LAS VEGAS - Les Capitals n’affichaient aucun signe d’inquiétude au lendemain de leur défaite de 6-4 aux mains des Golden Knights.

 

Ils se sont entraînés avec entrain et dans la bonne humeur au T-Mobile Arena et une fois dans le vestiaire, une confiance évidente flottait dans le vestiaire malgré le fait qu’ils tirent de l’arrière 1-0 en finale de la coupe Stanley.

 

Une position un brin précaire si l’on considère que le club qui a gagné la première partie de la grande finale lors des six dernières saisons a ensuite soulevé la coupe Stanley et que cette statistique s’est avérée dans 78 % des finales (61 en 78) depuis 1939. Les Bruins de Boston, en 2011, sont les derniers à avoir survécu à un revers lors du premier match de la grande finale. Ils avaient finalement remporté la coupe Stanley aux dépens des Canucks dans le cadre d’un septième match disputé à Vancouver.

 

Il faut dire que les Capitals se retrouvent en terrain connu. En première ronde, ils ont comblé un recul de 0-2 pour finalement éliminer les Blue Jackets de Columbus en six matchs. En deuxième ronde, ils ont perdu le premier match de la série les opposant aux Penguins pour finalement l’emporter en six. En finale de l’Est, ils ont échappé une avance de 2-0 avant de se retrouver avec un recul de 2-3 qu’ils ont comblé avec deux gains consécutifs pour éliminer le Lightning de Tampa Bay en sept rencontres.

 

« Nous avons surmonté des défis bien plus imposants que celui qui se retrouve devant nous », a d’ailleurs souligné Lars Eller après l’entraînement des Caps mardi.

 

« Ce n’est pas une position agréable, mais nous savons que nous pouvons jouer du bien meilleur hockey que nous l’avons fait hier soir. Je demeure très optimiste », a ajouté Eller.

 

L’ancien du Canadien est passé à un cheveu de niveler les chances en toute fin de match alors que Braden Holtby avait été rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant. Il a jonglé avec la rondelle devant une cage déserte et n’a pu profiter de la chance en or qui s’offrait à lui. Il faut dire que le coup de bâton à deux mains qu’a asséné le défenseur Deryk Engelland sur son bâton est loin d’avoir facilité la cause d’Eller.

 

« Si vous m’offrez 100 chances de marquer comme celle que j’ai eue en fin de match hier, je vais marquer 99 fois. Il est certain que le jeu peut sembler banal du haut de la galerie de presse ou à la télé, mais ce n’est pas toujours évident. Le coup de bâton n’a pas aidé c’est sûr. Il m’a fait perdre un peu de mon tempo, mais j’aurais quand même dû marquer sur le jeu », a indiqué Lars Eller qui s’est refusé de revoir le jeu sur les bandes vidéo.

 

« Je dois passer à autre chose. Je ne dois pas me laisser déconcentrer par cette occasion ratée », a ajouté Eller qui a souvent été victime de baisses de régime attribuable à une forme de découragement lorsqu’il défendait les couleurs du Canadien.

 

Quand on lui a demandé si, à l’opposé du but qu’il a marqué en deuxième période de prolongation du troisième match de la série contre Columbus, but qui a relancé son équipe et qu’il chérira à jamais, l’occasion ratée en fin de match lundi pourrait-elle le hanter longtemps.

 

« On verra », a simplement tranché le Danois.

 

On comprend que la suite des choses dans la série opposant les Capitals aux Golden Knights aura de grandes répercussions sur la capacité d’Eller de balayer ou non de ses souvenirs le but raté en fin de première rencontre.

 

Wilson s’en tire bien

 

Coupable d’une mise en échec un brin tardive et surtout par-derrière qu’il a assénée à Jonathan Marchessault en troisième période du match de lundi, Tom Wilson était à son poste au sein du premier trio à l’entraînement mardi.

 

Plus important encore, il sera en compagnie d’Alexander Ovechkin et Evgeny Kuznetsov lors du prochain match puisque la LNH a décidé de ne pas imposer de mesure disciplinaire supplémentaire contre lui.

