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RÉSULTATS

Une victoire ô combien nécessaire

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MONTRÉAL - Après sept revers consécutifs, dont les six derniers encaissés en temps réglementaire, le Canadien avait grand besoin d'une victoire.

 

Ses partisans aussi.

 

La glissade vers le dernier rang du classement général pour maximiser les chances de gagner la loto Connor Bedard, c'est bien beau. Mais il faut malgré tout une victoire de temps en temps pour remonter le moral des troupes et surtout pour permettre à Martin St-Louis d'être écouté et non seulement entendu lorsqu'il défile ses directives afin que ses joueurs deviennent meilleurs et forment surtout une meilleure équipe.

 

Les sourires que St-Louis et ses adjoints affichaient alors qu'ils échangeaient des poignées de main alors que la sirène confirmait la fin de la rencontre témoignaient de l'importance du résultat final. Ils témoignaient aussi l'immense soulagement procuré par la victoire de 5-4 aux dépens des Blues de St Louis.

 

Un soulagement qui apaisera les joueurs également.

 

Au lendemain de cette victoire, l'entraînement dominical du Tricolore, à Brossard, sera sans l'ombre d'un doute beaucoup plus détendu à Brossard qu'il ne l'aurait été au lendemain d'une autre défaite.

 

Les joueurs qui décideront d'aller sur la patinoire, si l'entraînement est optionnel, auront le coup de patin plus léger ce matin. Pour les autres qui opteront pour le gymnase, les haltères seront moins lourds à soulever.

 

Et si Martin St-Louis invite tous ses joueurs sur la patinoire? Ils y iront sans rechigner.

 

Rien à voir avec le genre d'entraînement que l'entraîneur-chef aurait dû diriger au lendemain d'une huitième défaite de suite. Le genre d'entraînement au cours duquel des joueurs ont les nerfs à fleur de peau. Le genre d'entraînement au cours desquels des escarmouches éclatent souvent entre des joueurs qui se défoncent à l'ouvrage et d'autres qui ne prisent pas se faire défoncer.

 

Trois reculs comblés

 

Bien plus que le score final, c'est la manière dont le Canadien a battu les Blues qui représente la plus grande victoire de cette équipe à mes yeux.

 

Motivés par la quête de se sortir du merdier dans lequel ils s'élisaient depuis la mi-décembre et aussi par l'effervescence d'un Centre Bell rempli un samedi soir – je vous assure que l'atmosphère est plus survoltée un samedi soir qu'un soir de semaine lorsque le Canadien est dans le coup bien sûr – les joueurs du Tricolore ont finalement trouvé une façon de combler un recul d'un but dans un match.

 

Ce qu'il n'avait pas fait souvent dernièrement. Vraiment pas!

 

De fait, il fallait retourner au 15 décembre dernier, lors de la visite des Ducks au Centre Bell pour relever la dernière remontée du Tricolore au cours d'une partie. Cole Caufield avait alors effacé un déficit de 0-2. Le Canadien s'était malgré tout incliné 5-2.

 

Samedi, Joel Armia a créé l'égalité 1-1 en début de période médiane. Kirby Dach a recréé l'égalité (2-2) en fin de deuxième. Au dernier tiers, le Canadien a complété son tour du chapeau en matière de remontée lorsqu'Armia, oui, oui encore lui, a ramené les deux clubs à la case départ (4-4) avec son troisième but en deux rencontres... et troisième de la saison.

 

Ces trois remontées ont finalement été récompensées par une victoire.

 

De tous les aspects positifs à tirer du match de samedi, car oui il y en a quelques autres, c'est le fait que le Canadien ait effacé les trois avances des Blues qui est le plus important à mes yeux. Car ces remontées confirment les prétentions de Martin St-Louis selon lesquelles son équipe a plié, mais n'a pas cassé.

 

Et elle aurait pu casser : en fin de première période d'abord et en deuxième aussi. Mais elle aurait surtout pu le faire dès les premiers instants de la troisième lorsque le Canadien s'est tiré dans le pied en sombrant dans ses mauvaises habitudes des dernières semaines. Non seulement il a permis aux Blues de marquer deux fois de suite, mais il a accordé ces deux buts au cours des cinq premières minutes.

 

Encore? Oui encore!

 

Ces deux buts n'ont pas seulement effacé l'avance de 3-2 que devait de donner Cole Caufield – avec son 23e but de la saison – à son équipe dès la 36e seconde du dernier tiers. Mais ils relançaient les Blues en avant.

 

Pour être bien franc avec vous, quand ce quatrième but est tombé, j'étais convaincu que le Canadien tomberait lui aussi. Qu'il ne se relèverait pas ! Et je suis pas mal convaincu que je n'étais pas seul à avoir élaboré un tel scénario.

 

Le Canadien m'a fait mentir.

