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RÉSULTATS

Drouin : il ne manquait que la victoire

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MONTRÉAL – Satisfaction, plaisir, reconnaissance, soulagement et un brin de déception : Jonathan Drouin est passé par toutes les gammes d'émotion, lundi soir, lors de son retour devant ses anciens partisans pour affronter ses anciens coéquipiers au Centre Bell.

« C'était vraiment spécial! Vraiment plaisant », que Drouin a témoigné après la rencontre.

Et ce ne sont pas les quelques huées entendues chaque fois qu'il s'emparait de la rondelle qui ont gâché son retour.

« Je m'attendais à pire, a d'ailleurs lancé le Québécois en esquissant un sourire. Je l'avais déjà vécu quand d'autres anciens revenaient ici pendant mes six saisons passées avec le Canadien. J'en avais d'ailleurs parlé avec Lekky (Artturi Lehkonen) qui avait eu droit au même traitement à son retour à Montréal avec l'Avalanche. Si un aussi bon gars que Lekky peut être hué, ça va arriver à n'importe qui. Et comme je l'avais déjà été quand je jouais ici, c'est certain que je m'y attendais. J'ai eu de la misère à dormir cet après-midi », philosophait Drouin qui a aussi sa part d'applaudissements.

Des applaudissements qui se sont multipliés au point de se transformer en belle ovation lorsque, dès la première pause du premier tiers, une bande vidéo rappelant les bons moments de Drouin avec le Tricolore a défilé à l'écran géant.

Debout au banc, pendant que ses coéquipiers et ses adversaires soulignaient ce retour en frappant sur la patinoire avec les lames de leur bâton, Drouin a levé la main au ciel pour saluer les partisans qui lui souhaitaient la bienvenue. Il semblait alors très touché. Même ému.

« Je l'étais vraiment. Ce n'était pas évident de gérer mes émotions et j'ai fait tout ce que j'ai pu pour garder des petites larmes en dedans. Je voulais vraiment dire merci à tout le monde pour mes six années passées ici. Merci aux partisans, aux gars avec qui j'ai joué, au staff, à tout le monde. C'était vraiment cool. C'est juste plate qu'on ait perdu », a assuré Drouin qui s'est ensuite dirigé dans le grand corridor reliant les vestiaires des deux équipes. Un grand corridor où il a renoué avec plusieurs anciens coéquipiers du Tricolore.

St-Louis salue l'intelligence de Drouin

Dans ce revers de 4-3 encaissé aux mains du Canadien – un premier après trois victoires consécutives et un deuxième seulement en temps réglementaire lors des 12 derniers matchs de l'Avalanche (9-2-1) – Jonathan Drouin a récolté une passe.

Cette mention d'aide lui a permis de gonfler à 17 sa récolte de points (7 buts, 10 passes) à ses 16 derniers matchs. Il a aussi obtenu 27 min 4 s de temps d'utilisation, fracassant la barre des 20 minutes dans un huitième match de suite.

Tout un contraste avec sa maigre récolte de huit points (3 buts, 5 passes) lors de ses 26 premières parties dans l'uniforme et du fait qu'il avait atteint le plateau des 20 minutes de temps d'utilisation deux fois seulement lors de ses 34 premières parties. Sans oublier que l'entraîneur-chef Jared Bednar l'a écarté de sa formation à deux reprises.

Comment expliquer que Drouin connaisse une séquence aussi heureuse alors qu'il a signé un contrat d'une saison, au salaire minimum, pour obtenir une chance de prouver qu'il pouvait encore aider un club de la LNH à gagner?

Le fait de compléter un trio avec Nathan MacKinnon et Mikko Rantanen en plus de profiter de l'appui de défenseurs aussi sensationnels que Cale Makar et son complice Devon Toews aident certainement pas mal.

Beaucoup même.

Mais l'entraîneur-chef Martin St-Louis a aussi tenu à donner à Drouin le mérite qui lui revient.

« Jonathan joue avec des gars excellents. Mais s'il peut jouer aussi souvent avec eux, c'est parce qu'il est intelligent. Quand ses coéquipiers lui donnent la rondelle, ils savent que le jeu ne s'arrêtera pas sur son bâton. Qu'il va le prolonger. Pour jouer avec des gars aussi rapides, il faut aussi être rapide dans ta tête. Je suis convaincu que les autres gars sont bien heureux de jouer avec Jonathan », a témoigné St-Louis en parlant de son ancien joueur.

MacKinnon et Makar impressionnants

Privé de plusieurs joueurs en raison de blessures avec en prime la décision de Valeri Nichushkin de faire appel au programme d'aide offert par la LNH et l'Association des joueurs, Jared Bednar doit composer avec une situation pas évidente.

