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RÉSULTATS

Plus de contestations, plus de sécurité, moins de bagarres

Bill Daly Bill Daly - Getty
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Mise à jour

MANALAPAN, Floride - Avis est donné à ceux et celles qui considèrent que les contestions accordées aux entraîneurs sur des buts douteux et des pénalités douteuses sont déjà trop nombreuses et qu'elles entraînent trop de pertes de temps : la Ligue nationale de hockey pourrait étendre davantage les paramètres ouvrant actuellement la porte à des contestations.

 

Réunis à Manalapan, en Floride, dans le cadre de leur grande réunion annuelle, les directeurs généraux et les patrons de la LNH ont abordé cette question lundi matin.

 

Divisés en quatre groupes, les DG ont échangé sur la possibilité que des entraîneurs puissent contester des pénalités mineures – pour avoir retardé le match – décernées lorsque la rondelle est dirigée directement dans la foule. Ils étudient aussi la possibilité de réviser des pénalités mineures pour bâton élevé.

 

Cette contestation existe déjà dans le cas de pénalité de quatre minutes. Les arbitres peuvent aussi revoir à leur gré des séquences afin de confirmer, ou d'infirmer, la validité de leur décision dans le cas de pénalités majeures et de pénalités entraînant une expulsion de la partie.

 

« Nous voulons réduire au minimum les erreurs qui peuvent se produire en raison de la vitesse du jeu. Les révisions ont fait leur preuve au fil des ans et nous trouvons qu'il est approprié de sonder l'opinion des directeurs généraux afin de voir si l'élargissement des paramètres est souhaitable ou non », a indiqué Bill Daly, le bras droit du commissaire Gary Bettman.

 

Divisés en quatre groupes lundi, les 32 directeurs généraux seront tous réunis mardi matin. Chaque groupe fera un bilan des échanges de points de vue multipliés lundi matin et les discussions pourraient mener à l'élargissement des paramètres des contestations.

 

Actuellement, Martin St-Louis et les 31 autres entraîneurs-chefs de la LNH peuvent contester des buts en raison de situations d'obstruction sur leur gardien, de hors-jeu non sifflé par les juges de lignes, de passe avec la main non remarquée, de jeu qui s'est poursuivi après que la rondelle eut touché le filet protecteur ou par des rondelles touchées au-dessus de la barre horizontale sans que les arbitres n'aient aperçu l'infraction.

 

Réduction des bagarres

 

Parallèlement à un potentiel élargissement des paramètres des contestations, les directeurs généraux ont échangé, en groupes restreints, sur une réduction possible des bagarres et sur l'importance d'améliorer la sécurité des joueurs par le biais de l'équipement de protection qu'ils utilisent.

 

Comme de très nombreux partisans, les dirigeants de la LNH et plusieurs directeurs généraux ne comprennent pas pourquoi des joueurs doivent engager des combats après avoir asséné des mises en échec parfaitement légales.

 

Ce «phénomène» connaît une hausse exponentielle cette saison dans la LNH. Jacob Trouba, des Rangers de New York, a été pris d'assaut à au moins deux reprises immédiatement après avoir épinglé des adversaires en entrée de zone ou le long des bandes. Le 5 mars, lors de la plus récente visite du Canadien à Las Vegas, le défenseur Alec Martinez s'est rué sur Jonathan Kovacevic qui venait de mettre solidement en échec son coéquipier Paul Cotter.

 

Il serait facile d'ajouter un tas d'autres exemples.

 

« Je ne sais pas où ces discussions nous mèneront, mais il est clair que c'est une situation qui mérite attention. On verra la suite des choses lorsque nous reviendrons en grand groupe demain », a indiqué Mike Grier, le nouveau directeur général des Sharks de San Jose.

 

En matière de bagarres, Ken Holland (Oilers) et Rob Blake (Kings) ne voient pas d'un mauvais œil l'abolition des bagarres dans la LHJMQ.

 

« Considérant qu'on retrouve des adolescents de 16 ans et des jeunes adultes de 19 et 20 ans dans les rangs juniors au Canada, je considère que cette idée est très sensée. En plus, ça permettra aux jeunes joueurs de développer leur talent », que le vétéran directeur général des Oilers a souligné.

 

Rob Blake ne croit pas qu'un tel changement apporté par la LHJMQ pousserait les équipes de la LNH à tourner le dos à ses joueurs lors des repêchages.

 

« Je ne suis pas au courant des détails des changements étudiés, mais selon ce que vous me dites, la « Q » adopterait le même genre de politique en matière de sanctions qui existe déjà dans les rangs universitaires américains. Et cette politique n'empêche pas la sélection de joueurs sortant des rangs collégiaux », que le patron des Kings a souligné.

 

De fait, le nombre de hockeyeurs formés dans les rangs collégiaux qui sont repêchés par les 32 équipes de la LNH croît depuis des années.

 

Équipement : protection accrue

 

La blessure sérieuse subie par Evander Kane qui s'est fait lacérer un poignet par la lame du patin de Patrick Maroon lors d'un affrontement Oilers-Lightning devrait pousser la LNH à imposer à ses joueurs d'améliorer la qualité de l'équipement de protection qu'ils portent.

 

« Nous avons vécu quatre cas de lacérations qui ont forcé nos joueurs à rater 110 matchs jusqu'ici cette saison. Nous avons fait appel à des spécialistes afin de voir si de l'équipement déjà disponible pourrait améliorer la sécurité des joueurs et la réponse est oui », a indiqué le commissaire adjoint Bill Daly.

 

Des bas et des manches de protection confectionnés avec du Kevlar sont disponibles et assurent une bien meilleure protection.

 

« Plusieurs organisations effectuent des tests dans les rangs mineurs. La technologie est là et nous devons voir comment nous y prendre pour l'imposer. Plusieurs joueurs justifient leur réticence en déplorant le manque de confort de ces pièces d'équipement. Nous croyons que c'est d'abord et avant tout une question d'habitude. Nous avons vécu le même genre d'objection quand nous avons imposé le port du casque protecteur avant d'ajouter l'obligation de porter une visière », a indiqué Bill Daly.

 

« Les joueurs apportent une attention particulière à leur équipement et certains accordent plus d'importance au confort qu'à la protection. Je me souviens qu'à mon arrivée à Edmonton – choix de 9e ronde des Blues de St.Louis, il a fait son entrée dans la LNH avec les Oilers en 1996-1997 – on nous imposait le port de gants longs couvrant les poignets et une partie de l'avant-bras. Comme plusieurs joueurs, je préférais des gants plus courts. Mais quand on me répétait que, si ces gants étaient assez bons pour Wayne Gretzky et qu'ils ne l'empêchaient pas de jouer, ils devaient l'être aussi pour moi. Un argument bien difficile à réfuter », a reconnu Mike Grier, l'un des rares directeurs généraux à avoir répondu aux questions des journalistes lundi.

 

La LNH et ses directeurs généraux se sont aussi penchés lundi sur une plus grande uniformisation des paramètres de sécurité des masques portés par les gardiens.

 

Si les directeurs généraux s'entendent sur l'importance d'accroître la sécurité des pièces d'équipements, cette question sera soumise au comité mixte regroupant la Ligue, des directeurs généraux et des joueurs, afin d'adopter des mesures qui pourraient ensuite être imposées graduellement.

 

« Nous pourrions faciliter l'intégration de ces mesures en imitant ce que nous avons fait avec les casques et les visières. Les imposer à tous les joueurs qui arrivent dans la LNH tout en invitant les joueurs actuels à le faire. Au fil des ans, tous les joueurs seraient protégés adéquatement et plus uniformément », a conclu Bill Daly.