 

Beaucoup de positif... et Slafkovsky!

 

D'autres facteurs importants à souligner dans la victoire?

 

  • Le Canadien a finalement resserré sa défensive en limitant les Blues à 22 tirs. C'était la première fois en huit matchs et la deuxième à ses 15 dernières parties que le Canadien accordait moins de 30 tirs à l'adversaire...

 

  • Les deux points récoltés par le Canadien samedi étaient aussi les premiers depuis très longtemps à ne pas avoir été volés par l'un ou l'autre de ses gardiens...

 

  • De fait, on peut dire sans risque de se tromper que Jake Allen est loin de s'être surpassé dans la victoire. Il n'a pas eu à le faire, car son équipe a beaucoup mieux joué devant lui...

 

  • Bien que leurs efforts ne se soient traduits que par un but – celui de Kirby Dach – en quatre attaques massives, les joueurs envoyés en supériorités numériques ont fait du très bon travail samedi. Ils ont pris le contrôle de la zone ennemie, ont bien distribué la rondelle et ont généré plusieurs bonnes et quelques très bonnes occasions de marquer sur les sept tirs obtenus...

 

  • Jonathan Drouin, qui est toujours en quête d'un but en attaque massive depuis le 19 octobre 2019, a offert du jeu solide à cinq contre quatre. Il a non seulement bien orchestré l'attaque en zone des Blues, mais a obtenu quatre tirs au but...

 

  • Drouin s'est aussi fait voler un but, qui aurait d'ailleurs été le filet gagnant, par son bon ami Josh Anderson qui a poussé la rondelle derrière la ligne rouge alors qu'elle s'apprêtait à la traverser à la suite d'un tir de Drouin...

 

  • On peut en dire autant de Jake Evans, David Savard, Joel Edmundson et de ceux qui les ont épaulés pour écouler les trois pénalités mineures écopées par le Canadien. Oui, les Blues ont marqué en attaque massive, mais dans l'ensemble les spécialistes de la défensive ont fait du très bon boulot pour défendre leur territoire. Le fait que les Blues n'aient tiré que deux fois – leur but est venu à la toute fin de la pénalité écopée par Michael Pezzetta – en trois occasions témoigne de la qualité de leurs efforts...

 

  • Malgré ce bon travail des spécialistes du désavantage, le Canadien a maintenant accordé au moins un but à court d'un homme – 13 buts en 28 occasions – dans chacun de ses huit derniers matchs et dans 12 de ses 13 dernières rencontres (19 buts en 51 occasions). Ça demeure trop. Beaucoup trop!

 

Dernier point important à souligner, le Canadien a pu compter sur l'apport de ses quatre trios dans la victoire.

 

Cole Caufield a marqué son 23e de la saison et Nick Suzuki a récolté deux passes – il avait été limité à un but et quatre points à ses 16 derniers matchs – mais c'est le trio de Jake Evans, flanqué de Joel Armia et Evgenii Dadonov qui a été le meilleur du Canadien. Il l'avait aussi été – du moins à mes yeux – dans la défaite de samedi aux mains des Rangers.

 

Armia a marqué deux buts, Evans et Dadonov ont récolté deux passes chacun, mais ce trio a aussi été très efficace défensivement.

 

C'est d'ailleurs à ce trio que Martin St-Louis a fait confiance en fin de rencontre alors que les Blues, qui avaient rappelé Jordan Binnington au banc à la faveur d'un sixième attaquant, tentaient de créer l'égalité.

 

Une ombre au tableau : Juraj Slafkovsky.

 

La recrue a été d'une grande discrétion sur la patinoire. En 13 présences totalisant 11 min 58 s de temps d'utilisation, je ne me souviens pas de l'avoir vu au centre d'une action. Deux tirs tentés et un différentiel de moins-2 sont les seules statistiques associées à son nom.

 

Je continue à croire que c'est à Laval, dans la Ligue américaine, bien plus qu'avec le grand club dans la Ligue nationale que Slafkovsky devrait évoluer afin de maximiser son développement.

 

Ça viendra peut-être.

 

Fort de sa victoire de samedi, le Canadien aura au moins un meilleur moral, lundi, alors que le Kraken de Seattle sera au Centre Bell. Le Tricolore a gagné (4-2) le premier duel de la saison entre les deux équipes le 6 décembre dernier à Seattle.

 

Le Kraken est toutefois sur une belle lancée. Il a battu les Sénateurs 8-4, à Ottawa, samedi soir. C'était sa quatrième victoire de suite, sa 22e de la saison, sa 12e à l'étranger. Le Kraken a d'ailleurs amorcé son voyage de sept matchs avec des gains à Edmonton, Toronto et Ottawa. Après son escale à Montréal, il mettra le cap sur Buffalo, Boston et Chicago.

 

Bon dimanche!