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La remontée victorieuse orchestrée par le Canadien à Vegas jeudi soir a donné bien plus que deux points de classement au Tricolore.

 

Elle a tout changé des conclusions ô combien négatives que Claude Julien et ses joueurs auraient essuyées si les Golden Knights n’avaient pas perdu, en fin de troisième période, l’avance de deux buts qui semblait pourtant bien suffisante pour confirmer leur victoire.

 

N’eût été cette remontée, Claude Julien se serait fait reprocher la sélection de Keith Kinkaid pour disputer la rencontre face aux Golden Knights. Vrai que personne ne peut dire avec certitude quel genre de performance aurait livré Carey Price dans un duel au sommet l’opposant à Marc-André Fleury.

 

ContentId(3.1345492):LNH : Canadiens 5 - Golden Knights 4 (Hockey)
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Mais le fait que Kinkaid ait accordé pas un, pas deux, mais bien trois mauvais buts aux Knights sur les quatre qu’ils ont marqués ouvrait toute grande la porte à un déferlement de critiques à son endroit et à l’endroit de son coach.

 

Comme il l’avait fait lors de ses deux premiers matchs, Kinkaid a réalisé des arrêts spectaculaires à Vegas jeudi. Mais il a encore accordé trop de buts comme le confirment les 13 buts concédés en trois sorties. C’est énorme.

 

En prime, trois des buts des Knights l’ont fait mal, voire, très mal paraître. Il s’est même permis une passe à Mark Stone sur le but qui a permis à l’ancien des Sénateurs de venir hanter une nouvelle fois le Tricolore.

 

Bien qu’il ait gagné, Kinkaid est loin d’avoir attisé le niveau de confiance des amateurs à son endroit. Il est loin d’avoir offert à Claude Julien le genre de bouclier qui permettra au coach de se protéger des critiques lorsqu’il fera encore appel à ses services. Que ce soit dans le cadre d’une séquence de deux matchs en deux soirs ou non.

 

Décision impopulaire, mais compréhensible

 

Comme tout le monde ou à peu près, je n’ai pas aimé que Claude Julien garde Carey Price sur le banc.

 

Je n’aime pas qu’une équipe décide de soustraire son gardien numéro à un adversaire de premier plan alors qu’on envoie son adjoint en guise de chair à canon en se disant : on est dans une situation de deux en deux alors s’il peut nous voler un point ou deux, ce sera un cadeau du ciel.

 

Ce qui est arrivé hier. Pas grâce à Kinkaid, malgré ses quelques bons arrêts, mais en dépit de Kinkaid en raison des trois sapins qu’il a accordés.

 

Bien que je ne l’aime pas le moindrement, je comprends la stratégie du coach du Canadien qui profitera donc de Carey Price en forme, frais et dispo, derrière un club reposé, à Dallas moussant d’autant les chances de victoires du Canadien qui croisera samedi, à Dallas, un club moins fort que les Golden Knights et un club fatigué puisque les Stars auront joué la veille au Colorado.

 

Mais quand même...

 

Un gardien numéro un devrait être devant la cage de ton équipe quand ton club affronte de gros adversaires. Ton joueur de franchise, ton joueur le mieux payé ne devrait pas être protégé comme le Canadien le fait dans sa gestion des soirées de travail de Carey Price.

 

Remarquez que si Price est en mesure de confirmer la place du Tricolore en séries le printemps prochain et qu’il permet en plus au Canadien de gagner, une, deux, trois, voire quatre rondes une fois en séries, Claude Julien et l’état-major pourront bien nous rappeler que cette gestion serrée du gardien aura finalement donné une coupe Stanley.

 

Si cela arrive, je m’inclinerai bien bas.

 

Pour l’instant, j’aimerais voir le Canadien offrir à son gardien étoile, l’occasion de prouver qu’il est bel et bien l’un des meilleurs gardiens au monde en lui donnant l’occasion de battre les meilleurs clubs et les meilleurs gardiens au lieu d’être protégé comme c’est le cas depuis le début de la saison.

 

Anyway!

 

Il ne reste à Price qu’à faire sa part et à assurer la victoire samedi dans le cadre d’un match à la portée du Tricolore non seulement parce que les Stars connaissent un début de saison difficile, mais parce qu’ils seront moins reposés que le gardien numéro un du Canadien et ses coéquipiers.

 

Une autre remontée gagnante

 

En plus de confirmer le caractère affiché par Tricolore et le fait que ses joueurs ne lâchent jamais, ou à tout le moins pas souvent, la remontée victorieuse orchestrée en troisième période a permis d’essuyer des mauvaises habitudes du Canadien.

 

Des mauvaises habitudes qui lui feront bien mal un moment donné si elles s’enracinent comme elles semblent vouloir le faire depuis le début de l’année.

 

Le Canadien a encore une fois bousillé un très bon début de match en laissant filer une avance d’un but pour une 13e fois en 10 matchs disputés cette saison.

 

Comme si ce n’était pas suffisant, il a accordé un 9e but à l’adversaire dans le cadre de la dernière minute d’une période. Et cinq fois jusqu’ici, c’est en fin de première que le Canadien s’est montré aussi généreux.

 

ContentId(3.1345491):Canadiens : « Personne n'a abandonné » (LNH)
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Bon! Mieux vaut être généreux comme ça en fin de première qu’en fin de troisième tiers. C’est vrai. Car cela offre du temps pour se reprendre.

