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Lors de chaque séance de repêchage, des espoirs passent inévitablement entre les mailles du filet et sont sélectionnés tardivement pour finalement se développer en tant que joueurs de premier plan. C’est en misant sur leurs forces que ces jeunes hockeyeurs réussissent ultimement à s’imposer au plus au haut niveau.

Trois Québécois proposent un profil particulièrement intéressant en vue des rondes tardives. Il s’agit de William Dufour, Patrick Guay et Xavier Simoneau qui sont respectivement classés 99e, 152e et 211e chez les patineurs nord-américains par la Centrale de recrutement de la LNH.

William DufourWilliam Dufour pourrait se révéler être l’un des meilleurs francs-tireurs disponibles de sa cohorte, ce qui rend sa candidature attrayante.

Fort d’une récolte de 28 buts en 59 rencontres avec les Saguenéens et les Voltigeurs cette saison, Dufour cumule des statistiques intéressantes, se hissant notamment parmi les 30 meilleurs marqueurs du circuit Courteau.

Ce qui caractérise le jeu de Dufour, c’est sa capacité hallucinante de capitaliser sur ses chances de marquer. Les statistiques avancées révèlent que William Dufour a fait vibrer les cordages beaucoup plus fréquemment que ne l’aurait fait l’attaquant moyen de la LHJMQ placé dans les mêmes circonstances.

Dufour a généré un volume de tirs dangereux respectable, mais d’après le coefficient de difficulté de ses lancers, il aurait plutôt dû se hisser au 50e rang chez les buteurs de la LHJMQ. Il en résulte que William Dufour affiche le 11e meilleur différentiel de buts marqués et attendus de ce circuit en 2019-20. Cela caractérise les meilleurs francs-tireurs.

Dans les rangs juniors, plusieurs espoirs parviennent à déjouer cet algorithme en trompant les gardiens depuis la périphérie, ce qui n’est pas garant de succès au niveau professionnel. Dufour a plutôt marqué une bonne proportion de ses buts depuis l’enclave, ce qui est de bon augure, sachant que près de 83% des filets inscrits dans la LNH le sont depuis la zone payante.

Conséquemment, les statistiques suggèrent que Dufour soit l’un des meilleurs espoirs disponibles au moment de convertir une chance de marquer. N’ayant pas généré un nombre pharamineux de tirs dangereux, William Dufour est quelque peu passé sous les radars et sa production offensive n’a pas été à tout casser.

Si Dufour parvient à maximiser son volume de tirs provenant de l’enclave, tout en demeurant aussi efficace au moment de capitaliser ces chances, il ne faudrait pas se surprendre que son compteur de buts inscrits explose ces prochaines saisons.

Patrick GuayAyant amassé 40 points en 55 rencontres avec le Phénix de Sherbrooke, Patrick Guay brille au moment d’exploiter l’enclave.

D’abord, il complète un nombre intéressant de passes dans la zone payante, ce qui lui permet d’alimenter avec brio ses coéquipiers. De plus, Guay génère un volume honnête de lancers provenant de l’enclave.

Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est qu’une large proportion de ces mêmes tirs furent décochés sur réception. En effet, pour chaque partie disputée, Patrick Guay a percé le top-10 de la LHJMQ quant au nombre de tirs cadrés sur réception depuis l’enclave et le bas de l’enclave.

Un tir sur réception complique grandement la tâche du gardien qui doit rapidement repérer une rondelle qui change constamment de direction.

Pour générer un volume aussi important de ces lancers, Patrick Guay vise sur son excellente vision du jeu qui lui permet d’identifier les espaces libres dans la couverture défensive. Reconnaissant ces brèches, Guay parvient à se faire oublier dans la zone payante, d’où il n’hésite pas à faire feu. Près de la moitié des buts inscrits par Patrick Guay le furent à l’aide d’un tir sur réception. C’est véritablement son arme de prédilection.

La clé pour que Guay connaisse du succès, une fois dans les rangs professionnels, sera probablement de générer un volume aussi imposant de lancers sur réception depuis la zone payante. Considérant que Guay mise d’abord sur sa lecture de jeu pour réaliser pareil fait d’armes, ce n’est pas forcément rêver en couleurs.

Xavier SimoneauXavier Simoneau en sera à sa deuxième année d’admissibilité au repêchage et avec une production de 89 points en 61 parties, avancer que le Québécois a connu une saison fructueuse serait un euphémisme.

Simoneau a été l’un des meilleurs attaquants de la LHJMQ au moment de générer des chances de marquer, ce qui est en grande partie attribuable à ses grands talents de fabricants de jeux. Il a d’ailleurs récolté 61 passes en autant de rencontres cette saison.

Le Québécois a également tiré son épingle du jeu défensivement, réalisant un nombre hallucinant de jeux défensifs et bondissant sur de nombreuses rondelles libres.

Finalement, Xavier Simoneau a brillé sur les phases de transition, menant à terme de nombreuses sorties et entrées de territoire et générant au passage l’un des meilleurs temps de possession de la LHJMQ.

Alors, comment expliquer qu’un espoir brillant d’une extrémité à l’autre de la patinoire n’ait pas été repêché à sa première année d’admissibilité et soit désormais classé 211e chez les patineurs nord-américains?

D’après la Centrale de recrutement de la LNH, Simoneau ne mesurerait que 5 pieds et 6 pouces. Être plus grand d’une quinzaine de centimètres, Simoneau serait vraisemblablement élevé au rang d’espoir de premier plan, mais en raison de sa taille, son parcours vers les rangs professionnels s’annonce corsé.

Considérant toutefois que le coffre à outils de Simoneau est déjà bien garni et que les hockeyeurs de petit gabarit n’ont jamais eu autant de succès qu’aujourd’hui, un club n’aurait pas grand-chose à perdre en le sélectionnant lors des dernières rondes du repêchage. Peut-être que Simoneau ne jouera jamais au plus haut niveau, mais peu de hockeyeurs aussi talentueux seront toujours disponibles à ce stade et le talent est une denrée rare.