Tricolore a procédé aux renvois de Raphaël Harvey-Pinard et de Jesse Ylönen à son club-école de Laval avant le coup de 15 h vendredi.
Les deux attaquants ont aussitôt été rappelés dans le cadre de cette procédure administrative qui permettra au Québécois et au Finlandais d'aller donner un coup de main au Rocket d'ici à la fin de la saison et éventuellement en séries éliminatoires.
Après les rappels de Harvey-Pinard et d'Ylönen, le Canadien a deux autres rappels réguliers à sa disposition d'ici à la fin du calendrier.
Un de ces rappels devrait être utilisé pour permettre à Cayden Primeau de venir disputer quelques matchs avec le grand club d'ici la fin de la saison.
L'autre? Il pourrait permettre à Anthony Richard d'obtenir une deuxième chance avec le Tricolore cette saison.
Le Québécois âgé de 26 ans a marqué un but et ajouté une passe en sept matchs disputés entre le 19 décembre et le 7 janvier dernier. Le Tricolore patinait alors en plein marasme – une victoire lors des sept matchs de Richard, dans le cadre d'une séquence de trois victoires en 16 matchs du Tricolore – et l'état-major pourrait être intéressé à voir ce que Richard pourrait donner alors que l'équipe joue mieux qu'à l'époque.
Mais attention! Le Canadien ne veut pas nuire à son club-école qui surfe sur une belle séquence et miner ses chances d'accéder aux séries et d'y connaître du succès. Ce qui veut dire qu'un éventuel rappel d'Anthony Richard pourrait avoir comme contrecoup d'entraîner un renvoi à Laval de Rafaël Harvey-Pinard ou de Jesse Ylönen.
Aux quatre rappels réguliers – dont deux ont déjà été utilisés – s'ajoutent des rappels d'urgence que le Canadien, comme les 31 autres formations de la Ligue, pourrait effectuer pour pallier des absences reliées à des blessures qui le laisseraient sous le nombre minimum d'attaquants (12), de défenseurs (6) ou de gardiens (2).
En cas d'urgence, le Canadien pourrait combler ses besoins en pigeant au sein de la formation du Rocket. Il pourrait ainsi récompenser un joueur qui s'est distingué cette saison et même donner un essai, le temps que l'urgence passe, au défenseur Frédéric Allard que Kent Hugues a acquis des Kings de Los Angeles. Si les besoins urgents étaient à la ligne bleue bien sûr.