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RÉSULTATS

Série entre les Huskies et les Tigres : « une demi-finale avant l'heure »

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« Une demi-finale avant l'heure ». La série entre les Huskies de Rouyn-Noranda et les Tigres de Victoriaville s'annonce comme celle à ne pas manquer lors du deuxième tour des éliminatoires de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec qui commence ce soir. Pleins feux sur quatre éléments à surveiller au cours de cette confrontation qui pourrait bien s'étirer jusqu'à la limite.

Des experts divisés

Neuf points ont séparé les deux équipes au terme de la saison régulière, qui a couronné les Voltigeurs de Drummondville (102) au sommet de l'Association Ouest devant les Huskies (100) et les Tigres (91). Rouyn-Noranda et Victoriaville se sont affrontés six fois entre le 3 décembre et le 22 mars et la formation de l'Abitibi a légèrement eu le dessus en affichant un dossier de 3-2-0-1.

En première ronde, les Huskies ont eu besoin de cinq matchs pour éliminer les Olympiques de Gatineau, tandis que les Tigres ont balayé les Cataractes de Shawinigan en limitant notamment leurs adversaires à un maigre total de deux buts lors des trois dernières rencontres de la série.

Sans véritable surprise, les experts sont divisés sur l'identité de l'équipe qui raflera les honneurs. Le collègue Stéphane Leroux prédit une victoire des Huskies en 6 parties, alors que les confrères des Coops de l'information favorisent de leur côté les Tigres en majorité (3 journalistes contre 2).

« Je laisse le soin aux experts de faire leurs prédictions, mais je ne suis pas vraiment surpris d'apprendre que c'est “50-50”. L'adversaire que nous allons avoir devant nous est très, très bon », a dit le directeur général des Huskies Yannick Gaucher en entrevue téléphonique avec RDS.ca.

« Je m'attends à une longue et féroce série. Les deux équipes ont disputé des matchs très serrés pendant la saison régulière alors que nous nous battions pour la plus haute place au classement, a rappelé l'entraîneur-chef des Tigres Carl Mallette, aussi en entrevue téléphonique avec RDS.ca. C'est la réalité de la nouvelle formule des séries, reste que c'est une demi-finale avant l'heure. »

« La ligne entre la victoire et la défaite a été mince pendant toute la saison, a ajouté le directeur général des Tigres Kevin Cloutier, toujours en entrevue téléphonique avec RDS.ca. Il y a eu plusieurs matchs serrés, parce que les deux équipes comptent sur énormément de profondeur. »

Deux équipes prêtes depuis longtemps

Champions de la saison régulière, des séries éliminatoires et de la Coupe Memorial en 2019, les Huskies préparaient depuis longtemps cette campagne 2023-2024, la dernière d'un « cycle ». Ils ont notamment obtenu les services d'Antonin Verreault, Jérémy Langlois, William Rousseau ainsi qu'Andrei Loshko pendant l'été avant d'acquérir ceux de Samuel Savoie et Ty Higgins aux Fêtes.

Gaucher a eu la main particulièrement heureuse, étant donné que Verreault a terminé au 1er rang des pointeurs et des passeurs du circuit Cecchini avec une récolte de 36 buts et 71 mentions d'assistance en 68 matchs, tandis que Rousseau a dominé pour la moyenne de buts alloués et fini en 2e place pour le taux d'arrêts (,924), tout juste derrière Mathis Rousseau (,925).

« Il y a eu des hauts et des bas pendant toute la saison, mais nous nous attendions à ce que ce soit plus difficile en début d'année, car plusieurs joueurs provenaient d'autres organisations, a expliqué Gaucher. Il fallait du temps pour s'assurer que tout le monde visait le même objectif. »

Les Tigres n'étaient pas nécessairement à la fin d'un cycle après avoir confondu les sceptiques en remportant le championnat des séries en 2021, mais ils ont « accéléré les choses » après avoir surpris en signant 40 gains et en terminant au 3e rang de l'Association Ouest la saison dernière.

Cloutier avait été plutôt raisonnable en allant chercher que Noah Warren cet été, mais c'est aux Fêtes qu'il est passé en deuxième vitesse en s'offrant Mathis Aguilar, Alexis Bourque, Joseph Henneberry ainsi qu'un certain Tristan Luneau, dont il sera largement question un peu plus tard.

« Le fait d'avoir plusieurs joueurs qui étaient présents lors de la conquête de 2021, nous a permis d'avancer plus vite, a précisé Cloutier. L'encadrement dont ont profité des joueurs comme Pier-Olivier Roy, Maxime Pellerin et Nathan Darveau à l'époque rapporte évidemment aujourd'hui. »

L'électrochoc Hartley; la fierté de Mallette

Après avoir décidé de ne pas renouveler le contrat de leur entraîneur-chef Brad Yetman au terme de la dernière saison, les Huskies se sont tournés vers un coach qui ne possédait pas la moindre expérience dans le hockey junior majeur, Martin Dagenais. L'union n'a finalement duré que 50 rencontres, étant donné que Dagenais a été remplacé par l'expérimenté Steve Hartley en février.

