J’ai eu l’incroyable plaisir de travailler avec Jean Pagé aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 et à ceux de Londres deux ans plus tard. 

 

Jean était ce qu’on appelle un vétéran. Il en avait en effet déjà vu de toutes les couleurs. Il a œuvré une quinzaine d’années à « La soirée du Hockey » de Radio-Canada, et animé pendant des années l’émission « 110 % ». Les plus vieux se souviendront aussi que c’était loin d’être ses premiers Olympiques et qu’il avait aussi participé à un tas d’autres événements sportifs d’envergure, dont les Jeux du Commonwealth et les Championnats du monde de patinage artistique. Il n’était donc pas du genre à paniquer et conservait son calme quoiqu’il arrive. 

 

Moi, je n’étais pas dans ce cas. Vancouver devenait ma première affectation à une émission d’une telle ampleur, regardée par des centaines des millions de personnes. En plus, je devais travailler avec Jean Pagé, un véritable monument de la télévision québécoise. J’avais toutes les raisons d’être nerveux.

 

Mais ça n’a jamais été le cas. Jean n’était pas seulement un grand professionnel des communications, il était aussi — et peut-être surtout— un homme généreux, pas snob pour deux sous, qui n’hésitait jamais à mettre ses collaborateurs en valeur. Il savait nous mettre à l’aise, car il était gentil avec tout le monde, autant ses invités que ses collègues ou les techniciens. Il trouvait toujours les mots pour redonner confiance. Et c’est ce qu’il a fait avec moi dès que je l’ai rencontré. Bref, il m’a rendu encore meilleur.

 

François Gagnon, journaliste et commentateur de RDS, disait que Pagé était comme un joueur de centre au hockey. Il cherchait à passer la rondelle pour que le jeu avance afin de gagner en équipe. Son succès seul lui importait peu.

 

Je me souviens donc d’un homme chaleureux, souriant et d’une grande honnêteté. Vous savez, le genre de bonhomme qui ne trichait jamais parce qu’il respectait trop son public et ses collaborateurs. 

 

Alors, je me permets de prendre quelques instants pour le remercier de tout ce qu’il a fait tant dans sa carrière que dans ses relations personnelles. C’est un peu lui qui a guidé mes premiers pas dans le monde de la télé. Sa voix unique, son sourire chaleureux et sa joie de vivre chaque moment nous manqueront. Tu peux désormais relever d’autres défis avec le sentiment du devoir accompli.

 

Salut Jean et merci!