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RÉSULTATS

Conseils aux poolers : 8 joueurs à repêcher avec modération

Chris Kreider Chris Kreider - PC
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Après les recommandations sur les joueurs à repêcher lundi, j'enchaîne aujourd'hui en vous soumettant huit joueurs que certains poolers repêchent un peu trop agressivement en vue de la saison 2022-2023 de la LNH.

Il existe presqu'autant de variations aux formats de pools de hockey qu'il existe de ligues. En ce sens, il est plus difficile d'émettre des recommandations que lorsqu'il s'agit de fantasy football, dont les formats se ressemblent généralement, à quelques détails près. 

Dépendamment des subtilités propres à votre ligue, elle pourrait tenir compte uniquement des points, considérer des catégories spécifiques comme les tirs au but, les tirs bloqués et les mises en échec pour bâtir un classement (communément appelée une ligue rotisserie), ou se trouver quelque part à mi-chemin entre ces deux façons de comptabiliser les points.

Afin de mettre en contexte ces conseils aux poolers, imaginons un pool à 12 participants utilisant ce système de pointage :

  • 3 points sont attribués pour un but ou une aide 
  • 2 points additionnels sont attribués pour un point obtenu en avantage numérique
  • 0,5 point est attribué pour un lancer au filet
  • 0,25 point est attribué pour un tir bloqué ou une mise en échec
  • une victoire à la fiche d'un gardien vaut 3 points
  • un jeu blanc est récompensé par 2 points additionnels
  • 0,5 point est attribué pour chaque arrêt réalisé
  • 1 point est retiré pour chaque but alloué

Note : J'entends déjà les critiques du genre : « Mais il faut vraiment être idiot pour ignorer [joueur X ou joueur Y]. » L'idée ici n'est pas de vous convaincre de bouder complètement qui que ce soit, mais plutôt de souligner certains risques associés à un rang de sélection trop hâtif, que ce soit en raison de l'âge, d'un changement de rôle ou d'un « retour à la réalité » anticipé, par exemple. Comme toujours, les critiques constructives soutenues par des arguments, elles, sont les bienvenues! 

1. Alex Ovechkin, Ailier droit (Capitals de Washington)
Rang de sélection typique : entre le 8e et le 12e rang

C'est avec un pincement au cœur que j'entame cette liste avec celui qui tente actuellement de devenir le meilleur buteur de l'histoire de la LNH, avec ses 114 buts de retard sur La Merveille, Wayne Gretzky. Dans le cadre d'une ligue de type rotisserie, cette recommandation s'applique plus ou moins étant donné qu'Ovi demeure après tout ce temps une machine à tirer au filet et à accumuler les mises en échec. À lui seul, le capitaine russe peut vous donner un sérieux coup de main dans au moins trois catégories, et un tel rendement vaut certainement son pesant d'or.

L'idée n'est pas de dénigrer ce que continue d'accomplir Ovechkin. Il est une véritable force de la nature à l'âge de 37 ans. Un peu moins explosif qu'il ne l'était sur patins, c'est tout de même 90 points qu'il a réussi à amasser en 2021-2022, grâce notamment à sa 1re campagne de 40 mentions d'aide depuis 2010-2011.

Autour du 8e rang au total, cela devient toutefois de plus en plus inconfortable de miser sur un vétéran de 37 ans, aussi surdoué soit-il. Lever le nez sur David Pastrnak, sur Aleksander Barkov, ou bien sur la possibilité de construire les fondations de son unité défensive autour de Roman Josi ou de Victor Hedman à la faveur d'Ovi, c'est de parier audacieusement sur la capacité du Tsar à continuer de défier toute logique en nous sortant une autre campagne de 50 buts. Salutations aux plus courageux... Pour ma part, après avoir cliqué sur le nom d'Ovechkin pendant les 15 dernières années, j'opterai pour l'approche prudente cette année et lors des suivantes, du moins tant qu'il sera question d'utiliser un choix de 1re ronde!

