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CH-Capitals : Kirk Muller se souvient

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WASHINGTON - Alexander Ovechkin a répondu non, deux fois plutôt qu'une, lorsqu'on lui a demandé, dimanche, s'il gardait des souvenirs de la série opposant le Canadien de Montréal aux Capitals de Washington en 2010.

Le capitaine des Caps a bien sûr menti... un brin. Car non seulement est-il difficile de balayer de sa mémoire la victoire surprise du Canadien ou la défaite tout aussi surprenante des Capitals, mais Ovie avait enfilé cinq des 22 buts marqués par son équipe. Il avait amassé 10 points en sept matchs. Il avait obtenu 34 tirs sur la cage défendue par Jaroslav Halak et avait, en prime, distribué 54 mises en échec.

Mais bon : on va le croire sur parole...

Alex Ovechkin et son coéquipier défenseur John Carlson sont les seuls joueurs des deux formations à avoir vécu le duel Canadien-Capitals en 2010. Le seul jusqu'ici dans l'histoire des deux organisations qui récidiveront, lundi soir, 15 ans plus tard.

Kirk Muller, qui sera derrière le banc des Capitals à titre d'adjoint à l'entraîneur-chef Spencer Carbery, était là lui aussi en 2010. Mais dans un rôle inverse alors qu'il épaulait Jacques Martin derrière le banc du Tricolore.

Et vous savez quoi? Contrairement à Alex Ovechkin, Kirk Muller se souvient très bien de chaque minute de cette série. Ses éclats de rire en guise de réponse à la première de nombreuses questions reliées à ses souvenirs du printemps Halak, démontre aussi qu'il savoure encore les joies associées à cette victoire surprise.

« Comment oublier ça », a lancé « Captain Kirk » croisé dimanche à l'entraînement des Capitals.

« Cette série et les deux autres qui ont suivi avaient été magiques. La ville vibrait. C'était palpitant. On avait créé un élan formidable en revenant de l'arrière contre Washington pour ensuite aller battre les Penguins et affronter les Flyers en finale d'association. J'ai gagné la coupe Stanley en 1993 – 10 buts, 17 points en 20 matchs – et j'ai vécu plein d'autres grands moments comme joueur avec le Canadien. Mais ces séries de 2010 avaient été vraiment spéciales », de défiler Muller avec joie.

Les leaders ont maintenu l'espoir

Après avoir surpris les Capitals, à Washington, lors du premier match, le Canadien avait ensuite encaissé trois revers de suite. Le premier en prolongation (6-5), mais les deux autres avaient été décisifs alors que les Caps avaient un peu éteint la passion des partisans avec des gains de 5-1 et 6-3.

Muller avait-il gardé espoir?

 « Les deux revers à Montréal avaient fait mal à tout le monde. Mais je me rappelle d'avoir vu notre groupe de leaders assis dans le lobby de l'hôtel à notre retour à Washington avant le cinquième match. Il y avait Hal Gill, Josh Gorges, Scott Gomez, Brian Gionta et peut-être un ou deux autres. Ils parlaient ensemble des moyens à prendre pour revenir de l'arrière. Quand je les ai quittés, je me suis dit que tant que ces gars-là y croyaient encore, on avait des chances », souligne Muller.

Le reste fait partie de l'histoire. 

Le Canadien a non seulement gagné les trois matchs suivant pour s'envoler avec la série et mettre le cap sur Pittsburgh, mais les joueurs du Tricolore avaient limité Ovechkin et les Caps à un petit but à chacune de ses trois rencontres. Tout un exploit!

« Jacques (Martin) avait implanté un système défensif très structuré que les joueurs suivaient à la lettre. Hal Gill et Josh Georges avaient été sensationnels en défense. Ils bloquaient tir après tir. En fait, tous nos joueurs se sacrifiaient sur la patinoire. Et " Jaro " (Jaroslav Halak) s'était dressé devant les rondelles qui n'avaient pas été bloquées devant lui. C'était vraiment magique », se rappelle Kirk Muller.

Passé dans le camp ennemi

Aussi satisfaisants soient ses souvenirs de la remontée du Canadien en 2010, Kirk Muller, maintenant dans le camp ennemi, espère que le Tricolore ne surprendra sa nouvelle équipe encore cette année.

Et ne lui lancé pas que ses Capitals partent largement favoris, histoire de les endormir un peu pour mousser les chances d'une surprise orchestrée par le Canadien. 

« Les points au classement le laissent peut-être croire, mais si tu regardes les deuxièmes moitiés de saison des deux clubs, il n'y a pas de favoris. Les deux clubs ne devaient pas faire les séries. Les deux clubs ont surpris et veulent encore surprendre. En plus, avec la parité qui règne dans la LNH aujourd'hui, tu ne dois pas te considérer favori, car ça risque de te jouer des tours », que Muller a affirmé avec conviction.

Les célébrations du dimanche de Pâques alors que les joueurs des Caps ont patiné en famille après l'entraînement de dimanche donnent pourtant l'impression que les Caps sont au-dessus de leurs affaires.

« Pas du tout. On a un club de vétérans. Ils sont pour la plupart des pères de famille, Spencer (Carbery) a instauré cette mentalité de famille depuis qu'il est arrivé il y a deux ans. Les enfants sont bienvenus dans le vestiaire lors des entraînements. Ils viennent régulièrement rejoindre les joueurs sur la patinoire. On n'a rien fait de spécial dimanche. On a juste maintenu nos habitudes », que Muller a plaidé. 

Une attention spéciale à Demidov

Après 39 ans dans la LNH, dont 19 saisons à titre de joueur, Kirk Muller réalisera une première ce soir. « J'ai joué 127 matchs éliminatoires en carrière et je suis rendu à 20 saisons comme entraîneur (dont la moitié derrière le banc du Tricolore) et c'est la première fois que je vais affronter le Canadien en séries. Ça rend le duel encore plus spécial », a reconnu Muller.

Débarqué à Washington à la demande de son nouveau patron, Kirk Muller orchestre l'attaque massive des Caps. Une attaque massive qui pourrait jouer un rôle de premier plan si le Canadien se rend coupable d'indiscipline sur la patinoire.

Au-delà de ce mandat précis, Muller a mis l'épaule à la roue avec le reste du groupe d'entraîneurs afin de passer des heures à analyser toutes les facettes du jeu offensif et défensif du Canadien.

Ils ont établi des stratégies. Ils sont prêts. Ou presque... Car le manque d'informations précises sur Ivan Demidov oblige Spencer Carbery à se méfier du jeune surdoué qu'il qualifie même d'as caché au sein de l'alignement du Tricolore.

« On devra se méfier de lui. Il a non seulement clairement beaucoup de talent et beaucoup de vitesse, mais il semble déjà afficher beaucoup confiance en ses moyens. C'est une chose d'avoir du talent et d'arriver dans la Ligue aussi jeune. Mais c'en est une tout autre se s'imposer. Surtout en séries. Mais quand on regarde ce jeune aller sur les vidéos, il est clair que c'est le type de joueur qui veut avoir la rondelle sur la lame de son bâton dans les moments cruciaux. Il veut être le gars qui fait la différence. Et ça, ce n'est pas donné à tout le monde », a défilé l'entraîneur-chef des Capitals après l'entraînement de dimanche.

Les joueurs des Capitals et du Canadien – les réguliers bien sûr – profitent d'un repos lundi matin afin d'être fins prêts à lancer la première ronde des séries.

Patience : ça commence dans quelques heures.

Bon match! Bonne série!