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RÉSULTATS

« Ça va débloquer! » - Jonathan Huberdeau

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CALGARY - Jonathan Huberdeau est bien conscient que les trois buts qu'il a marqués et les 10 dix points qu'il revendique après 18 matchs sont loin de satisfaire les partisans des Flames de Calgary.

 

Surtout à l'aube du retour de Matthew Tkachuk à Calgary. Un retour en grande pompe que l'ancien des Flames célébrera, mardi soir, où il prendra la Saddledome d'assaut avec ses coéquipiers des Panthers.

 

Pendant que le Québécois cherche encore ses repères au sein de sa nouvelle équipe, Tkachuk domine les Panthers de la Floride avec ses 10 buts et 29 points récoltés en 20 matchs. Lundi soir, à Edmonton, contre ses anciens ennemis albertains, Tkachuk a marqué un but et ajouté une passe dans un revers de 4-3 encaissé aux mains des Oilers. Il s'agissait d'un dixième match de plus d'un point en 20 parties.

 

Les comparaisons entre les fiches de Huberdeau et Tkachuk sont inévitables. Elles servent d'ailleurs de toile de fond au duel Flames-Panthers de mardi. Elles pourraient même assurer à Tkachuk un retour triomphal à Calgary où il pourrait être ovationné plutôt que copieusement hué comme c'est souvent le cas lorsqu'un joueur polarisant effectue un retour devant ses anciens partisans.

 

Ces comparaisons, l'impatience affichée par les partisans des Flames à son endroit et les critiques directes de son entraîneur-chef Darryl Sutter ne déstabilisent pas Huberdeau.

 

Du moins, elles ne semblent pas le déstabiliser.

 

De fait, s'il convient que l'impatience et les critiques à son endroit soient justifiées, il est confiant de pouvoir non seulement les étouffer. Mais bien les renverser.

 

« Ça va débloquer », que Jonathan Huberdeau a lancé avec confiance lors d'un entretien avec RDS.CA dans le vestiaire des Flames mardi matin.

 

Huberdeau tient cette confiance du fait qu'il joue de mieux en mieux.

 

« Je ne suis pas rendu où je veux être. Ou je dois être. Mais en début de saison, je jouais vraiment mal. C'est un fait. Je n'étais pas juste une, mais souvent deux secondes en retard sur le jeu. Je n'arrivais pas à trouver mes coéquipiers à l'attaque et je ratais des jeux en défense », que le Québécois a convenu.

 

Vitesse et système de jeu

 

La vitesse générale des Flames et le système de jeu préconisé par Darryl Sutter expliquent en partie le lent début de saison d'Huberdeau. La blessure qui l'a gardé à l'écart du jeu pendant trois matchs ne l'a pas aidé non plus.

 

« Ça n'excuse pas tout, mais tout était nouveau pour moi ici en début de saison : la ville, l'amphithéâtre, les coéquipiers, leurs habitudes, celles de l'équipe. Il m'a fallu du temps pour m'adapter à tout ça. En plus, le jeu est moins rapide ici. Jouer avec des gars rapides comme Anthony Duclair et Sam Bennett, ça ouvrait beaucoup le jeu. En Floride, le système des Panthers était bien plus axé sur l'attaque qu'ici où on demande aux joueurs d'être beaucoup plus responsables défensivement», défile l'ailier gauche qui a établi un nouveau record de la LNH l'an dernier avec ses 85 mentions d'aides en route vers une saison de 115 points.

 

Malgré des statistiques éloquentes à l'attaque, des statistiques qui ont poussé le directeur général des Flames, Brad Treliving, à obtenir ses services – et ceux du défenseur MacKenzie Weegar – en retour de Matthew Tkachuk avant de lui offrir un contrat de huit ans d'une valeur de 84 millions $, Jonathan Huberdeau ne voit pas d'un mauvais œil le fait d'avoir à se concentrer davantage sur l'aspect défensif du jeu.

 

«Ce n'est pas une mauvaise chose, car ça fera de moi un meilleur joueur. Un joueur plus complet. Un joueur qui pourra être efficace plus longtemps au fil de ma carrière. Mais c'est à moi d'apporter les ajustements nécessaires pour établir une meilleure chimie avec mes compagnons de trio. Pour maximiser mes performances et améliorer ma production offensive», analysait Huberdeau avec une grande ouverture.

