Lapidé de critiques par des hordes de partisans et d’observateurs en colère qui lui reprochaient sa décision de confiner P.K. Subban sur le banc après une pénalité d’indiscipline, Michel Therrien a pu profiter d’un dimanche plus calme. Au lendemain de la brillante victoire du Canadien aux dépens des Blackhawks samedi, ses détracteurs ont dû adoucir leurs commentaires.

Mais attention!

Si son équipe s’écrase mardi et qu’elle ne peut rivaliser avec les très ordinaires Devils du New Jersey après avoir dominé le meilleur club de la LNH, le vent de critiques s’élèvera à nouveau. Chaque décision de l’entraîneur-chef du Tricolore sera analysée, commentée, très souvent contestée, et les demandes de congédiement referont surface dès la prochaine séquence de deux revers consécutifs.

Le directeur général du Canadien Marc Bergevin ricane lorsqu’il est question de cette pression étouffante avec laquelle son coach doit composer sur une base presque quotidienne. « C’est la réalité de Montréal. Michel sait qu’il ne doit pas s’arrêter à ce qui se dit et s’écrit sur son compte. »

Lorsque je lui demande s’il envisage la possibilité de prolonger le contrat de son entraîneur afin d’étouffer la grogne affichée par certains et la fréquence des demandes de son congédiement, Bergevin assure qu’une telle démarche n’est pas nécessaire. « Michel a toute ma confiance. C’est bien plus important qu’un contrat. »

« Les canaux de communication entre moi, lui et les autres membres de notre équipe d’entraîneurs sont tout grands ouverts. On se parle plusieurs fois chaque jour. Lors des journées de match, on se parle avant et après les parties. On analyse. On discute. On échange. On a chacun nos points de vue. Et même si on n’est pas toujours d’accord, on prend les meilleures décisions pour maintenir le développement de notre équipe », plaide Bergevin.

Tout ça est bien beau. Mais comme le veut le proverbe : les paroles s'envolent et les écrits restent.

Et bien qu’un contrat ne soit pas une garantie contre un congédiement, les signatures apposées au bas de la feuille assurent l’entraîneur limogé d’un épais coussin financier en mesure d’amortir sa chute.

« La position de notre équipe au classement est une indication claire que les choses vont bien. Que Michel a le club bien en mains. Et même si on devait glisser un peu et se battre pour une place en séries, ça ne changerait rien à mon attitude à son endroit. Je ne sais pas pourquoi vous sentez toujours le besoin d’avoir des garanties pour assurer le job du coach. La meilleure garantie que je pourrais te donner et donner à nos partisans en même temps est le passé : ça fait quoi, dix ans, que le Canadien change de coach aux deux ans. Ça a donné quoi comme résultat? », défile Bergevin en offrant un long silence en guise de réponse.

« Il me semble que la stabilité au sein de l’équipe, et ça inclut notre coach et son équipe d’adjoints, est une solution bien meilleure pour nous rendre où nous voulons aller que de toujours recommencer avec un nouveau coach. Pour être le plus clair possible, le job de Michel et son statut au sein de l’équipe n’est pas sur la liste de mes préoccupations », a conclu Bergevin.