Est-ce que Nick Suzuki a ce qu'il faut pour être un véritable centre numéro un?

COLLABORATION SPÉCIALE

Bienvenue à La Semaine en CHiffres. Chaque semaine, je mets de l'avant trois statistiques clés qui ont défini les succès et ratés de la formation au cours des sept derniers jours.

Cette semaine : Suzuki en excellente compagnie, pas de quoi s'inquiéter pour Caufield, et le CH passe trop de temps dans sa zone.

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Temps de possession moyen en zone offensive de Suzuki

Est-ce que Nick Suzuki a ce qu'il faut pour être un véritable centre numéro un? C'est une question qui fait couler beaucoup d'encre et génère des débats assez colorés parmi les partisans sur les réseaux sociaux. Peu importe de quel côté de l'argument vous êtes, une chose est certaine: notre capitaine continue de s'améliorer d'année en année.

Une des choses les plus difficiles à faire dans la LNH est de garder possession de la rondelle en territoire offensif. L'objectif numéro un de toute défensive est de reprendre contrôle de la rondelle. Ceux qui sont capables de la manier pour de longues périodes à chaque match sont habituellement des joueurs d'exceptions qui jouent des rôles clés dans leurs attaques respectives.

Depuis qu'il a fait ses débuts en 2019, Suzuki ne fait que s'améliorer dans cette catégorie, se retrouvant maintenant parmi les meilleurs du circuit Bettman.

Voici une courte liste des attaquants qui surpassent notre capitaine à ce chapitre cette saison :

● Connor McDavid
● Nathan MacKinnon
● Jack Hughes
● Jack Eichel
● Artemi Panarin
● Clayton Keller
● Nikita Kucherov
● Mathew Barzal
● Leon Draisaitl
● Mikko Rantanen
● Patrick Kane
● Kirill Kaprizov

C'est tout. C'est toute la liste.

Du groupe, Panarin, Kane, Rantanen et Draisaitl sont les seuls qui n'ont pas encore été nommés au Match des étoiles, des nominations qui ne devraient pas tarder pour la majorité d'entre eux. Keller et Kane sont les seuls qui ne récoltent pas au moins un point par match, une marque avec laquelle Suzuki flirte depuis le début de la saison. Et c'est avec un Cole Caufield qui connait une saison décevante pour ses standards. Avec le tireur d'élite à sa forme habituelle, Suzuki pourrait facilement avoir les cinq points qui le séparent du point par match et même plus.

Combiné avec son jeu défensif de qualité, Suzuki est, selon moi, en train de s'établir comme un véritable centre numéro un. Et si Kirby Dach revient en force l'an prochain et continue l'excellente performance que l'on a aperçue lors de sa très courte présence dans l'alignement avant sa blessure, Montréal pourrait avoir son meilleur duo de centre depuis bien longtemps. Et c'est sans compter la possibilité d'ajouter un Macklin Celebrini ou autre espoir de premier plan au repêchage si la chance nous sourit un peu, ou que Kent Hughes trouve le moyen d'ajouter un autre joueur sur le marché des transactions. Ça fait du bien à voir après des décennies de faiblesses au centre.

16,5
Buts attendus générés par Caufield cette saison

Parlant de la saison à la baisse de Caufield, je tiens à préciser quelque chose. Bien que les buts ne viennent pas autant que l'on espérait avant le début de l'année, Caufield demeure un joueur extrêmement dangereux offensivement.

Les buts attendus sont l'une des meilleures statistiques pour analyser la performance d'un joueur au-delà de simplement regarder la production brute. La statistique regarde chaque tir et lui donne une valeur qui équivaut essentiellement à la probabilité qu'un tir trouve le fond du filet en prenant en considération l'endroit d'où le tir a été décoché, le mouvement de la rondelle avant le tir, si le gardien a un écran devant lui, si le tireur est droitier ou gaucher, et plusieurs autres critères.

Un tir sur réception de l'enclave après une passe transversale, par exemple, pourrait valoir 0,2 but attendu, ou en d'autres mots, c'est un tir qui déjoue le gardien 20 % du temps en moyenne dans la LNH. À l'opposé, un tir de la ligne bleue sans écran peut valoir aussi peu que 0,001 but attendu. La statistique ne prend pas en considération qui est le tireur et assume qu'il est un joueur moyen. Les tireurs d'élite comme Auston Matthews ont donc tendance à surpasser leurs buts attendus, car ils ont un tir d'exception et peuvent marquer d'endroit et de façon que peu de joueurs sont capables.

Avec 16,5 buts attendus, Caufield se place au 19e rang dans la LNH cette saison. Il est aussi top-30 en chances de marquer et en tirs de l'enclave. Donc, bien qu'il n'arrive pas à capitaliser autant que l'on aimerait, les chances sont là. Et comme Martin St-Louis l'a dit, un joueur qui a marqué avec autant de facilité à tous les niveaux, incluant la LNH, n'oublie pas soudainement comment marquer des buts. Que ce soit un manque de chance, une période d'adaptation pour son épaule opérée, ou autre, les buts devraient venir tôt ou tard pour le numéro 22. Il est encore bien trop tôt pour s'inquiéter du meilleur franc-tireur que l'on a vu en longtemps à Montréal, surtout qu'il vient à peine d'avoir 23 ans.

25:12
Temps passé en zone défensive par match

Si vous avez l'impression que le Tricolore passe beaucoup de temps dans son territoire chaque soir, vos yeux ne vous trompent pas. En moyenne, la rondelle est dans le territoire du CH pour un peu plus de 25 minutes par match. Seulement cinq clubs ont une moyenne plus élevée : les Blackhawks de Chicago, les Blue Jackets de Columbus, les Islanders de New York, les Capitals de Washington et les Sharks de San Jose. Pas tout à fait le genre de compagnie que l'on veut avoir, peu importe la statistique, à moins que l'on parle de chances à la loterie du repêchage.

Une chose importante à noter est que la statistique inclut tout temps où la rondelle est dans le territoire, peu importe qui a possession. Donc un défenseur qui attend derrière le filet qu'un changement soit effectué compte comme temps avec la rondelle en zone défensive. Même chose pour une bataille le long de la bande ou personne n'a vraiment possession du disque.

Ça reste loin d'être idéal pour Montréal. Le Canadien est 26e en dégagements réussis, 24e en pourcentage de sorties de zone réussies, et 30e en pourcentage d'entrées de zone adverse repoussées. St-Louis et ses hommes doivent trouver un moyen de mieux protéger leur territoire pour limiter le temps qu'ils passent dans leur zone.