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RÉSULTATS

Juraj Slafkovsky a donné le ton physiquement

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MONTRÉAL – Pour venir à bout des Panthers de la Floride, le Canadien devait tenir le coup physiquement. Presque tous les joueurs ont mis la main à la pâte et Juraj Slafkovsky a prouvé qu'il aime de plus en plus ce volet du jeu nord-américain. 
 
Ce match très robuste du Slovaque a atteint un autre niveau quand il a été impliqué dans une séance de lutte ou de judo – comme vous préférez – avec Aaron Ekblad. Même si le défenseur des Panthers était étendu sur lui, Slafkovsky a réussi à s'extirper de cette situation. 
 
« Il m'a asséné un coup salaud dès le départ (un coup de coude au visage) donc c'était certain que j'allais combattre jusqu'à la fin. Je suis costaud aussi donc ce n'est pas un problème », a répondu Slafkovsky qui affichait des rougeurs au visage. 
 
Le grand numéro 20 a exposé exactement ce que son entraîneur, Martin St-Louis, avait demandé. Il ne fallait pas reculer devant le style des Panthers et il fallait même les battre à leur propre jeu. 
 
« Slaf a joué un excellent match. Il a été physique et ses touches étaient ttrès bonnes. Il est encore jeune et il comprend comment utiliser sa portée et son physique, il est fatigant », a ciblé St-Louis. 
 
Dans son cas, le jeu physique ne se limite surtout pas à des mises en échec. On parle de protection de rondelle, de s'imposer devant le filet, de conserver le disque plus longtemps pour compléter une passe, de créer de l'espace pour ses partenaires...
 
« Il apprend à jouer avec ses atouts dans la LNH. J'ai côtoyé beaucoup de joueurs de hockey et certains qui avaient tous les atouts, mais ils devaient parfois trouver le bon outil. Cette année, il initie plus qu'il reçoit. Son côté physique l'aide dans les deux sens de la glace », a cerné l'entraîneur. 
 
« Slaf comprend que son physique sera une grande partie de son jeu. C'est tellement un grand atout et il a appris à l'utiliser cette année. C'est épuisant de jouer contre des adversaires comme lui en séries », a ajouté St-Louis. 
 
Nul doute, le patineur de 20 ans est plus à l'aise avec ce volet physique. 
 
« Oh oui, j'aime toutes ces mêlées. Ça fait partie du jeu et ça te donne un petit avantage, ça rehausse le niveau d'énergie et c'est bien de le faire », a répondu Slafkovsky qui a réalisé l'utilité de cet aspect.  
 
« C'est plus en parlant avec Arber (Xhekaj), (Josh) Anderson et les autres. J'ai un physique imposant donc aussi bien le faire », a-t-il enchaîné alors que les règlements européens limitaient ses possibilités à cet égard et il avait d'ailleurs été suspendu six matchs pour un coup de coude au menton. 
 
« Ils détestent les joueurs venant des autres pays, c'est mon opinion », a ajouté Slafkovsky au passage pour expliquer cette sanction sévère en Finlande. 
 
Le gaucher rigolait également du fait qu'il se sent plus à l'aise maintenant qu'il est plus vieux (il vient tout juste de fêter son 20e anniversaire). 
 
« Ça crée plus d'espace pour moi, c'était tout un match et j'aime ça ainsi, ça ressemblait plus à un match de séries », a comparé le colosse. 
 
Pour Nick Suzuki et Cole Caufield, ses partenaires de trio, la force de Slafkovsky est épatante. 
 
« Il devient vraiment très fort. Après son repêchage, je l'ai vu s'entraîner, il levait de grosses charges pour son âge, c'était impressionnant et il deviendra encore plus fort. Il est énorme! », a déclaré le capitaine. 
 
« Il est surtout devenu plus confortable, il connaît les joueurs et il sait comment il peut jouer physique face à certains adversaires. Peu d'opposants peuvent le repousser. Il travaille là-dessus avec notre entraîneur d'habiletés et ça se voit dans son jeu », a exposé Suzuki. 

« Il apprend de nouvelles choses tous les jours, ce sera son style de joueur et c'est très plaisant d'être jumelé à lui », a convenu Caufield. 
 
On aurait pu décanter ce match physique via l'exemple de plusieurs joueurs. Comme Jake Evans qui avait raison de parler « d'un match émotif » alors qu'il a encaissé un coup salaud de Nick Cousins en troisième période. 
 
Mais l'histoire de Slafkovsky s'est démarquée du lot et St-Louis a trouvé une belle manière de vanter son jeune protégé en parlant de ce qui l'anime. 
 
« Ma chose préférée de Slaf, comme premier choix au repêchage, c'est que tout n'est pas à propos de lui! C'est rare que tu vois ça à cet âge, il se soucie vraiment des gars autour de lui et il apprécie le processus d'apprendre à avoir du succès. Il a bien compris comment déployer son jeu que ce soit l'aspect physique ou la patience avec la rondelle. Le jeu a ralenti à ses yeux, il ne panique pas », a indiqué St-Louis alors qu'on ressent la même valeur en parlant avec Slafkovsky.