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RÉSULTATS

Le Titan a encore « tout à gagner »

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MONTRÉAL – Non, Jordan Dumais n'était pas là. Le capitaine Jake Furlong non plus. Ne minimisons toutefois pas l'exploit réussi par le Titan d'Acadie-Bathurst aux dépens des Mooseheads de Halifax.

« Que ce soit [Mathieu] Cataford, [Markus] Vidicek, [Mathis] Rousseau, [Brady] Schultz ou [Dylan] MacKinnon, ça restait quand même une équipe assez garnie », rappelait jeudi l'entraîneur-chef du Titan, Gordie Dwyer, au lendemain du balayage inattendu complété par sa jeune troupe.

Pareil tour de force, celui d'éjecter une équipe du top-4 en saison régulière dès le premier tour sans lui concéder la moindre victoire, ça se voit rarement dans la LHJMQ. 

Selon les données exposées par notre collègue Stéphane Leroux, les Mooseheads sont la deuxième équipe seulement en 30 ans et la huitième de l'histoire du circuit à s'enfarger de la sorte.

Finalistes le printemps dernier, les Mooseheads ont certes été privés de Dumais, leur grande vedette, pendant la majeure partie de la campagne en raison d'une blessure, puis d'une suspension, ils ont néanmoins bouclé le calendrier régulier avec une priorité de 25 points sur le Titan.

Si le statut de prétendants des Mooseheads laissait présager un dénouement positif pour ceux-ci en première ronde, le Titan promettait quant à lui de leur faire la vie dure. C'est à tout le moins l'optimisme que lui conféraient ses trois victoires en autant de duels contre les Néo-Écossais depuis le retour du congé des fêtes.

« On avait acquis une certaine confiance contre les Mooseheads en deuxième moitié de saison, reconnait Dwyer. On voyait ça comme une belle opportunité d'affronter une équipe comme les Mooseheads. [...] C'était gros et c'était excitant pour nous. Nos joueurs sont arrivés préparés, confiants, et ils ont vraiment livré la marchandise durant la série. »

À commencer par le capitaine Milo Roelens. Dans le match no 1 à Halifax, l'attaquant de 21 ans récemment mis sous contrat par le Lightning de Tampa Bay a d'abord mis la puissance des Maritimes sur ses gardes en marquant en prolongation. 

Puis le lendemain, quelques heures après l'annonce du report du retour au jeu attendu de Dumais, Roelens en rajoutait avec un autre but en surtemps.

« Il a été primordial dans le succès de l'équipe cette année », note Dwyer, qui a fait l'acquisition du colosse de 6 pi 6 po et 207 lb du Phoenix de Sherbrooke durant la saison morte. 

« En arrivant cette année avec nous, c'était un jeune homme qui avait un but et qui était très motivé. Il était déçu quand il a été retranché du camp d'entraînement de l'Avalanche [du Colorado] en début de saison. C'est sûr qu'il avait un plan en tête cette année et c'était de prouver qu'il méritait de passer au prochain niveau. »

Dwyer, qui occupe également les fonctions de directeur général du Titan, affirme avoir écouté les offres pour les services de Roelens avant la fermeture de la dernière fenêtre de transferts. Son club s'était certes engagé dans une reconstruction en échangeant notamment Joseph Henneberry, Ty Higgins et Donovan Arsenault pour renflouer sa banque de choix au repêchage, mais il a conclu qu'il valait mieux prolonger le séjour de Roelens dans la baie des Chaleurs.

« C'est le premier que j'ai rencontré après la fin de la période des transactions, relate Dwyer au sujet de l'auteur de 30 buts et 44 passes en saison régulière. Je voulais lui expliquer pourquoi il allait finir sa carrière junior en tant que membre du Titan. [...] Il avait l'opportunité d'être un grand leader chez nous, à la fois pour le futur et le présent. Il a été dominant en deuxième moitié de saison et il a mérité son contrat avec Tampa. Ç'a vraiment été un joueur d'impact en première ronde. »

Milo Roelens

Aidé de ses compagnons de trio Colby Huggan et Robert Orr, Roelens a remis ça au retour de l'équipe à Bathurst pour le match no 3 mardi. Dans une victoire sans appel de 7-2, les membres de la première unité qu'il pivote ont uni leurs efforts pour inscrire cinq buts – trois pour Huggan et un chacun pour Roelens et Orr.

Le mal était fait.

Malgré une courte embellie de 4 minutes 5 secondes au cours de laquelle ils ont mené au début du match no 4 jeudi soir – leur seule avance de toute la série – les Mooseheads n'ont pu étirer leur printemps, allouant notamment deux buts en avantage numérique dans un revers de 3-2, un septième consécutif contre le Titan.

« On a joué en confiance, on a joué avec l'esprit qu'on avait tout à gagner », résume Dwyer, déjà fier du chemin parcouru par son jeune groupe.

« On ne se le cache pas, on a fait beaucoup de changements à Noël. Le but était vraiment de se concentrer sur le futur avec les échanges qu'on a faits et les nombreux choix de repêchage qu'on a obtenus en retour. Mais, on ne voulait pas renoncer au présent non plus. Avec des joueurs comme Milo Roelens, Bobby Orr et Igor Mburanumwe qui en sont à leurs derniers tours de pistes dans la ligue, on voulait s'assurer que ces joueurs-là aient un impact sur l'avenir de notre équipe. »

Et ce n'est pas fini. Ce sera autrement plus difficile, mais contre la tête de série no 1, le Drakkar de Baie-Comeau, ces vétérans ont l'opportunité de bonifier leur héritage.

Alors que ses protégés profitaient d'une journée de repos jeudi, Dwyer et son personnel d'entraîneurs se sont pointés au bureau à la première heure en matinée pour s'atteler à la tâche. 

La série quart de finale contre les champions du Trophée Jean-Rougeau, jouée en format 2-3-2, a beau ne s'amorcer que vendredi prochain sur la Côte-Nord, il n'y a pas une minute à perdre pour le Titan.

Justin Poirier, Justin Gill, Matyas Melovsky, les frères Raoul et Jules Boilard... Les menaces sont nombreuses.

« C'est toute une puissance qui a connu toute une saison, reconnaît Dwyer. Tu regardes leur niveau de talent, le gabarit de leurs joueurs, le succès qu'ils ont eu durant la saison, la manière qu'ils sont bâtis... On voit ça comme une belle opportunité, un beau challenge pour nous. »

« Contre Halifax, on s'est vraiment concentré sur notre équipe, notre système de jeu, notre façon de jouer et notre identité, tout en respectant l'adversaire. Il va falloir que ça continue contre Baie-Comeau. Pour nous ce sera une présence, une période et une game à la fois. Tout est à gagner. »