Sous les ordres de Hartley, les Huskies ont remporté leur première partie 11-0 (!) contre le Titan d'Acadie-Bathurst et ils ont maintenu un dossier assez impressionnant de 15-2-0-1 pour conclure la campagne. À noter toutefois que deux de leurs trois revers ont été encaissés contre les Tigres.

« On ne prend pas une décision comme celle-là à la dernière minute parce qu'on panique. Ce sont vraiment des décisions réfléchies dans le sens où on se questionne, on regarde les autres équipes, avait mentionné Gaucher au moment du congédiement de Dagenais le 7 février dernier.

« Steve est quelqu'un qui possède énormément d'expérience et qui a appris à gagner aux côtés de Dominique Ducharme avec les Mooseheads de Halifax, a rappelé Gaucher à RDS.ca. Il a continué de suivre le hockey junior de près à la suite de son départ de Drummondville. Je peux lui parler du club jusqu'à quatre ou cinq fois par jour. C'est un véritable passionné de hockey. »

Chez les Tigres, Mallette semble sur son proverbial « X ». Après avoir mené l'équipe à la conquête de la coupe du président en tant que joueur en 2002, il a répété l'exploit à sa première saison à titre d'entraîneur-chef en 2021. Son directeur général ne tarit pas d'éloges à son sujet.

« Carl possède une feuille de route impressionnante et il est étroitement associé aux Tigres, a vanté Cloutier. C'est surtout quelqu'un qui a fait ses classes et qui a connu tout un départ quand il s'est retrouvé entraîneur-chef. C'est quelqu'un qui est extrêmement proche de ses joueurs. »

« Le fait d'avoir joué et maintenant de coacher me rend extrêmement fier, a avoué Mallette. C'est une progression qui s'est faite naturellement. J'ai toujours rêvé de coacher et je sais que personne n'est parfait, mais j'essaie de l'être dans mon approche. Le fait d'avoir fait en sorte que j'ai été en contact avec plusieurs personnes qui gravitent aujourd'hui autour de l'organisation. Je suis capable d'établir un dialogue avec à peu près tout le monde et d'être au courant de tout. »

Deux gardiens au sommet de leur art

La série entre les Huskies et les Tigres opposera ceux qui sont considérés comme les deux meilleurs gardiens de la LHJMQ – William Rousseau et Nathan Darveau –, mais il y aura sans l'ombre d'autres joueurs qui seront à surveiller et qui parviendront à tirer leur épingle du jeu.

Chez les Huskies, la « carte cachée » pourrait être Samuel Savoie, qui en impressionne plus d'un depuis qu'il s'est remis d'une opération au fémur droit à la suite d'une blessure subie pendant un match préparatoire des Blackhawks de Chicago le 30 septembre dernier. Revenu au jeu au début février, il a inscrit 10 buts et ajouté 12 mentions d'assistance en 21 rencontres avec les Huskies.

« C'est un joueur qui a eu un impact majeur sur l'équipe, a admis Gaucher sans détour. C'est un joueur qui veut donner son 100 pour cent à chacune de ses présences. Il est d'ailleurs à l'image de ce que nous voulons avoir sur la patinoire : des joueurs fatigants pour l'adversaire et qui sont surtout travaillants, exactement comme l'a été Rafaël Harvey-Pinard pendant la saison 2019. »

Chez les Tigres, le scénario semblait tracé d'avance. Tristan Luneau, premier joueur repêché en 2020, allait rentrer à la maison et mener l'équipe aux grands honneurs. Mais le défenseur n'aura jamais la chance de porter l'uniforme des Tigres en raison d'une infection qui l'avait notamment empêché de représenter le Canada au dernier Championnat mondial de hockey junior en Suède.

« C'est certain que ç'aurait été un gros morceau qui aurait joué environ 28 minutes par match, a regretté Mallette. Mais nous n'avons jamais tenu pour acquis qu'il jouerait avec nous cette saison. Nous étions évidemment super excités quand Kevin avait fait son acquisition des Olympiques aux Fêtes, mais nous avons vite surmonté la déception. Il faut dire que nous misions déjà sur un super groupe de défenseurs avec des joueurs comme Warren, Aguilar ou encore Roy.

« Quand je pense à des gars comme Roy qui n'ont jamais été repêchés par une équipe de la Ligue nationale de hockey, je ne peux pas m'empêcher de devenir émotif, car ce sont des joueurs comme moi, c'est-à-dire qu'ils ont tout à prouver chaque fois qu'ils sautent sur la patinoire. Ces gars n'ont pas d'autre choix que de se forger tout un caractère pendant leur parcours junior... »

« Des gars comme Roy, Pellerin et Darveau, ce sont de vrais de vrais. Nous les avons depuis leurs 16 ans et ce sont eux qui ont pris les choses en main pendant la première ronde des séries cette année contre les Cataractes, a conclu Cloutier. Ce sont des gars qui demeurent dans le même état d'esprit dans la victoire comme dans la défaite. Ils font preuve d'énormément de maturité. »