Pour leur premier duel contre le Canadien depuis leur renaissance en 1992, les Sénateurs d’Ottawa ne pouvaient guère trouver deux meilleurs meneurs que Daniel Alfredsson et l’entraîneur Paul MacLean pour montrer le chemin.

À travers sa carrière de 17 saisons dans la LNH, Alfredsson s’est fait un malin plaisir d’engranger les points (105 en 89 parties) contre le Canadien. Le capitaine suédois espère continuer sur sa lancée surtout qu’il a amassé 90 points en 111 matchs éliminatoires en carrière.

Il aimerait bien pouvoir cerner la raison de cette touche spéciale contre le Tricolore.

«Je n’ai pas trouvé la raison, mais j’ai toujours aimé jouer dans cet aréna. C’est une très belle ville sans oublier que la foule est très bruyante et énergique.»

À 40 ans, il est conscient de toutes les implications de ce premier duel contre le Canadien et il espère rallier des amateurs à leur cause du même coup.

«Ce sera une série très intéressante en raison de la proximité des villes. Plusieurs amateurs de hockey de notre région prennent pour le Canadien et nous essayons de les gagner graduellement», a admis celui qui ressentira encore des papillons jeudi soir.

Pour le moment, il ne se soucie point du fait que la rivalité n’atteint pas des sommets entre les deux clubs.

«On pense avant tout à remporter la série et les deux équipes veulent tout faire pour gagner. La rivalité devrait se créer par elle-même», a-t-il avancé.

Son entraîneur a justement décidé d’arriver à Montréal une journée avant la partie initiale pour plonger son équipe dans l’atmosphère de cette série. Jusqu’à maintenant, le vieux routier semble toujours appuyer sur les bons boutons pour hausser le rendement de sa troupe.

« On doit se concentrer sur ce qu'on fait »
« On doit se concentrer sur ce qu'on fait »

À ce sujet, le gardien Craig Anderson n’a pas eu la langue de bois pour expliquer son succès.

«Quand il parle, les joueurs l’écoutent vraiment! On ne peut pas dire cela de tous les entraîneurs. J’ai vu dans certaines équipes des joueurs faire à leur tête dès que les entraîneurs quittaient la chambre. Il exerce un excellent leadership et il est appuyé par de bons vétérans qui renforcent son message», a déclaré Anderson qui a porté les couleurs de l’Avalanche, des Panthers et des Blackhawks.

Le défenseur étoile Erik Karlsson ne s’est pas fait prier longtemps pour encenser MacLean qui lui permet de garder sa personnalité amusante et rafraîchissante.

«Il est un excellent entraîneur, il comprend bien la LNH et il a développé un très bon équilibre pour garder le hockey agréable», a révélé le défenseur au sens de l’humour aussi affûté que ses patins.

Le plaisir est demeuré dans l’entourage des Sénateurs malgré une panoplie de blessures dans ce calendrier de 48 matchs. Tout de même, les joueurs ressentent de la pression et c’est un indicatif positif à leurs yeux.

Un peu à l’image de Carey Price à Montréal, Anderson ne profite pas d’une grande marge de manœuvre surtout que l’attaque des Sénateurs ne produit pas à la tonne.

«Il y a toujours de la pression. D’ailleurs, si ce n’était pas le cas, ça voudrait dire que ce n’est pas important à nos yeux. Il faut vivre avec cela de la meilleure façon et donner une chance de gagner à son équipe», a dit Anderson qui dégage un grand calme.

« Alfredsson est encore vite comme un jeune »
« Alfredsson est encore vite comme un jeune »

Guillaume Latendresse, qui a connu les deux cerbères, est bien placé pour jouer aux comparaisons.

«Les deux gardiens occupent un rôle très important et ils appartiennent à l’élite de la LNH. Craig a un style un peu différent; on dirait qu’il lit les lancers. Ça devrait donner un beau duel de gardiens», a-t-il prédit.

Un contexte inouï pour Latendresse et Pageau

Contrairement à quelques coéquipiers, Latendresse et Jean-Gabriel Pageau saisissent l’ampleur de ce premier choc éliminatoire contre le Canadien.

Latendresse a choisi de poursuivre sa carrière à Ottawa pour se rapprocher de son fils et il se retrouve, quelques mois plus tard, confronté à son ancienne équipe. Le hasard fait parfois bien les choses, mais on sent que l’attaquant approche cette série avec beaucoup de sérieux.

«Le Canadien profite d’une énorme visibilité médiatique et c’est une chance pour notre organisation de montrer notre équipe; nous allons essayer d’en profiter. Il n’existe pas encore une grande rivalité parce qu’il s’agit du premier affrontement, mais on verra après», a soutenu Latendresse.

Même s’il était arrivé à Montréal depuis quelques heures, Pageau avait encore de la difficulté à réaliser ce qu’il est sur le point de vivre.

«C’est vraiment spécial, je ne m’attendais pas à me retrouver dans les séries de la LNH aussi rapidement. L’organisation m’a donné ma chance et ils me gardent en séries, c’est vraiment une belle marque de confiance», a exprimé l’auteur de deux buts et deux aides en neuf parties avec les Sénateurs.

L’an dernier, Pageau évoluait encore dans la LHJMQ et il a continué de faire mentir ses dénigreurs dès sa première année dans la Ligue américaine de hockey.

«J’ai écouté les conseils des entraîneurs et j’ai beaucoup appris dans la Ligue américaine dont au niveau de mon jeu défensif tout en gagnant en confiance», a commenté l’attaquant de cinq pieds neuf pouces et 163 livres qui aime s’inspirer de Daniel Brière et David Desharnais.