 

Ce que le Canadien a encore fait avec éloquence il est important de le préciser ce matin et de lui rendre l’hommage qu’il mérite.

 

Car loin de laisser cette générosité de son gardien et sa générosité en fin d’engagements le miner, le Canadien a trouvé une façon d’effacer un déficit de deux buts pour la quatrième fois de l’année.

 

Les détracteurs du Canadien diront, et c’est vrai, qu’il a joué de chance sur au moins deux des buts qui lui ont permis de sortir de Vegas avec une victoire en banque.

 

Mais il serait injuste et bête de ne pas reconnaître que Gallagher et sa bande ont pris les moyens pour s’assurer que la chance vienne leur donner un coup de main. Ils ont poussé. Ils ont travaillé. Ils ont continué à prendre le filet de Marc-André Fleury d’assaut pour pousser l’excellent gardien à la faute.

 

Avec les résultats qu’ils célèbrent depuis hier.

 

C’était la quatrième fois jeudi que le Canadien comblait un recul de deux buts dans un match. Il l’avait fait lors des trois premiers matchs de la saison en Caroline, à Toronto et à Buffalo. Il s’était même permis une remontée de trois buts aux dépens des Leafs.

 

Ces remontées ont chaque fois permis au Canadien de récolter des points. Ils ont battu les Knights et les Leafs et ont baissé pavillon en tirs de barrage et en prolongation en Caroline et à Buffalo.

 

Voilà de très gros points qui pourraient faire une grosse différence à la fin de la saison régulière.

 

La remontée gagnante orchestrée par Tatar et Gallagher en fin de troisième et complétée par le but de Max Domi en prolongation était la troisième déjà cette saison du Tricolore.

 

C’était aussi la deuxième remontée du genre autour de la LNH jeudi puisque les Flames de Calgary ont comblé des reculs de 4-1 et de 5-4 en troisième période pour finalement battre les Predators à Nashville en prolongation.

 

Ces remontées des Flames et du Canadien étaient les 14e et 15e depuis le début de la saison à l’échelle de la LNH. Un nouveau record.

 

Le genre de record qui donne des maux de tête aux gardiens et aux entraîneurs et aux journalistes qui doivent reprendre leurs textes du début et adoucir des jugements qui autrement auraient été bien plus lapidaires. Mais ce genre de record assure aux amateurs ce qu’il y a de plus beau dans le sport : le fait que les matchs ne soient pas terminés, tant qu’ils ne sont pas terminés…

En bref

-Shea Weber a effectué quelques bons jeux défensifs à Vegas jeudi. Le capitaine a aussi récolté une passe qui a moussé à sept points (deux buts) sa récolte lors des sept derniers matchs du Tricolore.

-Nick Suzuki s’est bien tiré d’affaire dans le cadre de sa mission en relève à Jesperi Kotkaniemi au centre d’un des deux trios de soutien du Canadien. Il n’a pas semblé intimidé outre mesure par le mandat qu’on lui a offert et il s’est surtout distingué en gagnant six des sept mises en jeu qu’il a disputées.

-Ben Chiarot dispute du bien meilleur hockey depuis quelques matchs. On comprend mieux pourquoi Marc Bergevin a fait son acquisition et pourquoi Claude Julien lui réservait une place à la gauche de Jeff Petry. Place que l’ancien des Jets est maintenant en mesure d’occuper.

- C’était la deuxième fois de suite que le Canadien battait les Golden Knights en prolongation au TMobile Arena. Il l’avait fait le 22 décembre l’an dernier alors que Phillip Danault avait complété son premier tour du chapeau dans la LNH en donnant la victoire à son équipe en prolongation.

- Le Canadien n’a offert qu’une attaque massive aux Golden Knights jeudi et les spécialistes du désavantage numérique ont su écouler la pénalité. C’était la troisième rencontre de suite au cours de laquelle le Canadien ne concédait pas de but en désavantage et la cinquième fois qu’il était parfait à court d’un homme. Au cours de cette séquence de trois matchs, le Canadien a battu Toronto, Arizona et Vegas. De fait, il a gagné les cinq matchs au cours desquels il a su éviter les buts accordés à quatre contre cinq.

- Tomas Tatar et Brendan Gallagher ont marqué les 3e et 4e buts du Canadien en 4 minutes 29 sec en fin de troisième période jeudi. C’était la septième fois en 13 matchs cette saison que le Canadien y allait d’une séquence de deux buts rapides. Sa fiche en pareille circonstance : 60-1.

- À son deuxième duel face à son ancienne équipe, Max Pacioretty a connu un match assez tranquille face au Tricolore. L’ancien capitaine du Tricolore a malgré tout récolté une passe qui lui a permis d’atteindre le plateau des 500 points dans la LNH. Pacioretty affiche une récolte de 250 buts et 250 mentions d’aide en 706 matchs dans la LNH. Il a marqué 226 de ces buts et récolté 222 de ces passes en 626 rencontres disputées dans l’uniforme tricolore.

- Mark Stone a souvent fait mal au Canadien comme le confirment ses 10 buts et 20 point récoltés en 22 matchs en carrière contre Montréal. Mais en dépit le but qu’il a enfilé jeudi, Stone était sur la glace pour quatre filets du Canadien dont les buts égalisateur de Gallagher en fin de troisième et gagnant de Max Domi en prolongation. Un des finalistes dans la course au trophée Selke l’an dernier, Stone a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de moins3.