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RÉSULTATS

Une pincée de chance, une tasse de persévérance

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MONTRÉAL - David Savard et le Canadien ont joué de chance sur le but qui, six secondes après celui marqué par Brendan Gallagher, a nivelé les chances 2-2 en fin de période médiane.

Le vétéran défenseur a beau avoir une certaine touche offensive, il a été le premier surpris lorsque la rondelle qu'il venait de dégager en zone ennemie a ricoché sur une tige reliant les baies vitrées pour ensuite dévier dans le filet plutôt que de se rendre derrière le but où le gardien Juuse Saros l'attendait.

Des coups de chance, ça arrive au cours d'une saison. Chaque équipe espère d'ailleurs qu'ils feront au moins contrepoids aux malchances encaissées au fil des 82 parties du calendrier.

Cela dit, au-delà cette veine indéniable, c'est loin d'être simplement par chance que le Canadien a battu les Predators (4-3) en prolongation, mardi soir, à Nashville. Qu'il a freiné à huit la séquence de victoires consécutives d'un des clubs de l'heure dans la LNH.

C'est d'abord et avant tout parce qu'il n'a pas baissé la tête en dépit des erreurs en zone défensive – oui encore! – qui ont coûté pas seulement un, pas seulement deux, mais bien les trois buts des « Preds ».

Et après s'être « contenté » de points fort respectables dans les défaites en tirs de barrage encaissées aux mains des Panthers, au sud de la Floride, et au Lightning plus au Nord, cette victoire auréolant une troisième bonne sortie consécutive fera grand bien.

Car s'il est connu et reconnu qu'on peut – et qu'il faut parfois – apprendre dans la défaite, c'est aussi possible de le faire dans la victoire. Au moins de temps en temps.

Slafkovsky : l'expérience qui rentre

Des nombreux points positifs à tirer de la victoire de mardi, celui que je tiens à placer en tête de liste est que l'un des grands responsables de ces erreurs défensives, Juraj Slafkovsky, n'a pas été mis K.-O. par les deux premiers buts marqués sous ses yeux.

Mollasson dans sa couverture de Filip Forsberg à la droite de Jake Allen, Slafkovsky a assisté au 30e but de la saison du Suédois.

Vrai que d'autres erreurs ont été commises par le CH plus tôt dans la séquence. Mais si Slafkovsky s'était pleinement investi pour aider la cause de son gardien, Forsberg n'aurait pas marqué. Il n'aurait probablement pas même pu décocher le tir du revers qui lui a permis de donner les devants 1-0 à son équipe en fin de premier tiers.

Slafkovsky, encore à bout de bras, n'a pas été en mesure de neutraliser ou de nuire au moins un brin à Gustav Nyquist qui a doublé l'avance des Preds en début de deuxième.

Cette fois, Slafkovsky s'est fait prendre à la gauche de Jake Allen. Il est important ici de souligner que le jeune Slovaque s'est retrouvé dans une position précaire parce que Nick Suzuki n'a pas suivi à la trace Nyquist alors qu'il s'est dirigé vers le filet du Canadien.

Hésitant entre marquer le défenseur qu'il avait à l'œil ou venir en relève à son joueur de centre, Slafkovsky est arrivé en retard sur le jeu.

C'est l'expérience qui rentre comme le veut l'expression.

Après deux buts sur lesquels il a mal paru, Slafkovsky aurait pu abandonner. Il ne l'a pas fait. Même que lors d'une attaque massive obtenue par le Canadien quelques minutes plus tard, il a effectué un repli de grande qualité pour contrer Mark Jankowski et le priver d'une excellente occasion de marquer au terme d'une échappée.

Un troisième but aurait fait mal. Très mal. Comme le confirment les fiches de 0-7-1 du Canadien lorsqu'il se retrouve avec un recul de 0-3 à combler et de 0-16-1 lorsqu'il est en retard de trois buts depuis le début de la saison.

Après ce repli aussi efficace qu'important, Slafkovsky a contribué à quelques bonnes séquences de son trio en zone ennemie. Il a servi une très belle passe dans l'enclave à Cole Caufield lui permettant d'obtenir l'un de ses six tirs au but.

Bon!

Le trio Caufield-Suzuki-Slakovsky a été plusieurs fois étourdi et même dominé par le gros trio des «Preds». Après ses ailiers Filip Forsberg et Gustav Nyquist, Ryan O'Reilly a d'ailleurs marqué le troisième but de Nashville en milieu de troisième alors que le premier trio du Canadien était sur la patinoire.

