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RÉSULTATS

Avec Gorton, Hughes et Sedgwick, le CH a une stabilité cruciale au 7e étage

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MONTRÉAL - L'annonce, par le Canadien, de la prolongation de contrat de John Sedgwick suscite moins d'intérêt chez les partisans que la plus petite blessure, au haut, au bas ou au milieu du corps, du plus discret des réservistes de l'organisation.

 

C'est pourtant une nouvelle importante.

 

Car cette prolongation de contrat confirme une stabilité essentielle au sein de l'état-major de l'organisation.

 

Un état-major qui a « abandonné » l'équipe pour analyser les propositions qui se multiplient cette semaine à quelques heures de la fin de la période des transactions : à 15 h (heure de l'Est) vendredi.

Réunis dans la grande salle des opérations, au Centre d'entraînement de Brossard, Jeff Gorton, Kent Hughes et John Sedgwick, en communication avec tous les dépisteurs professionnels et recruteurs amateurs de l'organisation, jonglent avec les scénarios qui s'offrent à eux. Ils regardent les transactions se multiplier depuis quelques heures, les analysent afin de déterminer s'il est à propos d'ajuster à la hausse leurs demandes à l'endroit des équipes qui courtisent l'un ou l'autre de leurs joueurs.

 

Cela dit, peu importe qu'ils décident de garder David Savard à Montréal pour parrainer les jeunes arrières qui l'entourent déjà et les autres qui s'ajouteront; peu importe qu'ils réussissent à trouver preneur pour Tanner Pearson, pour Jake Allen ou peut-être même Joel Armia, on peut s'attendre à encore bien des changements de personnel au cours des deux ou trois prochaines saisons.

 

D'où l'importance d'avoir un état-major stable. Un état-major qui sait où il s'en va, qui sait quel parcours il entend emprunter et qui a une bonne idée du temps qu'il mettra pour atteindre sa destination.

 

C'est en plein que ce l'annonce de la prolongation du contrat liant Sedgwick au Canadien confirme.

 

De Jeff Gorton à John Sedgwick en passant par le directeur général Kent Hughes, l'état-major du CH a amorcé il y a deux ans une reconstruction de l'organisation. Le triumvirat est maintenant dans la phase « construction ». Et il semble acquis que les trois hommes tiennent à demeurer en poste pour finir ce qu'ils ont commencé. Et surtout récolter, un jour, les fruits du travail qu'ils abattent au quotidien.

 

Gorton : finir ce qu'il a commencé

 

Si l'annonce d'aujourd'hui confirme la présence à long terme de Sedgwick, est-ce qu'il est vraiment acquis que Gorton sera son grand patron pour la durée de son contrat?

 

Souvenez-vous : quand les Blue Jackets de Columbus ont congédié Jarmo Kekalaïnen le 15 février dernier et mis un terme à son règne de 11 saisons à la tête de l'équipe, le nom de Gorton a vite été mentionné à titre de successeur potentiel.


Pourquoi?

 

Parce que Gorton est étroitement lié à John Davidson avec qui il a travaillé conjointement à la tête des Rangers de New York, avant que J.D. ne quitte les Blue Shirts.

 

Bon! L'idée de voir Gorton quitter les postes de vice-président exécutif des opérations hockey et de gouverneur adjoint du Canadien pour un « simple » rôle de DG des Blue Jackets semble saugrenue.

 

Mais un scénario impliquant l'embauche de Gorton pour prendre la relève de son ami Davidson qui pourrait ensuite devenir un genre de conseillé senior incitait bien du monde autour de la Ligue à croire qu'un nouveau départ pour Gorton était, oui, envisageable. Surtout que Gorton, un Américain du Massachusetts, pourrait ainsi retourner au Sud de la frontière.

 

Un influant dirigeant de la LNH m'a fait remarquer récemment que Gorton a la chance, avec le Canadien, de compléter ce qu'il n'a jamais pu compléter avec les Bruins de Boston et les Rangers de New York : la reconstruction amorcée d'une équipe.

 

« Je ne peux jurer de rien, car la LNH est un milieu de travail où la sécurité d'emploi et les certitudes sont bien aléatoires. Mais je peux te dire qu'il est difficile de voir un autre récolter ce que tu as semé et mis bien des années à faire pousser. S'il a la chance de se rendre au bout avec le Canadien, je serais surpris qu'il se prive de cette option. »

 

Et l'idée de rentrer chez lui aux USA?

 

« Columbus est loin derrière Montréal en fait de ville où il fait bon vivre. Il est impensable de même songer à comparer la qualité des marchés et l'histoire des deux organisations. Mais bon. C'est juste mon point de vue », m'a souligné un autre dirigeant lors d'une récente conversation.

 

À la question, est-ce que le Canadien de Montréal accorderait aux Blue Jackets la permission de sonder l'intérêt de Jeff Gorton en vue d'une éventuelle embauche, la très haute direction est demeurée coite.

 

C'est compréhensible. D'autant que la question n'a selon toute vraisemblance pas été soumise encore. Et qu'elle pourrait ne jamais l'être.

 

Sedgwick : bien plus qu'un comptable

 

À titre d'adjoint au directeur général, John Sedgwick jongle au quotidien avec les contrats. Ceux des joueurs du Canadien et aussi des joueurs du Rocket, dont il est le DG. Il est aussi le lien entre le Tricolore et les Lions de Trois-Rivières.

 

C'est Sedgwick qui s'assure que les contrats respectent non seulement les contraintes associées au plafond salarial, mais aussi les nombreuses règles parfois nébuleuses que doivent respecter le Canadien et ses 31 adversaires.

 

Mais Sedgwick est bien plus qu'un comptable.

 

Un des dix candidats rencontrés par Geoff Molson pour succéder à Marc Bergevin il y a deux ans, Sedgwick est aussi un « homme de hockey ». Il est de toutes les discussions, de toutes les analyses. Il dessine, avec ses patrons, le plan visant à construire le plus solidement possible l'équipe qui sera en mesure de refaire du Canadien de Montréal un club champion.

 

Le monstre à deux-têtes né de l'association de Jeff Gorton et Kent Hughes à titre de président des opérations hockey et directeur général peut maintenant être considéré comme un triumvirat solide.

 

Est-ce que Sedwick pourrait profiter de tout ce qu'il a fait avec le Canadien au fil des dernières années pour occuper un siège de directeur général ailleurs dans la LNH?

 

« Je suis ici pour rester. On a abattu beaucoup de travail et il en reste encore beaucoup à abattre devant nous », que le principal intéressé m'a souligné lors d'un échange plus tôt aujourd'hui.

 

Une affirmation qui met plus encore l'accent sur la stabilité de l'état-major qui dirige le Tricolore. Une stabilité cruciale au septième étage du Centre Bell pour réussir à traverser l'instabilité qui risque de se prolonger encore 12 à 18 mois au niveau de la patinoire.