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RÉSULTATS

Miller et Rousseau, deux gardiens fascinants

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BUFFALO – Le temps d'une chanson, laissez-nous vous raconter l'histoire qui relie William Rousseau, le volubile gardien champion de la coupe Memorial, à Quentin Miller, le gardien et musicien à ses heures, qui était son adjoint avec les Remparts de Québec.
 
Ces jours-ci, les deux cerbères, qui sont fascinants chacun à leur façon, se retrouvent pour le plus grand plaisir au tournoi des recrues à Buffalo.
 
Avant d'aller plus loin, rappelons que Rousseau a obtenu une invitation de la part des Bruins pour participer à cet événement tandis que le Canadien a investi un choix de quatrième ronde sur Miller.
 
Alors, vendredi, pendant que Rousseau excellait devant le filet des Bruins, dans un gain de 4-2 face aux Penguins de Pittsburgh, il a repéré Miller du coin de l'œil derrière la bande.
 
« Il m'a dit salut en plein milieu de la deuxième période », a confié Rousseau qui était heureux de revoir son ami.

Vingt-quatre plus tard, c'était au tour du Canadien de croiser le fer avec les Bruins et les deux copains espéraient rivaliser d'adresse. Cependant, Rousseau a hérité d'une journée de congé et ce fut à son tour d'observer Miller s'illustrer pour le Tricolore.

« J'avais hâte de découvrir le niveau de jeu, c'était une nouvelle expérience pour moi; j'ai trouvé ça incroyable », a exprimé Miller après la rencontre.
 
Après avoir lu que Miller était un passionné de musique, on voulait déjà se lancer à sa découverte. Et dès qu'il a prononcé les premiers mots de son point de presse, on a compris qu'on partait à la rencontre d'un athlète unique.
 
Ça sonne bizarre à écrire, mais Miller ne parle pas comme un joueur de hockey typique. Sans avoir su qu'il aimait jouer de la guitare, de la basse et du piano, on aurait pu déceler un côté créatif ou artistique en lui.
 
« J'ai commencé à jouer de la guitare il y a deux ans. J'ai appris par moi-même sur YouTube. J'aime créer des beats, je fais ça depuis trois ans sur mon ordi. Ça me permet de consacrer ma tête à autre chose pendant mes moments libres. Il y a des gars qui pensent parfois trop au hockey. Je prends une pause avec la musique et quand je reviens au hockey, je suis encore plus présent », a décrit Miller qui dégage une attitude très respectueuse.
 
Intrigué par ses compositions musicales, on a profité du deuxième entracte pour écouter les six courtes pièces musicales du petit album « Sounds of my Thoughts » qu'il a lancé cette semaine.
 
« Je me concentre sur le hockey. L'album, c'est juste un truc sur le côté que j'aime faire », a précisé celui qui s'est habitué à jouer pour Patrick Roy la saison passée.
 
Son ascension fulgurante lui donne raison d'agir ainsi. Car, il y a quelques années, il évoluait au niveau midget BB et le voici désormais dans le giron du Canadien.
 
« Des fois, c'est difficile à réaliser. Ça se passe vite et c'est incroyable, mais je veux rester le plus dans le présent », a réagi le gardien de six pieds trois pouces et 185 livres.

ContentId(3.1431041):Quentin Miller : « J'ai été capable de garder mon calme »
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La saison dernière, en tant qu'adjoint à Rousseau, Miller a été limité à 20 parties. À le voir jouer avec aisance face aux espoirs des Bruins, on déduit qu'il a été un fin observateur de Rousseau. Cette saison, le filet des Remparts lui appartiendra dans une année de reconstruction.
 
« Le plus important entre deux gardiens, c'est de s'entraider et se pousser. Ce n'est pas en se bitchant ou en parlant dans le dos que ça va aider. C'est important d'avoir cette complicité pour pouvoir se dépasser », a bien résumé Rousseau à propos de leur relation.

Rousseau en voie de convaincre les Bruins?
 
La discussion avec Rousseau, dans les corridors du Lecom Harborcenter, ne parlait pas de musique, mais elle était tout aussi intéressante.
 
Le jeune homme articulé et généreux dans ses réponses repensait au premier match qu'il venait de disputer dans l'uniforme des Bruins. Il était reconnaissant envers son nouvel agent, Dominic DeBlois, de l'avoir opposé à des lancers de joueurs professionnels cet été.
 
On lui rappelait que les gardiens invités à ce tournoi ne s'illustrent pas si souvent face à l'opposition présente.
 
« C'est sûr que je veux faire parler de moi dans le bureau des entraîneurs de la bonne façon. Je suis au courant que je suis avec Rouyn-Noranda cette année, mais je veux brasser les cartes. C'est une belle occasion que Boston m'offre et c'est à moi de la saisir », a-t-il répondu avec lucidité.

Il confiait, au passage, que son rendement semble payant.

« Je discutais avec l'entraîneur des gardiens et il n'avait que de bons commentaires pour l'instant. Il parle beaucoup de mon positionnement qui est bon et j'essaie d'établir ça comme ma marque de commerce », a noté le gardien qui a exposé l'étendue de son talent en séries et à la Coupe Memorial.

On ne pouvait que demander à Rousseau s'il croyait en ses chances de s'établir dans la LNH.

Il a répondu dans l'affirmative ce qui nous fait penser au titre d'une chanson de Miller : Maybe one day?

Miller nous précisait que le titre n'avait rien à voir avec le hockey. Mais disons que ça pourrait éventuellement cadrer avec l'histoire de ces deux amis masqués.