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RÉSULTATS

Canadiens : le trophée Jacques-Beauchamp remis à David Savard

David Savard David Savard - Getty
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MONTRÉAL – Il y a de ces athlètes qui vous donnent exactement ce que vous espériez, et même plus, en les ajoutant à votre organisation. David Savard appartient à cette catégorie et il s'est d'ailleurs vu remettre le trophée Jacques-Beauchamp pour son rôle, quelque peu effacé, mais déterminant.

 

« C'est vraiment un honneur. Ça démontre que je tente de tout donner pour l'équipe et je trouve ça flatteur. Je ne reçois pas nécessairement d'étoiles ou des trucs du genre. Je ne me préoccupe pas du choix de la première, deuxième ou troisième étoile. J'ai juste à cœur les succès du club », a réagi Savard quelques minutes avant la dernière partie alors qu'il se remet d'une blessure à un genou.

 

En s'amenant dans la famille du Tricolore, le vétéran de 32 ans n'a pas tardé à devenir le grand frère de la brigade défensive montréalaise. Le tout s'est produit si naturellement que ça en devient fascinant.

 

« Oui, j'ai aimé ça. C'était un rôle que je n'avais jamais réellement connu. J'ai déjà eu de jeunes défenseurs à mes côtés, mais pas autant. Les jeunes voulaient apprendre et ils étaient motivés. Les entraîneurs ont aussi fait du gros boulot. Je souhaitais que les jeunes se sentent bien et qu'ils viennent me parler s'ils avaient des questions. Ils n'avaient pas peur de me jaser », a témoigné Savard qui a été encensé à de multiples reprises par ses jeunes partenaires cette année.

 

Au début de la campagne, la reconstruction était une priorité, mais les dirigeants ne voulaient pas recourir à tant de recrues, match après match, à la ligne bleue. Les blessures à Michael Matheson et Joel Edmundson ont provoqué l'implantation du plan B et, il faut l'admettre, les jeunes défenseurs ont mieux réagi qu'on pouvait le craindre.

 

« Quand tu perds deux pièces comme ça, c'est difficile. On a donné une chance aux jeunes et ils ont montré de belles choses. Le malheur des uns fait le bonheur des autres », a cerné Savard qui a cité Fedor Tyutin et Jack Johnson parmi les défenseurs qui ont joué un rôle de grand frère avec lui.

 

À 32 ans, Savard n'est pas un « vieillard » de la LNH, mais il a déjà disputé 12 saisons et plus de 700 matchs. La clé de son succès auprès des jeunes réside sans doute dans le fait qu'il a gardé son cœur d'enfant.

 

« J'aime avoir du plaisir, ça ne doit pas devenir un fardeau », a-t-il convenu.

 

« La plus grosse différence (entre lui et ses jeunes coéquipiers) est l'heure qu'on se réveille le matin. Je veux rester jeune et me tenir avec eux. Je ne vois pas une trop grosse différence. Mais pour eux, c'est une différence quand tu rentres dans la chambre avec tes enfants », a ajouté Savard.

 

St-Louis a un niveau de connaissances complètement fou

 

Ça saute aux yeux que Savard est un joueur facile à diriger, de l'or en barre pour n'importe quel entraîneur. En plus de se sacrifier sur la glace, le droitier n'est pas du style à causer des ennuis dans le vestiaire.

 

Cela dit, Savard semble avoir trouvé un entraîneur inspirant en Martin St-Louis.

 

« Martin a un gros vécu dans le monde du hockey, il sait comment se comporter avec les joueurs. C'est comme si cette relation n'est pas celle d'un entraîneur avec des joueurs, il nous parle un peu comme s'il était encore un joueur. Il nous demande notre opinion sur ce que l'on voit sur certains jeux. Ça mène à des discussions et ça nous aide à devenir de meilleurs joueurs », a exposé le Québécois.

 

Ce constat existe également par rapport à la culture à développer.

 

« On essaie d'élever les standards jour après jour. Évidemment, la dernière saison a été éprouvante, mais Martin a inculqué cette « vibe » positive de continuer de grandir comme équipe. C'est un énorme changement par rapport à ne pas arriver avec une attitude négative. C'était difficile de venir à l'aréna en sentant que tu ne détiens aucune solution », a précisé celui qui bloque 7,6 lancers par match, la troisième plus haute moyenne de la LNH parmi les joueurs ayant disputé plus de 60 parties.

 

Il y a quelques jours, Matheson disait que St-Louis était le meilleur entraîneur qui l'a dirigé pour développer le potentiel distinct de chaque joueur. Voici comment Savard a interprété le tout.

 

« Son niveau de connaissances du hockey est complètement fou. J'ai eu la chance de jouer quelques parties contre lui et je me rappelle à quel point c'était difficile de l'affronter. Maintenant, je vois l'autre perspective, je peux comprendre ce qu'il voyait comme attaquant et il est en train de transmettre le tout à nos joueurs. Pour les défenseurs, de savoir ce que les autres équipes et les attaquants veulent réussir. Une fois que tu comprends ça, tu as une longueur d'avance sur les autres », a détaillé Savard.

 

Par conséquent, Savard ne cache pas son optimisme pour la relève en défense.

 

« Ça regarde très bien, on a quelques joueurs qui seront très bons pendant plusieurs années. C'est le fun de les voir grandir et de faire partie d'un groupe qui va relancer l'organisation et la mener à une coupe Stanley », a maintenu le numéro 58.

 

Sans évoquer les blessures comme une excuse, Savard reconnaît que ce fardeau a été pénible à gérer cette année. Doit-on procéder à des changements à son avis?

 

« C'est tellement dur de trouver la raison. Pour beaucoup de blessures, on ne pouvait pas faire grand-chose. Il y a eu plusieurs blessés à long terme et ça n'arrive pas si souvent au hockey. Je ne pense pas avoir déjà vu ça. J'ai de la misère à dire exactement pourquoi. C'est sûr qu'on va tous avoir une discussion ensemble pour déterminer si on peut améliorer des choses », a-t-il répondu.

 

Si la saison n'a pas été un succès au classement, Savard n'aurait guère pu faire mieux au niveau personnel. Le contexte a été encore plus plaisant car il était souvent entouré de ses enfants à l'aréna.

 

« Ce fut vraiment plaisant, mes enfants grandissent et ils réalisent plus ce qu'on fait. C'est très agréable d'avoir ma famille autour de moi autant que possible. Ça crée de bons souvenirs pour mes enfants. Ce fut spécial pour moi de revenir à Montréal », a-t-il admis.

 

À partir de vendredi, Savard retombera à 100% dans un mode « papa ».

 

« On a du temps à rattraper après avoir été beaucoup sur la route. Je pense que je vais beaucoup jouer au mini hockey », a conclu le défenseur en souriant et on espère qu'il laisse des chances à ses enfants en ne bloquant pas leurs lancers.