2. Chris Kreider, Ailier gauche (Rangers de New York)
Rang de sélection typique : 3e ronde

Ce ne sont pas les raisons qui manquent de s'enthousiasmer devant l'année que vient de connaître Kreider. Marquer 52 buts dans la LNH n'est pas une mince affaire, d'autant plus qu'il a conservé la même cadence en éliminatoires, ajoutant 10 filets en 20 matchs d'après-saison. Son rôle au sein de l'équipe ne pourrait pas être mieux défini : il est l'ailier gauche de Mika Zibanejad et continuera en 2022-2023 de se poster devant le filet d'une excellente unité d'avantage numérique, prêt à dégainer, à faire habilement dévier une rondelle ou à bondir sur un retour. Kreider tire beaucoup au filet et applique des mises en échec, deux facettes de son jeu qui ne nuisent pas non plus à son profil fantasy

Mais (puisque forcément, il doit y avoir un mais), est-ce que cette unique saison de grande production offensive doit servir de baromètre pour la suite? Gentil rappel ici que nous avons affaire à un attaquant de 31 ans n'ayant jamais marqué 30 buts avant d'exploser de la sorte lors de la 1re saison de Gerard Gallant à la barre des Rangers. Par ailleurs, sans grande surprise, son efficacité s'élevant à 20,2 % était la plus élevée de sa carrière, lui qui normalement se situait plutôt autour de 14 % de réussite. Ce pourcentage pourrait chuter de 5 ou 6% qu'il ne faudrait pas se montrer trop étonné.

Soit, l'arrivée de Gallant a peut-être facilité cette éclosion tardive du 19e choix au total du repêchage de 2009. Mais les poolers à la recherche de certitude doivent se méfier de la possibilité que cette production retombe vers quelque chose s'approchant plus du plateau des 30 ou 35 filets que de celui (très sélect) des 50. D'autant plus qu'en 10 campagnes dans la LNH, Kreider n'a jamais surpassé les 25 mentions d'aide. Entre la 30e et la 40e position du repêchage, c'est beaucoup demander à un joueur qui rôdait plutôt entre 45 et 50 points par le passé.

3. Alex DeBrincat, Ailier gauche (Sénateurs d'Ottawa)
Rang de sélection typique : 3e ronde

Nos excuses à nos lecteurs partisans des Sénateurs les plus sensibles. Ceci n'a aucunement pour but de dévaloriser la précieuse trouvaille de Pierre Dorion le 7 juillet, à quelques heures du repêchage à Montréal. En vérité, le prix à payer pour un fin marqueur de 24 ans était ridiculement bas, et ce constat risque de se confirmer davantage avec chaque saison qui passe. 

Existe-il un scénario dans lequel « The Cat » se sent immédiatement à son aise dans son nouvel environnement et marque dès son arrivée entre 45 et 50 buts pour établir un nouveau sommet en carrière? On ne peut l'exclure. Il n'aura pas non plus à se soucier de la qualité de ses partenaires de trio, alors que D.J. Smith a beau jeu de l'employer aux côtés de Tim Stützle et Claude Giroux. 

L'envers de la médaille, toutefois, demeure que DeBrincat quitte une équipe avec laquelle lui était offert le rare privilège d'évoluer avec un talent générationnel en la personne de Patrick Kane. Ces deux-là avaient développé une connaissance pointue des habitudes de l'autre sur la glace. Une chimie aussi forte est difficile à trouver, et nul doute qu'elle a été essentielle aux deux campagnes de 41 buts de l'ancien des Otters d'Erie.

Quelques attaquants des Sens sont disponibles de 40 à 50 positions plus tard que DeBrincat, en l'occurrence Stützle, Josh Norris et Drake Batherson (son cas est pour le moins particulier). Ce sont là des investissements plus sensés, par rapport au degré de risque que l'attaque d'Ottawa ne soit pas aussi explosive que le veut la croyance populaire.

4. Jack Campbell, Gardien (Oilers d'Edmonton)
Rang de sélection typique : 5e ronde

Les plus convaincus à l'endroit de Campbell tenteront sûrement de vous rappeler que durant les deux premiers mois de la saison 2021-2022, le nom de l'ancien des Maple Leafs circulait régulièrement dans les discussions concernant les candidats potentiels au trophée Vézina. Ce sont ces séquences vidéos que Ken Holland et les Oilers ont dû visionner pour offrir au portier âgé de 30 ans une entente de cinq saisons d'une valeur de 32,5 M$.

Il n'est pas hors de question que Campbell retrouve ce genre de rendement dans son nouvel environnement. Sauf qu'il est difficile de s'enlever de la tête les piètres prestations de sa deuxième moitié de campagne. Au sein d'une équipe moins bien équipée que les Leafs pour remporter des matchs par la marque de 3 à 2, ses statistiques pourraient bien prendre une tangente vers le bas, lui qui se situait entre ,914 et ,921 pour l'efficacité lors de ses deux saisons et des poussières à Toronto.   

