QUÉBEC – Marc-Olivier Roy n’a sans doute jamais autant souri de sa vie au banc des pénalités, vendredi soir.

Et moins de 24 heures après avoir quitté la scène du crime, le tenace attaquant des Remparts de Québec est visiblement toujours aussi fier de son coup. L’action était peut-être involontaire, mais Roy peut se vanter d’avoir traîné avec lui au cachot le meilleur joueur des Rockets de Kelowna, Leon Draisaitil, et ce pour les dix premières minutes de la troisième période.

S’accrochant alors à une mince avance, l’équipe hôte du tournoi a profité de l’absence du troisième choix au total du dernier repêchage de la LNH pour survivre à un désavantage numérique dans les premières minutes de l’engagement, et même ajouter à sa priorité, en route vers un gain de 4-3.

« C’est une de mes bonnes pénalités en carrière », ne pouvait que reconnaître Roy, samedi, à propos de la prise de bec survenue après le son de la sirène en deuxième période.

« On s’est reparlé ensuite sur le banc, se demandant pourquoi on avait écopé d’un 10 minutes (de mauvaise conduite). Il ne s’est rien passé de gros », a assuré Roy, tout en décrivant la scène l’opposant à un potentiel futur coéquipier au sein de l’organisation des Oilers d’Edmonton.

« J’ai joué mon premier match hors-concours dans la LNH avec lui, précise Roy. On était sur la même ligne et on est amis, mais ici, on rivalise pour la coupe Memorial. On n’est donc pas amis sur la glace. »

Un avertissement

Copain ou pas, Roy et Draisaitl, de même que tous les autres joueurs participant à ce tournoi d’ailleurs, ont plus que jamais intérêt à faire preuve de retenue et de discipline sur la patinoire.

« C’était très clair durant les séries et ce l’était encore plus à la réunion des directeurs généraux tenue au Château Frontenac avant le début du tournoi que les gardiens allaient être protégés et qu’ils (les arbitres) ne toléreraient rien après les sifflets. On a averti les joueurs, mais sur le coup de l’émotion, ça peut être difficile de les contrôler », a admis l’entraîneur-chef Philippe Boucher, qui a toutefois eu la chance de son côté lors du premier match.

Leon Draisaitl« C’est tout un joueur, on s’entend, a convenu Boucher au sujet de Draisaitl. Qu’il ait passé 10 minutes au banc, c’est sûr que ça ne fait pas de tort. »

L’indiscipline n’a cependant pas été que l’affaire des Rockets. Les Remparts en ont aussi fait les frais, échappant par contre au pire après une autre échauffourée en fin de rencontre.

Forcés d’évoluer à trois contre six dans la dernière minute de jeu de la rencontre à la suite de deux pénalités et du retrait du gardien des Rockets à la faveur d’un attaquant supplémentaire, les Remparts ont d’abord permis aux champions de l’Ouest et à Draisaitl de réduire l’écart à un seul but, avant de finalement tenir bon et savourer la victoire.

« Avec 45 secondes à faire au match, je n’ai pu m’empêcher de penser à la finale (de la LHJMQ) et à la dernière minute du sixième match contre l’Océanic, où on a laissé filer notre avance alors qu’on pouvait soulever la coupe le même soir. Cette fois, ça s’est bien terminé », se réjouit Roy, soulagé.

« On m’a d’abord expliqué qu’il s’agissait d’un cinq contre quatre, puis on m’a annoncé que ce serait plutôt un cinq contre trois. Je préfère qu’on ne s’implique pas là-dedans en fin de match, mais d’un autre côté, on est émotionnel et nos gars ne s’en laissent pas imposer », a signalé Boucher.

Le message ne pourrait donc être plus clair. Or, cela n’empêchera pas le pilote des Diables rouges de le marteler jusqu’à la conclusion du tournoi.

« On l’a répété au moins 20 fois au banc durant le match et on va le faire encore avant la prochaine rencontre. On peut voir qu’ils (les officiels) ne niaisent pas avec ça, mais c’est bien correct, ils nous avaient avertis. »

Des spectateurs attentifs

La discipline, c’est bien beau, mais ce n’est pas tout.

Forts de leur premier triomphe, les Remparts tâcheront d’en signer un autre dimanche après-midi contre les Generals d’Oshawa. Histoire d’être fin prêt pour ce duel face aux champions ontariens, les Québécois seront des spectateurs attentifs samedi dans les hauteurs du Colisée Pepsi, alors que l’Océanic de Rimouski amorcera son tournoi face aux Generals.

« Rimouski, on les connaît par cœur et ils nous connaissent par cœur, alors on va voir comment Oshawa se compare à eux », anticipe Boucher.

La réputation de la défensive ontarienne a fait le tour du pays après qu’elle ait limité au minium les dégâts face au prodige Connor McDavid en finale. Le jeu physique des Generals est lui aussi sur toutes les lèvres et les Remparts en ont bien sûr entendu parler des principales menaces qui les attendent.

« Je sais qu’ils sont gros, qu’ils affectionnent le jeu physique et qu’ils appliquent un échec-avant très soutenu. Je n’en sais pas plus pour l’instant, mais on va visionner beaucoup de vidéos sur eux aujourd’hui (samedi) », a noté le défenseur Matt Murphy.

« Les Rockets ont connu des moments difficiles quand on a utilisé notre vitesse, a quant à lui ajouté l’attaquant Anthony Duclair. Si le premier trio des Generals est appelé à jouer beaucoup de minutes et qu’il est aussi physique, contenir notre rapidité pourrait lui être difficile. »

Ç’a fonctionné une fois, pourquoi pas encore?

Classement des équipes :

Équipes PJ V D BP BC Pts
Remparts de Québec 1 1 0 4 3 2
Rockets de Kelowna 1 0 1 3 4 0
Océanic de Rimouski            
Generals d'Oshawa            

Horaire des matchs :

Vendredi 22 mai

Remparts 4, Rockets 3

Faits saillants (VIDÉO)

Samedi 23 mai

Océanic c. Generals

Dimanche 24 mai

Remparts c. Generals

Lundi 25 mai

Océanic c. Rockets

Mardi 26 mai

Rockets c. Generals

Mercredi 27 mai

Remparts c. Océanic