 

« Je ne comprends pas tout le brouhaha qui entoure cette mise en échec. Elle était légale et solide. On peut considérer que j’ai commis de l’obstruction et j’ai écopé deux minutes pour cela, mais pourquoi réclamer une suspension? Ça n’a pas de bon sens. Je considérais que c’était un coup légal sur la patinoire, je le considérais après avoir revu le jeu après la partie et je considère toujours aujourd’hui que j’ai respecté les règles », a plaidé Wilson.

 

Les responsables de la sécurité des joueurs ont décidé de ne pas sévir à l’endroit de Wilson parce qu’ils ont établi que la mise en échec n’était pas tardive. Elle a été assénée ,6 secondes après que Marchessault eut effectué sa passe. Pour qu’une mise en échec soit considérée tardive, l’impact doit survenir au-delà de ,7 seconde après que la rondelle eut quitté la lame du bâton du joué visé. De plus, la LNH a établi que la tête n’a jamais été le point d’impact.

 

Ces deux points sont vérifiables et vérifiés.

 

Il n’en demeure pas moins que la Ligue tient à se débarrasser des coups sournois. Et puisque Marchessault a été frappé par-derrière et n’a jamais été en mesure de se protéger, le coup de Wilson doit être considéré comme une mise en échec sournoise et devrait être sanctionné puisque c’est la seule façon d’éliminer ce genre de coup.

 

Surtout que Wilson est loin d’être un ange. De fait, il est un délinquant récidiviste en matière de mises en échec dangereuses. Il a d’ailleurs écopé une suspension de trois matchs en deuxième ronde pour une mise en échec à la tête de Zach Aston-Reese. Le point d’impact initial était l’épaule, mais la tête du joueur des Penguins a ensuite essuyé les contrecoups du choc ce qui a poussé la Ligue à se montrer très sévère.

 

La clémence affichée mardi, bien qu’elle soit expliquée par les responsables du bureau de la sécurité des joueurs, envoie donc un message un brin contradictoire. Mais bon…

 

Trotz défend Wilson et son équipe

 

Entraîneur-chef des Capitals, Barry Trotz s’est porté à la défense de son joueur. Non seulement a-t-il refusé de le condamner pour son geste aux dépens de Marchessault, mais il s’est aussi bien gardé de lui reprocher d’avoir offert un facteur de motivation supplémentaire aux Golden Knights qui ont ensuite marqué trois buts sans riposte.

 

« La mise en échec était légale. Leur joueur (Marchessault) est plus petit que Tom (Wilson) et il a suivi sa passe des yeux au lieu d’être attentif à ce qui arrivait autour de lui. Tom est un joueur physique. En plus, il frappe comme un train. Plusieurs joueurs dans la Ligue frappent davantage que Tom en nombre de mises en échec. Mais les joueurs qui sont victimes de ces mises en échec encaissent sans problème. Dans le cas de Tom c’est différent en raison de la puissance qu’il déploie dans ses mises en échec. En plus, il est devenu un très bon joueur de hockey. Il occupe une place qu’il mérite amplement au sein de notre premier trio. Que ce soit positif ou négatif, Tom a toujours des répercussions dans un match. C’est un joueur autour de qui beaucoup de choses arrivent », a indiqué Barry Trotz.

 

Au terme de l’entraînement, Trotz a regroupé ses joueurs autour de lui au centre de la patinoire. Pendant une minute ou deux, il leur a livré un message qu’il a ensuite partagé (en partie) avec les journalistes.

 

« Nous avons perdu la première partie, mais nous n’avons aucune raison d’être abattus. Nous avons laissé au vestiaire plusieurs facettes de notre jeu qui nous ont permis de disputer de bien meilleures parties depuis le début des séries. Malgré ça. Nous sommes demeurés dans le coup jusqu’à la toute fin. Si nous jouons simplement comme nous sommes capables de le faire, je suis convaincu que cette série basculera rapidement », a conclu l’entraîneur-chef des Capitals.