Huit défenseurs qui étaient d'ailleurs en uniforme lundi soir. Deux d'entre eux, Kurtis MacDermid et Caleb Jones, complétaient un quatrième trio piloté par Fredrik Olofsson.

Malgré ces effectifs réduits à l'attaque, l'entraîneur-chef de l'Avalanche a décidé de regrouper ses gros canons au sein d'un même trio et de les surutiliser : Nathan MacKinnon a passé 28 min 51 s sur la patinoire. Mikko Rantenan a joué plus encore (29 mins 13 s). En plus de Drouin qui a fracassé le plateau des 27 minutes, Cale Makar a passé 29 min 11 s sur la patinoire. Devon Toews s'est « contenté » de 23 minutes...

Pourquoi tout miser sur cinq joueurs au lieu de répartir ce talent au sein de deux, voire de trois trios?

« Bien honnêtement, ce sont eux qui déterminent ma gestion du match. Quand ils jouent comme ils l'ont fait ce soir et qu'ils nous offrent autant de production – MacKinnon a récolté une passe en plus de décocher 14 tirs dont la moitié ont atteint la cible, Makar a marqué un but et ajouté deux passes – ils me donnent raison de les regrouper. Si les résultats ne viennent pas, c'est là que je procède à des permutations afin de secouer le club et d'obtenir plus de résultats », qu'a expliqué Jared Bednar.

« Malgré leur production, je n'ai pas trouvé que nous avons assez bien joué ce soir. Il manquait quelque chose et je n'ai pas aimé deux des buts qu'on a donnés », que l'entraîneur-chef des Avs a témoigné.

Appelé à préciser sa pensée, Bednar a directement pointé son gardien Alexandar Georgiev du doigt : « Il y a deux buts qu'il n'aurait pas dû accorder », que Bednar a tranché.

Girard en colère

Croisé quelques minutes plus tôt dans le vestiaire de l'Avalanche, Samuel Girard grommelait en gardant les yeux rivés sur la feuille de pointage.

Le défenseur québécois était même en colère.

« Je suis en maudit à cause du dernier but. La rondelle m'est passée entre les jambes et je ne l'ai jamais vue. Il y avait beaucoup d'action dans l'enclave. J'avais Manson – son coéquipier défenseur Josh Manson – devant moi et je ne voyais que son chandail. Ça me met en maudit, car on a tous les deux raté la rondelle et notre gardien ne l'a pas vu lui non plus », que Girard expliquait.

Bataillant devant le filet de l'Avalanche, Joel Armia a pu profiter de la situation en poussant la rondelle derrière Alexandar Georgiev pour marquer son septième but de la saison, son deuxième but victorieux.

Au-delà le mélange de colère et de frustration associé à ce but, Samuel Girard a indiqué qu'il retrouvait lentement mais sûrement son aisance sur la patinoire après avoir passé un mois loin de l'action pour régler ses problèmes d'anxiété.

« C'est pas évident de revenir après un mois à ne rien faire. Je m'entraînais, mais ce n'est pas pareil. Même patiner en solitaire, ça n'a rien à voir avec les exigences d'un match. Mais ça s'en vient. Je suis bien dans ma tête. J'ai réglé mes ennuis et je retrouve la forme », a conclu Girard qui, avec ses coéquipiers, a mis le cap sur Ottawa où il affrontera les Sénateurs mardi soir.

Entre les lignes

-    Le Canadien a signé sa huitième victoire en 26 matchs (8-15-2-1) au cours desquels il a accordé le premier but à ses adversaires...

-    Le Canadien a marqué deux buts en avantage numérique aux dépens de l'Avalanche lundi. C'était la cinquième fois cette saison qu'il réussissait un doublé en supériorité numérique. Il avait signé trois victoires – des gains en prolongation aux dépens du Columbus, Detroit et Winnipeg – et encaissé un revers en tirs de barrage lors du tout premier match de la saison à Toronto le 11 octobre dernier...

-    Avec deux buts en deux attaques massives, le Canadien a été parfait en supériorité numérique pour la deuxième fois de la saison. Il avait marqué lors du seul avantage numérique obtenu aux dépens du Kraken de Seattle – victoire du CH de 4-2 – le 4 décembre dernier au Centre Bell...

-    Les officiels ont déposé 70 mises en jeu lors du match de lundi. Un sommet jusqu'ici cette année pour le Canadien alors que ses joueurs disputent en moyenne 55 mises en jeu par rencontre...

-    Nick Suzuki a été sensationnel lundi au cercle des mises en jeu. Il a gagné 17 des 26 duels qu'il a livrés (65 %). Il a nettement eu le dessus sur Nathan MacKinnon qui n'a gagné que six des 22 mises en jeu qu'il a disputées (27 %)...