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RÉSULTATS

Yanick Lemay a quitté la LNH pour mener les Voltigeurs au championnat

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MONTRÉAL – Depuis qu'il en a surpris plusieurs en quittant son poste de recruteur dans la LNH, Yanick Lemay a enchaîné les bons coups – certains diront les coups de circuit – pour mener les Voltigeurs de Drummondville au championnat de la LHJMQ. 

Habitué à l'ombre du travail de dépisteur, Lemay admet que la tape dans le dos est parfois plaisante. 

Mais, en meneur respecté, le directeur général des Voltigeurs passera la totalité de l'entrevue à vanter les personnes qui ont créé un groupe « spécial » qui a fait tomber le puissant Drakkar de Baie-Comeau en quatre petites parties lors de la finale. 

Notre collègue Denis Gauthier, qui agit à titre de conseiller spécial à l'organisation, disait que « personne n'y avait cru, sauf nous » après avoir enlacé son fils Ethan et soulevé le trophée Gilles Courteau. 

Car oui, les doutes subsistaient même après que Lemay ait procédé notamment aux acquisitions de Gauthier, Vsevolod Komarov, Alexis Gendron, Mikael Huchette, Kassim Gaudet et Noah Reinhart. 

« On a entendu bien des choses comme ‘Ils ont fait plein de transactions, mais il y a de meilleures équipes' ou ‘Drummondville ne gagnera pas avec Riley Mercer' », s'est rappelé Lemay. 

Le DG utilise d'ailleurs l'exemple de Mercer pour vanter l'adversité surmontée. Le gardien a plutôt senti le support de l'organisation et « il s'est nourri de ça » l'aidant à briller en séries. 

Lemay pense également au noyau de joueurs qui avait subi deux changements d'entraîneur-chef la saison dernière. 

Après la période des transactions, les dirigeants des Voltigeurs ont réuni l'équipe en les avertissant que l'adversité se pointerait de nouveau le bout du nez. Ce n'est que la nature du sport. 

C'était bien plus que le bout du nez qui a surgi quand les Voltigeurs ont appris, à l'aube des séries, qu'ils devraient se débrouiller sans Maveric Lamoureux, un immense pilier du club. 

« Je ne te cacherai pas qu'il y a eu une déception et on aimerait qu'il joue avec nous à la coupe Memorial », a admis Lemay qui a souligné la contribution accentuée de Marc-Olivier Beaudry, Matteo Rotondi, Simon-Pier Brunet et Yan Gaudreau en son absence. 

Le prochain défi est survenu pendant la deuxième ronde alors que les Voltigeurs ont échappé deux matchs consécutifs contre le Phoenix de Sherbrooke. Lemay et l'entraîneur-chef Sylvain Favreau avaient établi un plan pour retrouver l'aplomb désiré, mais les joueurs les ont devancés. 

« Ils avaient déjà planifié une réunion entre eux. Tu te dis ‘wow' et on a décidé de les laisser aller », a noté Lemay qui a vu son groupe devenir plus fort au fil des embûches. 

Ça ne veut pas dire qu'on aurait pu prédire un balayage face au Drakkar. Ce résultat fascinant démontre que Lemay a ajouté les bons éléments qui étaient à la portée de rivaux comme les Tigres de Victoriaville. 

Lemay n'a jamais caché qu'il voyait Komarov dans sa soupe et que cet ajout donnait le signal pour foncer. Il ne manque pas de passion non plus pour décrire l'apport des Huchette, « il est extraordinaire avec son expérience et son côté rassembleur », Gaudet « c'est un gagnant, un fonceur, ça se voit dans ses yeux », Gendron « le pacte qu'on a fait avec lui c'était ‘on va t'aider à devenir un meilleur pro, mais toi score! » et Reinhart « qui est moins connu au Québec, mais on est tombés en amour avec lui ». 

Lemay a cimenté le bon groupe dont il a hérité avec des acquisitions possibles grâce aux recruteurs du club qui ont déniché de bons joueurs. « J'ai pu sacrifier plus de choix au repêchage, je sais qu'on ne repartira pas à zéro », a expliqué Lemay qui se dit aussi bien entouré par Favreau, Steve Ahern et Jean-Sébastien Perron. 

Favreau courtisé par le niveau professionnel?

Sylvain FavreauEn fait, Favreau a été si bon à sa première saison avec les Voltigeurs qu'il pourrait déjà partir. 

« C'est drôle, je n'arrête pas de lire qu'il va finir par monter (dans le hockey professionnel). Ce sera plus tôt que tard, mais je verrais ça positivement. Je ne suis pas en train de dire que je veux qu'il parte », a réagi Lemay avec le sourire. 

« Sylvain est une personne extraordinaire et un coach extraordinaire. S'il a une occasion professionnelle, je vais aller le reconduire et je serai content pour lui », a-t-il ajouté à propos de l'entraîneur de 46 ans qui ne ferait qu'augmenter l'intérêt à son égard en menant la LHJMQ à un cinquième titre consécutif à la coupe Memorial. 

« On a fêté un peu et on a laissé deux jours aux joueurs pour déconnecter du hockey et voir leur famille. On respecte les autres équipes, mais on ne s'en va pas là en touristes », a assuré Lemay. 

Le premier match des Voltigeurs, à Saginaw, aura lieu, le 25 mai, contre London. 

La satisfaction d'aider les jeunes 

Que sa première année comme DG se termine ou non avec la coupe Memorial au bout de ses bras, Lemay est ravi de son choix. L'ancien enseignant voulait exercer un rôle plus décisionnel, revivre l'adrénaline et aider les jeunes davantage. 

Il aime autant trouver des solutions pour un joueur qui compose avec des pépins à l'école que sur la glace. 

« Ils sont privilégiés de jouer du hockey de haut niveau, mais ça vient avec du stress, le voyagement, un calendrier chargé, les blondes... Plus de la moitié de nos joueurs suivent des cours universitaires et d'autres sont au Cégep à temps plein en sciences de la nature. Ils sont extraordinaires de gérer tout ça, je suis vraiment fier d'eux », a-t-il exprimé. 

« De les voir grandir chaque jour et ensuite aller sur la glace pour leur faire des accolades en sachant par où ils sont passés, c'est notre paie », a ajouté le DG en s'appuyant sur une histoire révélatrice. 

« Une fois, ils sont tous allés bruncher et le resto nous a contactés ensuite pour nous féliciter de notre gang. Un client avait eu un malaise et nos joueurs ont été là pour aider et supporter la famille. Quand tu reçois des messages comme ça, tu comprends que tu as un groupe spécial », a conclu Lemay dont le travail sera épié par les organisations professionnelles.