Mais Caufield et Suzuki ont pu savourer une douce revanche en prolongation alors que le premier a servi une passe parfaite au second qui a marqué à l'aide d'un tir frappé sur réception aussi puissant que précis.

Mais avant d'avoir la chance de se reprendre et de donner la victoire en prolongation, Suzuki et Caufield ont eu besoin de l'appui de Joshua Roy qui, 2 min 36 s après le but de Ryan O'Reilly, a permis au Tricolore de créer l'égalité pour la deuxième fois du match.

Une autre confirmation que le Tricolore n'a pas lâché mardi soir.

Système défensif à revoir?

Le Canadien mérite les éloges dirigés vers lui dans le cadre de cette 24e victoire de la saison. Une sixième en prolongation en plus des quatre arrachées en tirs de barrage.

Cela dit, il serait intéressant d'analyser plus en détail le système défensif préconisé par Martin St-Louis et son groupe d'adjoints.

Car le genre de marquage défensif imposé par l'entraîneur-chef est très exigeant pour ses joueurs. Non seulement en matière d'efforts à déployer pour contenir des rivaux qui sont souvent plus rapides et plus agiles. Mais aussi, mais surtout, parce qu'une fois un coéquipier battu, les autres qui ont déjà les mains pleines peuvent difficilement réagir assez rapidement pour lui venir en aide.

Avec les conséquences qu'on a vu sur les deux premiers buts qui ont contribué à faire mal paraître Juraj Slafkovsky, et aussi sur le troisième alors que Kaiden Guhle a été pris à contrepied.

Était-ce une mauvaise lecture du jeu de Guhle qui s'est rué sur le flanc droit laissant tout grand ouvert le côté gauche de la zone défensive où O'Reilly a eu tout son temps pour marquer?

Était-ce une vilaine décision de Michael Matheson qui a quitté son côté gauche pour suivre la rondelle à la droite de Jake Allen?

Était-ce un manque de communication entre les deux défenseurs?

Était-ce un malheureux mélange de toutes ces raisons?

Ce système ouvre la porte à tellement d'affectations bâclées qui se traduisent par des buts encaissés, qu'il serait peut-être opportun de le revoir afin de le simplifier afin de le rendre plus facile à appliquer et donc le rendre plus efficace.

Ou de l'adapter aux effectifs actuels du Tricolore. Des effectifs qui ne sont clairement pas encore en mesure de l'optimiser.

Je dis ça de même!

Surtout que c'est le genre de message qui passe mieux au lendemain d'une victoire, alors que les sourires sont plus larges, que lorsque les visages sont longs et la patience déjà mise à rude épreuve par une ou des défaites…

Entre les lignes

-    En marquant son 25e but de la saison – son premier filet gagnant – en plus de récolter une passe, Nick Suzuki a fracassé le plateau des 60 points. Il en revendique 61 en 62 rencontres…

-    La victoire de mardi était la cinquième seulement en 30 matchs (5-23-2-0) au cours desquels le Canadien s'est retrouvé avec un recul de deux buts à combler. C'était sa première en pareille circonstance depuis le 22 décembre alors qu'il était allé battre les Blackhawks à Chicago. Ce qui a mis fin à une séquence de 14 revers de suite…

-    Brendan Gallagher a marqué son 10e but de la saison mardi à Nashville. Plusieurs amateurs trouvent que ça fait cher du but considérant son salaire comptant pour 6,5 millions $ sur la masse du Canadien jusqu'en 2026-2027. Ce qui n'est pas faux. Mais Gallagher revendique le même nombre de buts que Johnny Gaudreau qui ampute la masse salariale des Blue Jackets de Columbus de 9,75 millions $ par année jusqu'en 2028-2029. Un cas de: quand on se compare… on se console?

-    Le retrait de Colin White – blessure indéterminée – a contraint Rafaël Harvey-Pinard à évoluer au centre du quatrième trio dans le cadre d'un premier match après une absence de 10 rencontres. Visiblement hors de son élément naturel, RHP a perdu les cinq mises en jeu qu'il a disputées. Lui qui n'en avait disputé que 15 (4 gagnées, 11 perdues) depuis son entrée dans la LNH…

-    C'était la 16e fois seulement en 62 matchs que le Canadien obtenait plus de tirs cadrés (30-28) qu'un rival. Il n'a gagné que six de ces 16 matchs (6-7-1-2)...