On se souviendra du 17 avril 2015 comme la date qui aura marqué la fin d’une époque pour la grande concession des Olympiques de Hull/Gatineau. Celui qui a passé le plus de temps derrière le banc de cette mythique concession (760 matchs en saison régulière), Benoît Groulx, y a dirigé son dernier match. 

Bien que les annonces officielles n’ont pas été faites Groulx a été assez clair avec les gens qui le côtoient de près : il laisse sur la table cinq années de contrat garanties comme directeur-général et entraîneur-chef de l’équipe de l’Outaouais dans le but de faire le saut dans les rangs professionnels comme entraîneur-chef. 

Est-ce que ce sera dans la LNH? Dans la Ligue américaine? Est-ce que ce sera en Europe? Aucune réponse pour le moment, et aucune entente de conclue, mais les organisations professionnelles savent maintenant que celui qui a mené Équipe Canada junior 2015 à la conquête de la médaille d’or est fin prêt et surtout bien libre d’écouter toutes les offres. Cela peut paraître audacieux de la part de l’entraîneur de 47 ans de laisser un poste garanti avec une équipe de la LHJMQ, mais selon lui, le temps est venu de passer à autre chose.

Ce n’est jamais évident pour un entraîneur francophone de faire le saut directement de la LHJMQ à la LNH, mais Groulx croit en ses chances. Il est que l’ascension passe peut-être par un 2e séjour dans la Ligue américaine, qu’il connaît, pour avoir dirigé les Americans de Rochester de 2008 à 2010. 

Un parcours enviable

Quand on regarde ses chiffres dans la LHJMQ d’un peu plus près, Groulx n’a rien à envier à tous les anciens du circuit qui font carrière présentement dans les rangs professionnels.  Certes, il n’a pas gagné la Coupe Memorial comme Michel Therrien, Claude Julien ou Patrick Roy, mais il a gagné trois Coupes du Président, le seul à avoir réussi cet exploit d’ailleurs. Groulx a aussi gagné 92 matchs en séries éliminatoires, un sommet dans l’histoire du circuit Courteau.

Comme plusieurs, Groulx, qui a joué une dizaine d’années en Europe, a rêvé, très jeune, de faire carrière comme joueur dans la LNH mais il s’est rendu compte assez rapidement qu’il n’avait pas ce qu’il fallait. Toutefois, comme entraîneur, Groulx possède assurément les atouts nécessaires pour obtenir, à tout le moins, la chance de démontrer qu’il peut aspirer à un des 30 postes disponibles dans la LNH.  Après tout, il y a des coachs dans cette ligue qui ne possèdent pas sa feuille de route et qui sont pourtant là. Pourquoi eux ont-ils obtenus l’opportunité qu’il convoite et pas lui?  Souvent c’est une question de contacts, une question de chimie entre un dirigeant et un entraîneur, mais surtout une question de timing.

Il reste à espérer que Benoit Groulx aura cette chance car pour lui le timing est parfait. Est-ce qu’un dirigeant, surtout à l’aube d’un été qui s’annonce assez mouvementé chez les entraîneurs de la LNH, lui donnera cette opportunité, comme l’a fait Steve Yzerman avec Guy Boucher par exemple?

Pour Groulx, le moment est venu et il se sent d’attaque, surtout avec son fils qui est maintenant âgé de 15 ans. Certes, il s’occupera d’aider les Olympiques au cours des prochaines semaines à dénicher son successeur et à préparer le repêchage européen et la séance de sélection des joueurs midget, mais ses énergies se tournent maintenant vers un but encore plus grand pour la suite de sa carrière.

Il laisse en héritage aux partisans des Olympiques : 760 matchs en saison régulière, 425 victoires en saison en plus de ses 92 en séries, trois Coupes du Président, quatre présences en finale et une médaille d’or au Championnat mondial junior, un palmarès qui le conduira un jour au Temple de la renommée de la LHJMQ. 

Pour l’instant, ce n’est toutefois pas la préoccupation première de Groulx. Sa maison est à vendre à Gatineau et il est prêt à aller où les dieux du hockey vont le conduire. C’est vraiment ce qu’il souhaite faire de sa vie...