Les Golden Knights de Vegas sont à une victoire d’une place en finale de la Coupe Stanley.

Oui! Je sais! La quatrième sera la plus difficile à aller chercher comme se plaisaient à marteler l’entraîneur-chef Gerard Gallant et ses joueurs après leur victoire de 3-2 aux dépens des Jets de Winnipeg. Des Jets qui semblent incapables de résoudre l’énigme que représente l’équipe cendrillon de la LNH.

Mais quand on regarde les Knights aller, quand on les voit profiter pleinement de la recette qui les propulse vers la victoire, il est bien difficile de croire qu’ils subiront le sort qu’ils viennent d’infliger aux Jets et perdront les trois prochains matchs de la finale de l’Ouest.

Quelle est donc cette recette qui a propulsé les Knights vers leur victoire de 3-2 vendredi et qui les lance en avant 3-1 dans une série qui pourrait prendre fin dès dimanche après-midi?

Un heureux mélange de bons, voire de très bons, débuts de match, de répliques rapides, voire immédiates, aux rares buts enfilés par leurs adversaires, une implication totale de l’ensemble des joueurs utilisés de main de maître par Gerard Gallant et aussi, et surtout, de performances sensationnelles d’un Marc-André Fleury qui semble en mission.

Auteur du but gagnant vendredi, un but sensationnel qu’il a marqué en décochant un tir parfait alors qu’il filait à pleine vitesse en direction de Connor Hellebuyck, Reilly Smith affichait une grande humilité dans la victoire. Lorsqu’un collègue lui a demandé d’expliquer le fait que son équipe soit en mesure de contrer l’attaque redoutable des Jets et de se retrouver à une victoire de la finale, Smith n’a pas hésité une seconde : « la réponse est assise à côté de moi », a-t-il laconiquement répondu.

Marc-André Fleury a alors esquissé un petit sourire. Comme il en esquisse des dizaines, voire des centaines, par les temps qui courent. Autant avant, après et même pendant les matchs de son équipe.

Fleury a repoussé 36 des 38 tirs des Jets vendredi soir dont sept venus de la lame du bâton de Patrick Laine qui a décoché un total de 13 tirs. De fait, les Jets ont décoché 85 tirs. Ils en ont cadré 38. Bon! L’officiel mineur responsable des tirs au but avait la gâchette un brin facile alors que quelques tirs hors cibles se sont retrouvés dans la colonne des tirs cadrés. Mais quand même. Fleury a été canardé et une fois encore il a eu le dessus sur les redoutables marqueurs des Jets. Il a surtout eu le dessus, une fois encore, sur son vis-à-vis Connor Hellebuyck qui ne joue pas à la hauteur de sa place au sein des trois finalistes dans la course au trophée Vézina. Du moins pas en finale de l’Ouest.

Aussi vif qu’agile dans ses déplacements, Fleury a réalisé, deux, trois, cinq arrêts sensationnels. Des arrêts qui ont changé le cours du match. Des arrêts qui ont miné les chances des Jets de niveler les chances dans la série. Des arrêts qui pourraient bien finir par miner la confiance de cette équipe pourtant habituellement très confiante. Peut-être trop?

« Il est impossible de générer plus d’attaque que nous l’avons fait ce soir. Si nous jouons le même match dimanche que nous venons de jouer ce soir et que le résultat est le même, il faudra simplement conclure que ce n’était simplement pas notre tour de gagner », a lancé le capitaine des Jets Blake Wheeler.

Hellebuyck dans l’ombre de Fleury

Comme il l’avait fait mercredi après la défaite de 4-2, le gardien Connor Hellebuyck a refusé de prendre le blâme, voire de convenir que son équipe avait connu des ratées en cours de partie. «Il faudra peut-être aller puiser un peu plus creux dans nos réserves lors du prochain match, mais il n’y a rien de mal dans notre jeu. Ce qui nous arrive tient bien plus de malchance que d’autre chose. À un moment donné, la chance va tourner en notre faveur», a prétendu le gardien.

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Si Hellebuyck continue à y aller d’analyses du genre, il passera l’été à les répéter. Car pour donner une chance à son équipe de revenir dans cette série, il faudra qu’il soit, au moins dans un match, meilleur que Marc-André Fleury.

Ce qui sera difficile à faire compte tenu du fait que Fleury a stoppé 69 des 73 tirs des Jets au cours des deux derniers matchs. Il a repoussé 121 des 130 des Jets depuis le début de la série ce qui lui confère une efficacité de 93,1 %.

Après quatre matchs face aux Golden Knights, Hellebuyck affiche une efficacité de 89,7 %.

Le gardien des Jets n’a pas été affreux hier. Il aurait peut-être pu défier Reilly Smith un brin plus sur le but gagnant, mais le tir de l’attaquant des Knights était parfait. Rien de moins. Un tir qu’il a obtenu au terme d’une échappée qui a suivi une perte de rondelle par Dustin Byfuglien qui est passé dans le vide en voulant décocher un tir frappé à la ligne bleue de Vegas.

« Je me préparais à devoir bloquer la rondelle lorsque j’ai vu qu’elle était libre. J’ai été un peu chanceux », a plaidé Smith qui a profité d’une petite ouverture pour marquer.

« Il n’y a pas beaucoup de gars dans la Ligue qui sont capables de décocher un tir aussi puissant et précis alors qu’ils patinent à pleine vitesse. Ça fait juste démontrer à quel point il est bon », a commenté Jonathan Marchessault en parlant de son compagnon de trio.

