On en a beaucoup parlé de cette série qui opposait les Knights de London aux Spitfires de Windsor dès le premier tour des séries dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL). Cette série a connu son dénouement mardi soir avec l’élimination de l’équipe hôtesse de la Coupe Memorial. L’équipe pour laquelle s’aligne le premier choix du Canadien en 2016, Mikhail Sergachev, devra donc s’entraîner pendant 44 jours avant de disputer le tournoi devant ses partisans à compter du 19 mai prochain.

La formule des séries du circuit Branch prévoit des duels à l’intérieur de chaque association selon la formule (1 c. 8, 2 c. 7, 3 c. 6 et 4 c. 5) tant et si bien que les Spitfires, 5e dans l’Ouest avec 90 points, ont dû faire face aux redoutables Knights, 4e dans l’Ouest avec 99 points. Même s’ils avaient pris les devants 3-1 dans la série, les Spitfires n’ont pas été en mesure de terminer le boulot, de sorte qu’ils se retrouvent dans une situation que d’autres équipes hôtesses du tournoi canadien ont vécu au fil des ans, à savoir s’entraîner pendant un mois et demi avant de recommencer à disputer des matchs.

Le débalancement des forces dans la Ligue de l’Ontario est vraiment frappant cette année, alors que quatre des six meilleures équipes au pays se retrouvaient dans le même côté du tableau. Au prochain tour deux de ces quatre formations : Erie (103 pts), Owen Sound (102 pts), Sault Ste-Marie (100 pts) et London (99 pts) tomberont à leur tour. Pendant ce temps, les quatre équipes de l’Association de l’Est, dont la meilleure, Peterborough avec 89 points, ont des séries beaucoup moins éreintantes.

Au fond, si les Spitfires se retrouvent en congé prématuré, ils le doivent au format de la Ligue qui n’est pas équitable. Dans la LHJMQ, on y va avec un classement général en séries sans faire fi des sections. Ainsi, le premier affronte le 16e au classement, le deuxième se mesure au 15e, etc. Si on avait utilisé cette formule en Ontario, les Spitfires se seraient mesurés au Sting de Sarnia en première ronde, une équipe qui n’a récolté que 69 points. Parions que les Spitfires seraient encore en vie aujourd’hui.

L’entraîneur-chef des Spitfires, Rocky Thompson, devra donc puiser dans le livre de stratégies des 67’s d’Ottawa de 1999 ou des Cataractes de Shawinigan de 2012, qui ont réussi à gagner la coupe Memorial après avoir été en congé 35 et 31 jours respectivement. Pour ce qui est de Sergachev, si les Spitfires n’avaient pas été l'équipe hôtesse du championnat canadien, il aurait pu s’amener dès ce soir avec le Canadien, où à tout le moins avec les IceCaps de St. John’s dans la Ligue américaine. En raison de la conjoncture actuelle, il devra plutôt vivre l’attente de 44 jours, le troisième plus long arrêt pour une formation hôtesse dans l’histoire du tournoi canadien. En passant, Sergachev a terminé la série de sept matchs avec une fiche d’un but et deux passes et un ratio de moins-6.