Au chapitre des bonnes nouvelles, les victoires devraient être au rendez-vous alors que les Oilers visent le 1er rang de la section Pacifique. Puis à première vue, Stuart Skinner ne représente pas une grande menace à chiper le poste de partant à la nouvelle acquisition des Albertains. 

Mais de là à choisir Campbell devant l'un ou l'autre de Thatcher Demko, Jake Oettinger, Frederik Andersen ou Tristan Jarry, qui projettent d'être des gardiens plus stables,  il y a une ligne à ne pas franchir. Et à voir les tendances sur les plateformes de repêchage, plusieurs ne sont pas de cet avis.

5. MacKenzie Weegar, Défenseur (Flames de Calgary)
Rang de sélection typique : entre la 6e et la 7e ronde

Depuis le retour de la pandémie lors de la saison 2020-2021, la carrière de Weegar a réellement pris son envol, à l'âge de 26 ans. Grâce à ses 80 points à sa fiche en 134 matchs avec les puissants Panthers ces deux dernières saisons, le tout accompagné d'un différentiel cumulé de plus-69, le droitier s'est mérité une attention plus soutenue de la part des poolers. Est-ce mérité ou non?

Pour certains, la transaction envoyant Weegar à Calgary en même temps que Jonathan Huberdeau n'affectera en rien la valeur fantasy de l'ancien des Mooseheads de Halifax, puisqu'il se joint à un solide effectif dans la mesure où le DG Brad Treliving a accompli de petits miracles pour pallier les douloureux départs de Johnny Gaudreau et Matthew Tkachuk. 

Il ne faut pas ignorer toutefois la monstrueuse production offensive des Panthers, auteurs de 337 buts en 2021-2022, devançant par 25 filets leurs plus proches poursuivants. Nul doute que Weegar en a grandement bénéficié pour gonfler sa fiche, d'autant plus qu'il a été le défenseur no 1 du club pendant l'absence de 21 matchs d'Aaron Ekblad. 

Avec les Flames, Weegar aura certainement son utilité dans la relance de l'attaque. Mais pour une 1re saison dans l'association Ouest, au sein d'une équipe orientée vers la défense sous les ordres de Darryl Sutter, et misant déjà sur Rasmus Andersson et Noah Hanifin pour créer de l'attaque en provenance de la ligne bleue, quelles sont les probabilités de le voir amasser à nouveau 44 points, ou d'améliorer cette marque? 

Dans la même section du repêchage que Devon Toews et Alex Pietrangelo, notamment, Weegar représente un risque inutile. Un bémol cependant : dans le cas d'une ligue rotisserie, il devient beaucoup plus intrigant, étant donné qu'il contribue massivement dans la colonne des mises en échec et celle des tirs bloqués.

6. Nazem Kadri, Centre (Flames de Calgary)
Rang de sélection typique : entre la 5e et la 6e ronde

Au risque de donner l'impression de vouloir m'apitoyer sur le sort des nouvelles acquisitions de Brad Treliving, j'enchaîne avec un autre nouveau venu chez les Flames. Aussi improbable que cela puisse sembler avec le recul, Kadri était largement ignoré par les poolers à pareille date l'an dernier. La grande majorité des poolers voyait un centre de 31 ans dont les meilleures saisons offensives étaient de 61 et 55 points, et ce quatre ans auparavant, durant son temps chez les Maple Leafs. Rien de bien enthousiasmant en apparence, et surtout, le genre de production que l'on retrouve généralement sur le marché des joueurs autonomes de notre ligue.

Ceux qui ont eu la clairvoyance d'anticiper la meilleure saison de sa carrière ont été récompensés et pas à peu près. Non seulement Kadri s'est-il éclaté en tant que 5e membre d'un avantage numérique explosif, il a également produit à un rythme effréné à forces égales, de sorte qu'il a amassé 87 points même en ratant onze rencontres. Bref, toute une prise soit dans les toutes dernières rondes du repêchage, ou dans certains cas carrément gratuitement.

