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Un gros lot pour Caufield et le Canadien

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LAS VEGAS - Contrairement aux dizaines de milliers de joueurs qui défilent 24 heures par jour, sept jours par semaine et 365 jours par année dans les casinos de Las Vegas pour trouver fortune, Cole Caufield n'a pas eu à lancer des dés, à attendre qu'une petite boule d'acier s'arrête au bon endroit à la roulette ou à souhaiter recevoir une carte gagnante pour toucher le gros lot.

 

Il a simplement apposé sa signature au bas du contrat qui le lie au Canadien et à ses partisans pour les huit prochaines années.

 

Huit années au terme desquelles Caufield aura encaissé 62,8 millions $. C'est énormément d'argent. «Je n'arrive même pas à réaliser ce que ce montant représente», a d'ailleurs candidement reconnu Cole Caufield qui a répondu aux questions des journalistes du domicile de ses parents, au Michigan, où il passe une partie de l'été.

 

Aussi mirobolante soit cette somme, elle représente malgré tout un gros lot autant pour le Canadien que pour son jeune joueur vedette.

 

À 20 ans, armé d'une touche qui lui permet de marquer des buts à profusion, une touche qui pourrait lui permettre d'atteindre facilement le plateau des 40 buts par saison et, qui sait, de devenir le premier joueur du Canadien depuis Stéphane Richer en 1989-1990 à fracasser le plateau des 50 buts, Caufield aurait pu se «contenter» d'un contrat à court terme.

 

Il aurait ainsi profité des prochaines saisons pour faire fluctuer à la hausse sa valeur et miser sur le retour prochain de généreuses hausses du plafond salarial pour signer dans trois ou quatre ans un contrat lui garantissant bien plus que le salaire annuel moyen de 7,85 millions $ qu'il touchera au fil des huit prochaines années.

 

Ce scénario lui a certainement été présenté par son agent Pat Brisson. C'est clair. Car dans le jeu actuel des négociations, un contrat de quatre ou cinq ans aurait certainement été mieux accueilli dans les bureaux de l'Association des joueurs qu'un pacte de huit ans.

 

Le fait que Caufield ait décidé de l'écarter permet au Canadien d'être doublement gagnant.

 

Il l'est d'abord sur le plan financier. Car oui, si Caufield maintient son rythme de croissance, son salaire annuel de 7,85 représentera un jour une bonne affaire. Peut-être même une très bonne affaire.

 

En plus, en acceptant un salaire moyen de 50 000 $ inférieur à celui de son complice et capitaine Nick Suzuki, Caufield permet à l'état-major de respecter une échelle salariale selon laquelle il tient à ce Suzuki soit le joueur le mieux payer du club.

 

Et c'est plus que symbolique.

 

«Le hockey est ma passion et je jouerais sans même être payé. Nick est notre capitaine, il est notre leader. Et quand on y pense, je touche quand même un très gros montant d'argent», que le petit Américain a assuré quand on lui a parlé du fait qu'il touchait un peu moins que son capitaine.

 

C'est facile à dire et ça paraît bien quand on vient de recevoir tout près de 63 millions $ en cadeau. Mais ça démontre quand même le côté bon-enfant du jeune ailier.

 

Le Canadien et ses partisans sont tout aussi gagnants, peut-être même plus, au niveau de l'implication de Caufield qui, avec Nick Suzuki et Kaiden Guhle, servira de base solide sur laquelle bâtir une équipe qui pourra vraiment aspirer aux grands honneurs… un jour!

 

Caufield a toujours semblé sincère quand il parlait de son amour pour le Canadien, pour la ville, pour les partisans. Quand il assurait qu'il tenait à honorer la mémoire des anciennes gloires du Tricolore et à refaire du Canadien un club gagnant.

 

Il est passé des paroles aux actes en signant un pacte de huit ans.

 

Et si Caufield change d'idée dans quelques années, si les résultats de l'équipe sont en deçà de ses attentes, si son amour pour le Tricolore et Montréal s'étiole un brin ou deux, il sera encore attaché à un contrat à long terme qui permettra à l'état-major de composer avec plus d'aplomb avec une telle situation. Si cela arrive bien sûr. Ce qui est loin d'être acquis.

 

Mais il est quand même nécessaire de dresser des scénarios plus gris quand on jongle avec toutes les conséquences d'un contrat à long terme. Car ce n'est pas parce que tout va bien aujourd'hui, que des brises d'optimisme et de positivisme flottent dans le vestiaire du Tricolore, que le climat ne pourrait pas s'ennuager un moment donné.

 

L'Histoire l'a démontré plusieurs fois.

 

Pour toutes ces raisons, ce contrat qui lie le Canadien et Cole Caufield pour les huit prochaines saisons représente vraiment un gros lot pour l'organisation, son jeune joueur et surtout les partisans qui l'adulent depuis son arrivée et qui pourront l'aduler encore longtemps.