La suprématie du hockey mondial des moins de 17 ans est de retour au pays après près de cinq ans d’absence. Samedi soir, à Dawson Creek en Colombie-Britannique, une des trois formations canadiennes (les Blancs) dirigée par Scott Walker et Gilles Bouchard des Huskies de Rouyn-Noranda a gagné la médaille d’or du Championnat mondial en battant la Russie de façon convaincante au compte de 6-2. Il s’agissait d’une première victoire pour une équipe canadienne à ce tournoi depuis janvier 2011 alors que l’Ontario avait raflé le titre d’un tournoi présenté au Manitoba.

L'an dernier, les dirigeants de Hockey Canada ont décidé de sabrer dans le programme des moins de 17 ans qui envoyait habituellement cinq équipes régionales à ce championnat (Atlantique-Québec-Ontario-Ouest et Pacifique) pour mettre sur pied un programme révolutionnaire où trois formations nationales disparates seraient formées de façon équilibrée pour permettre à 66 joueurs de vivre l’expérience de Hockey Canada.

Ainsi a vu le jour les équipes canadiennes (Rouges, Blancs et Noirs). L’an dernier, le Canada n’a réussi à qualifier aucune de ces trois équipes pour la ronde des médailles, les trois formations terminant 5e, 6e et 7e de ce tournoi qui regroupe huit équipes. Cette année, deux formations canadiennes ont atteint le carré d’as, et l’une d’elle, les Blancs, a été sacrée championne du monde.

C’est toute une réalisation considérant que les meilleurs éléments canadiens étaient répartis dans trois équipes distinctes. Hier, c’est un peu comme affirmer que 33 % de l’équipe nationale canadienne des moins de 17 ans a vaincu 100 % de l’équipe nationale russe du même groupe d’âge. Les Rouges ont pris le 4e rang alors que les Noirs, dirigés par Marco Pietroniro du Drakkar de Baie-Comeau, ont terminé 8es et derniers.

Dans l’équipe championne des Blancs, on retrouvait 10 joueurs de l’Ontario, 8 joueurs de l’ouest du pays et 4 autres de la LHJMQ, soit le gardien réserviste Matthew Welsh (Charlottetown), les défenseurs Jérémy Groleau (Chicoutimi) et Yan Aucoin (Baie-Comeau) de même que l’attaquant Louis-Philip Côté (Rouyn-Noranda). Le sort a voulu que l’équipe des Blancs était celle avec le moins de porte-couleurs du circuit Courteau. Il y en avait sept dans les deux autres équipes.

Avant le début du tournoi Joël Bouchard, qui est responsable du programme des moins de 17 ans au Canada, me disait : « Si on voulait absolument gagner le tournoi on ne ferait qu’une seule équipe et on irait avec les 22 joueurs susceptibles de nous donner la meilleure formation. Ce qu’on veut d’abord et avant tout, c’est permettre à trois fois plus de joueurs de vivre l’expérience et d’entrer dans le moule de Hockey Canada. En faisant cela et en mélangeant les joueurs des trois ligues dans les trois équipes, tout le monde va mieux se connaître lorsqu’arrivera l’étape des moins de 18 ans et surtout lors du championnat mondial junior des moins de 20 ans ».

Eh bien, même si le pays était scindé en trois équipes, le Canada a tout de même mis la main sur la médaille d’or devant les Russes et les Suédois. Les joueurs qui ont pris part à ce tournoi seront les mêmes qui vont lutter pour les postes dans les équipes canadiennes des moins de 18 ans en 2016 et 2017 et des moins de 20 ans en 2018 et 2019. Ils sauront dès lors à quoi s’attendre pour élever leur jeu au niveau international.

Un mot en terminant sur les meilleurs joueurs de ce tournoi. Owen Tippett des Blancs, qui s’aligne avec Mississauga dans la OHL, a été dominant lors de la grande finale en inscrivant trois buts de façon spectaculaire. Le Québécois Maxime Comtois des Tigres de Victoriaville a aussi démontré qu’il faisait partie de l’élite mondiale des joueurs nés en 1999 en se taillant une place sur l’équipe d’étoiles. Même chose pour le défenseur Evan Bouchard des Knights de London. Des noms à retenir pour les séances de sélection de la LNH en 2017 et 2018.