Passer au contenu principal

RÉSULTATS

À quoi ressemblera la vie à Boston sans Patrice Bergeron?

Publié
Mise à jour

QUÉBEC – À Boston, il devra y avoir une vie sans Patrice Bergeron. Son fidèle complice, Brad Marchand, voit tout de même l'organisation des Bruins prolonger son héritage avec succès.  

Le nouveau retraité, qui a joué son premier match le 8 octobre 2003, a enfilé le chandail des Bruins pour une dernière fois dans le cadre d'une édition record du Pro-Am Gagné-Bergeron à Québec.

Quelque peu mal à l'aise par l'immense vague d'amour de la foule, Bergeron a multiplié les autographes et les photos avec les partisans. 

Puisque les joueurs de la LNH – de leur propre aveu – ne peuvent pas dire non à Bergeron, plusieurs membres des Bruins avaient fait le voyage en sol québécois. Marchand et Brandon Carlo se sont arrêtés devant les médias pour jaser de l'influence majeure de Bergeron et de la suite.

« Il y aura assurément une période de transition. Ce sera notre responsabilité d'agir selon ce que nous avons appris de notre noyau de leadership. Je suis très reconnaissant d'avoir côtoyé des gars comme Patrice et Zdeno (Chara) », a admis Carlo.  

« Mais je vois le positif dans le sens que son héritage continuera de vivre au sein de notre groupe », a poursuivi l'imposant défenseur de six pieds six pouces.

Pour Marchand, qui n'allait assurément pas manquer ce « dernier match » de Bergeron, le vide sera grand.   

« Ce sera différent, mais ça crée des occasions pour d'autres joueurs. Ce ne sera pas évident de combler son absence, mais on doit voir cela comme une nouvelle réalité. On doit bâtir notre parcours sous un nouveau leadership », a témoigné Marchand qui le décrit comme un très grand mentor et le meilleur joueur dans les deux sens de la patinoire de l'histoire de la LNH.

« Je peux dire avec certitude que je n'aurais pas connu une telle carrière sans lui. C'est triste de voir que c'est la fin, mais c'est ainsi », a ajouté le numéro 63 qui a reçu un accueil très chaleureux des spectateurs.

Marchand et Carlo le reconnaissent, ça prendra du temps pour s'ajuster à son départ. Mais la grande question demeure de savoir si les Bruins parviendront à maintenir leurs standards d'excellence.

« Ouais, je le crois. Ce sont les attentes pour notre équipe. Je crois qu'avec la culture bâtie par ces joueurs, qu'ils ont été en mesure de transmettre à l'équipe, on pourra demeurer une bonne équipe compétitive », a réagi Marchand alors que ça semble plausible à court terme et à prouver à long terme.

« C'est notre responsabilité de prendre soin de notre groupe et de continuer de jouer à l'image des Bruins. C'est spécial ce qu'ils ont créé par rapport à la constance. L'éthique de travail va nous aider à y parvenir », a ciblé Carlo, qui a peiné à digérer l'élimination hâtive en séries contre les Panthers.

Marchand héritera-t-il du « C » de Bergeron?

Le départ de Bergeron s'accompagne d'un autre grand dossier, celui du prochain capitaine. Les noms de Marchand et Charlie McAvoy reviennent souvent dans les discussions. Sans qu'il soit en mesure de nous convaincre, Marchand a mentionné que ça n'habitait pas ses pensées.

« Je ne pense pas vraiment à ça. Ce n'est pas ma décision et même si tu n'as pas une lettre sur ton chandail, tu peux être un meneur. [...] On ne va pas remplacer son leadership, peu de meneurs dans la LNH appartiennent à son niveau. Et même dans l'histoire de la LNH. Il est parmi le top avec les (Steve) Yzerman, (Mark) Messier, Chara, (Mark) Recchi... Voilà pourquoi l'identité du capitaine n'importe pas, ça se fera en groupe », a-t-il commenté.

De son côté, Carlo n'était aucunement gêné de dire que Marchand pourrait y succéder.  

« Absolument, je trouve qu'il possède tous les traits requis. Comme Bergeron, il accomplit plusieurs choses qu'on ne voit pas. Dans les dernières années, on a vu une très belle évolution de sa part notamment pour prendre soin des jeunes joueurs. Il a pu partager ses leçons apprises », a précisé Carlo.

Le grand droitier a enchaîné avec une petite flèche amusante envers Marchand et un autre compliment pour Bergeron.

« J'ai été très chanceux d'être le coéquipier de Patrice, mais aussi de pouvoir souper souvent avec lui. J'ai pu découvrir son sens de l'humour qui n'est pas si connu publiquement. Il est toujours poli dans son humour, il ne se moque jamais de personne contrairement à Marchand », a-t-il lancé en souriant.

Ce qu'ils ont dit

Les éloges ne manquent jamais à l'égard de Bergeron. Voici un recueil des réponses les plus inspirées des joueurs interviewés au Centre Vidéotron.

« Tu peux voir à quel point il se comporte de manière respectueuse avec toutes les personnes qu'il rencontre, c'est ainsi que ça devrait être. Je trouve amusant que des gens sont parfois surpris quand des athlètes sont de si bonnes personnes. Mais dans le cas de Patrice, il a atteint ce niveau grâce à la personne qu'il est. Rien n'est faux, c'est authentique », a visé Jordan Harris avec justesse.

« Ce sera le fun de ne plus l'affronter, a lancé Thomas Chabot en riant. On dit toujours d'être un professionnel, il est l'exemple parfait de ça. Tu ne peux pas vraiment trouver de plus belle carrière que la sienne dans la LNH. On se réunit en plus parce qu'il fait quelque chose d'extraordinaire comme implication. »

« En voyant une légende canadienne et québécoise comme lui, on ne peut pas manquer l'occasion de venir à cet événement. On est choyés d'être ici », a déclaré Pierre-Olivier Joseph.

« Je le prenais tout le temps à NHL (le jeu vidéo) car il gagnait toujours ses mises au jeu, a rigolé son frère, Mathieu Joseph. Si tu veux réussir, tu regardes un athlète comme lui, il a eu tellement d'influence sur moi et d'autres joueurs. »

« Pour le Québec et toute la LNH, c'était un joueur de hockey parfait. Sur tous les aspects, il est un modèle pour tout le monde : les jeunes, les joueurs de hockey ou un être humain pour savoir comment se comporter dans un groupe », a vanté Alex Belzile.  

« Tout le monde aimerait devenir comme lui, c'est un bel exemple pour les jeunes du Québec », a noté David Savard.

« C'est une idole, même pour moi, comme fille. Il a toujours eu de grandes performances sur la glace et il s'est toujours bien comporté à l'extérieur. J'ai joué à Boston la saison dernière et j'ai appris plusieurs choses sur lui. Il a eu une carrière magnifique, je suis très honorée d'être ici », a déclaré Elizabeth Giguère, la première femme à jouer comme joueuse professionnelle dans cet événement.

« J'ai eu la chance de jouer une partie contre lui. J'étais gêné de lui dire ‘salut, je suis un Québécois'. Mais de le voir jouer, c'était incroyable comment il est intelligent sur la patinoire. Un francophone capitaine d'un club américain, c'est rare. Et de voir qu'il l'ait fait avec autant de prestance, c'est une belle chose. Ce sera difficile de reproduire ce qu'il a fait, il est unique », a très bien résumé Jakob Pelletier.