BROSSARD – Pierre-Alexandre Parenteau a dit tout haut ce que plusieurs pensent tout bas vendredi matin, quelques heures avant le premier affrontement de la série de deuxième ronde entre le Canadien et le Lightning de Tampa Bay.

Après un deuxième entraînement consécutif partiellement axé sur le perfectionnement de l’avantage numérique, Parenteau a émis comme hypothèse que les unités spéciales offensives du Tricolore étaient devenues trop prévisibles. C’est ce qui expliquerait selon lui pourquoi elles n’ont produit qu’un seul but en vingt occasions lors du premier tour éliminatoire face aux Sénateurs d’Ottawa.

« On a besoin d’un peu de chance, mais je pense aussi qu’il faut utiliser tous les joueurs sur la patinoire, a proposé l’ailier droit. Je pense qu’on est un peu trop facile à lire. Il faut utiliser les cinq joueurs et bouger un peu plus. C’est à nous de se réveiller. »

Parenteau touche un bon point. Dès que la boîte défensive adverse parvient à gêner le travail des hommes au point d’appui et à obstruer les lignes de tir devant P.K. Subban, ce que les Sénateurs ont fait à merveille, le Canadien semble manquer d’imagination. Trop souvent, sa stratégie visant l’invasion de la zone payante semble se résumer à une tentative de passe transversale en provenance du flanc droit qui doit traverser la circulation lourde près du demi-cercle du gardien avant d’arriver à son destinataire.

La théorie de la prévisibilité n’est toutefois pas adoptée par tout le monde. Lars Eller a hésité pendant dix longues secondes avant de la réfuter poliment.

« Bien souvent, c’est une question d’exécution. La bonne idée est là, les X et les O ont été bien dessinés, il suffit que chacun fasse le jeu qu’il est supposé faire. Ce sont souvent de très petits détails qui font la différence », croit Eller.

Michel Therrien croit que le succès de son jeu de puissance passe par une meilleure prise de décision.

« Il faut accepter de prendre ce que l’autre équipe te donne. Ça part avec une bonne lecture de jeu. Après, tu prends les bonnes décisions et tu te places dans une position pour connaître plus de succès. Présentement, on force le jeu, on sent les joueurs tendus. Et plus tu forces le jeu, plus tu te mets dans le trouble », résume l’entraîneur.

« Ça ne peut pas être pire! »

« Quand les succès tardent à venir, il faut essayer autre chose », a lancé Therrien lors de son point de presse.

Vendredi, ses visées de diversité se traduisaient ainsi : Eller avait pris la place d’Alex Galchenyuk sur la deuxième vague de l’attaque à cinq. Il y accompagnait David Desharnais et Pierre-Alexandre Parenteau tandis que la principale unité était composée de Max Pacioretty, Tomas Plekanec et Brendan Gallagher.

« On veut changer un peu la recette parce que présentement, avec les ingrédients qu’on met, ça ne se vend pas! », a justifié Therrien en renouant avec ses bonnes vieilles analogies gastronomiques.

« On change les épices, c’est aussi simple que ça. Ça ne peut pas être pire… », a ensuite laissé tomber le coach en riant.

« On change les épices »

L’autre expérience observée la veille, celle visant à séparer Subban et Andrei Markov à la pointe, s’est poursuivie mercredi. Le candidat au trophée Norris était jumelé à Jeff Petry tandis que le vétéran russe faisait équipe avec Tom Gilbert.

« Ça ne veut pas dire que Markov et Subban ne seront pas ensemble », a prévenu Therrien, notant que les circonstances propres à chaque match pouvaient rapidement faire dérailler un plan de match.

Une équipe sans faiblesse?

Cherchant probablement à libérer ses joueurs d’une pression inutile, Michel Therrien a continué de lancer des fleurs à son prochain adversaire vendredi.

« Ont-ils une faiblesse? Je ne le pense pas. On a cherché et on n’en a trouvé aucune », a glissé le pilote du CH à la fin de son point de presse.

« On est tous au courant de leur force de frappe à l’attaque, mais on dirait que les gens oublient qu’ils ont aussi six très bons défenseurs et un excellent gardien. Analysez ça comme vous voulez, on a devant nous une équipe très puissante. »

Les compliments étaient plus nuancés à l’intérieur du vestiaire. Parenteau croit que le Canadien, qui n’a généré que huit buts en cinq matchs contre le Lightning en saison régulière, peut utiliser sa vitesse pour exploiter une brigade défensive vulnérable.

« Ils ont des bons défenseurs, ils sont gros, mais je pense qu’ils peuvent être lents de temps en temps. Il va falloir utiliser ça à notre avantage », a exprimé le numéro 15, qui avait la langue acérée à l’aube du match.

Les échos de l'entraînement du Lightning
« On ne traite pas Montréal différemment des autres équipes »

Trios du Canadien à l'entraînement :

Pacioretty-Plekanec-Gallagher
Galchenyuk-Desharnais-Weise
Prust-Eller-Parenteau
De La Rose-Mitchell-Smith Pelly

Markov-Subban
Emelin-Petry
Gilbert-Pateryn