N'empêche que certains des arguments évoqués dans le cas de Weegar s'appliquent également à Kadri. Sans rien enlever à Jonathan Huberdeau, Elias Lindholm, Tyler Toffoli et Rasmus Andersson  – le 1er est assurément l'un des trois meilleurs passeurs de la LNH après tout –, il serait très étonnant que les points s'accumulent au même rythme sur l'attaque massive des Flames que sur celui de l'Avalanche. À égalité numérique, on suppose qu'il sera flanqué d'Andrew Mangiapane et Blake Coleman selon les essais faits au camp d'entraînement.

À deux semaines du coup d'envoi de la saison, il n'est pourtant pas rare de voir Kadri trouver preneur avant des joueurs de 1er trio bien établis au sein de leur équipe, de Vladimir Tarasenko en passant par Roope Hintz, Brayden Point et John Tavares. Est-ce de donner trop de mérite au nouveau 2e centre des Flames? C'est fort probable.

7. David Perron, Ailier gauche (Red Wings de Detroit)
Rang de sélection typique : 8e ronde

C'est franchement impressionnant, la façon dont Perron a donné un nouveau souffle à sa carrière après une expérience plus ou moins réussie avec les Penguins, au milieu des années 2010. Pour cette raison, il mérite qu'on souligne sa longévité. Son 3e passage avec les Blues aura été le plus remarquable du lot, avec des saisons de 60, 58 et 57 points en 71, 56 et 67 matchs.

C'est avec les Red Wings que le natif de Sherbrooke visera à atteindre en 2021-2022 deux plateaux bien spéciaux, soit celui des 1000 rencontres et celui des 700 points. Étant donné que Detroit se voit de plus en plus devenir un joueur plus sérieux dans la course éliminatoire dans l'Est, ce n'est pas tout à fait surprenant que Steve Yzerman ait cherché à greffer pour les deux prochaines campagnes un vétéran de 15 saisons à son jeune effectif.

On ne peut exclure que Perron se retrouve à un moment ou un autre à la gauche de Dylan Larkin et de Lucas Raymond, ce qui serait une situation très avantageuse pour le rendement fantasy du Québécois. Mais en date d'aujourd'hui, il est difficile de cerner qui seront ses partenaires de trio, et on ignore si ce sera lui ou plutôt Tyler Bertuzzi qui rejoindra Larkin, Raymond, Jakub Vrana et Moritz Seider au sein de la 1re vague d'avantage numérique.

Entre le 100e et le 125e échelons, certains perçoivent peut-être Perron comme un choix sûr. Visez plutôt, dans la même section du repêchage, un attaquant plus jeune, offrant un « plafond » plus élevé, qu'il s'agisse par exemple de Tomas Hertl, Nick Suzuki, Troy Terry, Mathew Barzal ou Alex Tuch.

8. Tony DeAngelo, Défenseur (Flyers de Philadelphie)
Rang de sélection typique : entre la 8e et la 10e ronde

Ceux qui ont flairé la bonne affaire à pareille date l'an dernier se félicitent d'avoir cru aux chances de DeAngelo de connaître du succès dans le système de Rod Brind'Amour, même s'il s'amenait à Raleigh avec un passé hors glace pour le moins discutable. D'ailleurs, l'histoire serait clairement différente si DeAngelo et les Hurricanes avaient choisi de poursuivre leur association une saison de plus. À Philadelphie, tout porte à croire que le climat sera encore dysfonctionnel, encore plus depuis qu'on se doute que le plus grand leader et joueur le plus complet du club, Sean Couturier, ratera une partie importante du calendrier après l'apparition de nouvelles douleurs au dos. 

Peut-on réellement prétendre que le contexte est propice à ce que DeAngelo connaisse du succès, sachant que la 1re unité d'avantage numérique misera sur Kevin Hayes, James van Riemsdyk, Travis Konecny et Cam Atkinson?

Si votre pool comptabilise le différentiel plus et moins, diminuez encore davantage la valeur de DeAngelo. Selon toute vraisemblance, les Flyers seront l'une des 10 pires formations de la ligue, en plus de jouer devant un Carter Hart capable du meilleur... et souvent du pire. Médiocre au mieux dans son territoire, DeAngelo pourrait se retrouver à des années lumières du plus-30 qu'il avait affiché à sa seule campagne chez les Canes. 

Dans la même section du repêchage que DeAngelo, privilégiez plutôt Torey Krug, Rasmus Andersson, Mikhail Sergachev, Jared Spurgeon, John Klingberg ou Justin Faulk, tous des arrières occupant des rôles importants au sein d'équipes qui seront à tout le moins compétitives.