Connor Hellebuyck a plutôt pêché sur le but qui a permis aux Knights de répliquer rapidement au but qui avait permis aux Jets de niveler les chances en milieu de période médiane alors que Patrick Laine a déjoué Marc-André Fleury à l’aide d’un puissant et précis tir frappé sur réception qui n’a donné aucune chance au gardien québécois.

Hellebuyck a accordé un retour bien trop généreux sur un tir anodin, retour dont Pierre-Édouard Bellemare a su profiter pour contourner le filet avant de remettre dans l’enclave à Tomas Nosek qui a profité de la nonchalance de joueurs des Jets qui ont assisté sans bouger à la séquence pour pousser la rondelle derrière le gardien. Ce but a été marqué 43 secondes après le filet de Laine.

C’était la troisième fois que les Jets laissaient les Knights répliquer rapidement à un de leur filet dans le cadre des trois défaites encaissées jusqu’ici. Jonathan Marchessault a donné les devants 3-1 aux Knights dans le deuxième match, 88 secondes après un but de Kyle Connor. Mercredi, James Neal a répliqué 12 secondes après que Mark Scheifele eut nivelé les chances 1-1 en début de deuxième période.

Saine gestion de Gallant

Cette façon de répliquer est tout à l’honneur de l’attitude développée tout au long de la saison. « Peu importe que ce soit des gars du top six ou des gars des troisième et quatrième trios, nous savons tous qu’il faut prendre les moyens nécessaires pour répliquer aux buts des adversaires. On doit oublier ce qui vient de se passer et foncer à nouveau. C’est ce qu’on a fait encore ce soir», a indiqué Pierre-Édouard Bellemare qui a joué un rôle de premier plan sur le deuxième but si important.

Au fait : que diable faisait le quatrième trio et surtout Tomas Nosek qui venait de sortir du banc de pénalité après le but de Laine sur la patinoire en pareille circonstance?

« Ça vous démontre quel genre de coach est Gerard Gallant. Quand tu commets une erreur, il te donne la chance de te reprendre. C’est un gros but pour les gars du quatrième trio. Un but qui fait plaisir. J’ai déjà été confiné à un quatrième trio et c’est le fun de sentir que tu es impliqué », a indiqué Jonathan Marchessault qui a récolté une passe sur le premier but du match. Un but que William Karlsson a marqué dès la troisième minute de jeu confirmant un autre bon départ des Knights.

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Questionné sur la présence de Nosek et du quatrième trio sur la patinoire pour le but qui a relancé son équipe, Gerard Gallant a confirmé qu’il voulait donner la chance à Nosek de se reprendre. Mais il a aussi admis que les circonstances l’avaient aidé à prendre cette décision.

« Les Jets sont revenus avec leur quatrième trio alors j’ai suivi avec le mien. Cela dit, il était clair que j’allais renvoyer Nosek le plus vite possible sur la patinoire. Personne n’était plus déçu que lui de la pénalité écopée et du but qui a suivi. Bellemare a fait un très bon jeu sur la séquence et Nosek s’est rendu au filet. On a joué de chance un peu sur la séquence et si nous avions encaissé un but sans doute qu’on me reprocherait la présence du quatrième trio, mais j’ai confiance en tous nos joueurs », a commenté l’entraîneur-chef des Knights.

En finir au plus vite

Après avoir répondu aux questions des journalistes, Marc-André Fleury passait quelques minutes avec son épouse et leurs deux filles dont la plus jeune était accrochée au cou de son père.

Avec ses coéquipiers des Knights, Fleury se préparait à effectuer une envolée rapide vers Winnipeg afin de maximiser le repos en vue du match de dimanche qui sera disputé à 15 h.

Fort de l’expérience acquise à Pittsburgh avec qui il s’est rendu trois fois jusqu’à la coupe Stanley, Marc-André Fleury est bien conscient que le plus difficile reste à faire. Même si le portrait est tout à l’avantage des Knights. «La pire à chose à faire serait de s’asseoir sur le fait qu’on a trois chances pour gagner. Il faut éviter ça et prendre les moyens pour en finir au plus vite», a indiqué le gardien sorelois.

« C’est un bon "feeling" d’être rendu où nous sommes rendus, mais on ne peut pas se satisfaire de cette situation afin d’éviter de lever le pied », a renchéri Jonathan Marchessault qui, au-delà la passe récoltée sur le premier but, a rempli de bonnes missions défensives vendredi.

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«Jonathan affichait un différentiel de moins 30 je crois l’an dernier en Floride. Il a suivi nos directives tout au long de l’année afin d’être meilleur défensivement et il était parmi les meilleurs de la Ligue cette année dans les plus et les moins. Ce soir, il a été solide contre leur gros trio et c’est la raison pour laquelle il s’est retrouvé souvent sur la patinoire en fin de rencontre», a analysé Gerard Gallant qui fera écho au message de prudence que lancera Marc-André Fleury à ses coéquipiers.

« Il n’y a pas d’équipe qui s’efface sans effort une fois en séries éliminatoires. Les Jets nous attendront dimanche et je m’attends à ce qu’ils commencent le match en force et qu’ils disputent leur meilleure partie jusqu’ici dans la série. Il faudra être prêt. Je sais que mes commentaires sont redondants et loin d’être flamboyants, mais nous avons inculqué à nos joueurs de prendre les matchs un à la fois depuis le début de la saison. Ce sera la même chose pour la prochaine et les autres qui suivront », a conclu l’entraîneur-chef des Golden Knights. L’entraîneur-chef de l’année dans la LNH.