 

Sutter critique… et implore la patience

 

De retour d'un voyage de six matchs sur la côte Est, voyage au cours duquel Huberdeau a salué son retour en Floride en marquant en tir de barrage pour contribuer à une victoire de 5-4 aux dépens des Panthers et de Matthew Tkachuk, les Flames ne se sont pas entraînés mardi matin.

 

Huberdeau s'attendait donc à retrouver Elias Lindholm et Tyler Toffoli au sein du premier trio. Un trio plus favorable pour l'ailier gauche que le troisième complété par Mikael Backlund et Blake Coleman au sein duquel il s'est retrouvé après que Darryl Sutter eut signifié son mécontentement à l'égard de ses performances.

 

Mardi matin, en point de presse, l'entraîneur-chef des Flames a été beaucoup plus tempéré dans ses propos. Il a même invité tout le monde à afficher de la patience à l'endroit de Jonathan Huberdeau.

 

« Ça prend du temps pour un joueur de bien connaître une nouvelle équipe et un nouveau coach. Ça prend aussi du temps à un coach à bien connaître ses nouveaux joueurs. Nous savons que Jonathan et nos nouveaux gars – ajoutons ici les noms de Nazem Kadri, MacKenzie Weeger et Adam Ruzicka qui tente de se tailler une place régulière au sein de la formation – sont de bons joueurs. Laissez-les jouer », que Darryl Sutter a demandé aux journalistes.

 

Sutter convient toutefois qu'après le quart de la saison, il est impératif que son équipe améliore son rendement.

 

« Une formation, c'est comme un jeu de blocs. Tu les déplaces afin de trouver la meilleure forme possible. La forme la plus solide. Mais après 20 matchs, nous jouons seulement pour ,500 (9 victoires, 9 revers, deux défaites en prolongation et une autre en tirs de barrage). Et jouer pour ,500 ce n'est pas assez pour accéder aux séries. Pour rivaliser avec les clubs de tête, il faudra jouer pour plus que ,600 d'ici la fin de la saison. La période d'adaptation doit donc mener à des résultats », que Sutter a lancé en guise d'objectif.

 

Rocheuses enneigées ou plages dorées?

 

Sur le plan personnel, Jonathan Huberdeau apprend aussi à composer avec son nouvel environnement.

 

Comment se fait la transition entre les plages dorées et les Rocheuses enneigées? Entre les voitures sport de grands luxes et les gros «pick-up» qui prennent toute la place, ou presque, dans les rues de Calgary?

 

« C'est un gros changement c'est évident. Après 10 ans en Floride, le soleil, la mer et les plages faisaient partie de ma vie. Disons qu'avec le froid d'aujourd'hui – Calgary est plongée dans un froid sibérien pour les 10 à 14 prochains jours, semble-t-il – ce serait bien d'être au chaud en Floride, mais j'aime quand même ma nouvelle ville et ma nouvelle vie. C'est très beau ici. Les Rocheuses c'est vraiment particulier. Je suis allé découvrir Banff et j'ai vraiment aimé ça. Je viens d'emménager dans ma nouvelle maison. On a encore plein de choses à faire pour vraiment s'établir, mais je commence à avoir de nouveaux repères, des nouveaux restos et tout. Je me sens déjà chez-moi ici », que Jonathan Huberdeau assurait mardi matin.

 

Parce que le retour de Matthew Tkachuk à Calgary et le premier affrontement contre le Canadien dans l'uniforme des Flames seront des matchs particuliers, Huberdeau était déjà entouré de proches amis venus de Montréal pour les deux occasions.

 

Mais contrairement à l'habitude créée au fil des dernières années, en Floride, ce ne sera pas sa sœur Josiane qui chantera les hymnes nationaux lors de la visite du Tricolore au Saddledome.

 

« Elle l'a fait lors de mon premier match ici le mois passé, mais là, elle est en Floride », que Huberdeau a souligné à la fin de l'entretien avec RDS.CA.

 

Avec le froid qui paralyse Calgary, on comprend facilement sa décision…