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RÉSULTATS

De l'espoir... au désespoir!

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EDMONTON – Les Oilers clamaient haut et fort qu'ils n'avaient besoin que d'une victoire pour relancer la grande finale qui les oppose aux Panthers de la Floride.

Qu'ils n'avaient besoin que d'une victoire pour relancer leurs chances de soulever la coupe Stanley.

Eh bien! 

Cette victoire ô combien nécessaire se fait encore attendre.

Et de la façon dont les Oilers ont encore bousillé leurs occasions de marquer tout en offrant à leurs rivaux de la Floride des buts bien trop faciles et bien trop nombreux, la défaite de 4-3 encaissée jeudi soir a balayé du revers de la main l'espoir tant attendu et fait toute la place, ou presque, au désespoir associé au fait qu'ils font déjà face à l'élimination.

Le transfert de l'espoir au désespoir image non seulement la série opposant les Panthers aux Oilers, il illustre aussi parfaitement l'allure du troisième match entre les deux équipes.

Pour la deuxième fois lors des trois premières parties, les Oilers ont mieux entrepris le match que les Panthers. Beaucoup mieux même.

Plus actifs en zone ennemie, plus sur la pointe des patins que les Panthers qui semblaient être davantage sur les talons, les Oilers ont dominé le premier tiers avec 13 tirs contre 10. Leur domination au chapitre des bonnes occasions de marquer était plus évidente : sept contre trois.

McDavid trois fois, Draisaitl et Bouchard, une fois chacun, ont été victime d'arrêts solides de Sergeï Bobrovsky qui a maintenu le niveau d'excellence affiché depuis le début des séries et de la finale.

Toutes ces occasions insufflaient de l'espoir chez les partisans jusqu'à ce que Sam Reinhart ne fasse dévier la rondelle derrière Stuart Skinner avec 62 secondes à faire au premier tiers.

L'espoir a cédé la place au désespoir une première fois.

L'espoir est revenu en début de période médiane alors que les troisième et quatrième trios ont pris la relève aux deux premiers. Le but rapide de Warren Foegele sur une échappée a ramené les Oilers et leurs partisans dans le match.

Les joueurs de soutien avaient totalement repris le contrôle du match. La foule semblait vraiment croire que la première victoire tant attendue et nécessaire était à portée de main lorsque le gardien Stuart Skinner a perdu la rondelle derrière le filet, ce qui a ouvert la porte à un but de Vladimir Tarasenko.

Venu de nulle part, à l'image de celui de Reinhart en fin de première période, ce but de Tarasenko a replongé les Oilers et leurs partisans dans le désespoir. Comme si des rats tombés du ciel par centaines avaient soudainement couvert la patinoire du Rogers Place.

Loin de se résorber, ce désespoir a même pris de l'ampleur alors que Sam Bennett et Sacha Barkov ont profité du fait que les Oilers, knockoutés par le but de Tarasenko, n'offraient plus la moindre opposition pour marquer deux fois en 94 secondes. 

« Je ne sais pas vraiment ce qui est arrivé sur le jeu. La rondelle a-t-elle bondi par-dessus la lame de mon bâton? Je devrai revoir le jeu. Je sais juste que tout ce qui pouvait mal aller pour moi lors de cette séquence est mal allé. Ce but a déconcentré le groupe. Et dans la Ligue nationale, quand tu prends congé une minute sur la patinoire, tu risques d'encaisser des buts », a candidement reconnu le gardien Stuart Skinner.

Après ses deux buts en 94 secondes, ces trois buts enfilés en un peu plus de cinq minutes si on ajoute celui de Vladimir Tarasenko, le match semblait fini. 

La série aussi pour être bien franc.

Mais les Panthers, pourtant impériaux en troisième période depuis le début des séries avec 28 buts marqués contre 11 seulement accordés, ont ouvert la porte à une remontée de deux buts des Oilers.

Des buts venus de la lame des bâtons de Philip Broberg et Ryan McLeod et non des McDavid, Draisaitl, Hyman, Nugent-Hopkins et Bouchard qui sont tous en quête d'un premier but depuis le début de la grande finale.

Rien pour aider la cause des Oilers et de leur attaque massive qui a été blanchie trois fois jeudi soir. Une attaque massive qui n'a pas encore marqué en 10 occasions. La plus longue disette depuis le début des séries.

Rien pour raviver l'espoir non plus.

Passé garant du futur?

Dans l'histoire de la LNH, quatre fois seulement un club accusant un recul de 0-3 a su puiser dans ses ressources pour non seulement combler ce recul, mais sortir gagnant de la série.

Les Kings de Los Angeles aux dépens des Sharks de San Jose en 2014; les Flyers de Philadelphie aux dépens des Bruins de Boston – les Bruins menaient aussi 3-0 dans le septième match – en 2010; les Islanders de New York aux dépens des Penguins de Pittsburgh en 1975; les Maple Leafs de Toronto aux dépens des Red Wings de Detroit en 1942.

À noter que les Leafs de 1942 sont les seuls dans l'histoire à avoir complété cette remontée victorieuse en finale de la coupe Stanley.

« Si une équipe est capable de revenir de l'arrière, ce sont les Oilers », a assuré le gardien Stuart Skinner après son troisième revers consécutif.

Derrière cette déclaration optimiste du gardien des Oilers, les visages sévères qu'affichaient Connor McDavid, Leon Draisaitl, Darnell Nurse et l'entraîneur-chef Kris Knoblauch témoignaient de l'importance du défi qui se dresse devant eux.

Ces visages longs et les réponses laconiques offertes aux journalistes pavaient bien plus la voie à un 21e balayage en grande finale de la coupe Stanley qu'à une improbable remontée victorieuse.

Le dernier balayage en grande finale a été réalisé en 1998 par les Red Wings de Detroit aux dépens des Capitals de Washington.

Ce balayage était le quatrième consécutif après ceux réalisés par Detroit contre Philadelphie en 1997, par le Colorado aux dépens de la Floride en 1996, par les Devils aux dépens des Red Wings en 1995.

Est-ce que le passé sera garant du futur autant pour les Oilers que les Panthers : la réponse viendra samedi soir.

Mais pas besoin d'avoir le nez fin pour sentir la première conquête de la coupe Stanley de l'histoire des Panthers. Car cette première conquête, on la sent approcher comme on sent approcher un putois en santé...