Des cinq nouveaux membres du Temple de la renommée du hockey, Fred Shero, l'ex-entraîneur des Flyers de Philadelphie, est selon moi le plus fascinant. C'était un personnage énigmatique, ce qui lui avait valu le surnom de Freddy « Le brouillard ».
 
Shero a mené les Flyers à deux conquêtes de la coupe Stanley dans les années 70. Mais on disait à l'époque et encore aujourd'hui que le système de Fred Shero, c'était le gardien Bernard Parent et que ces deux championnats avaient été remportés à coups de poings, grâce à l'intimidation. Pourtant, Shero a été un innovateur.
 
Il a été le premier entraîneur-chef à travailler avec un adjoint derrière le banc de son équipe, Mike Nykoluk en 1972;  le premier à utiliser la vidéo (désolé Roger Neilson) et c'est lui qui a instauré les entraînements les matins de match (morning skate). Il avait aussi des méthodes assez particulières.
 

Bobby Clarke racontait en fin de semaine que durant un entraînement, Shero avait commandé un exercice qui n'avait aucun sens. Au bout de 15 minutes, Clarke va voir son entraîneur pour lui dire que ce qu'il voulait était complètement ridicule... Shero lui avait répondu : « Je sais. Je voulais simplement savoir combien de temps j'allais attendre avant que quelqu'un vienne me le dire! »
 
Mais les années Shero à Philadelphie sont à jamais associées aux « Broad Street Bullies », une époque pas très glorieuse dans l'histoire de la LNH. À ce sujet, Fred Shero s'est toujours défendu en disant qu'il dirigeait des joueurs qui aimaient se battre, alors il les a laissés se battre. « Si j'avais été le coach des Canadiens, l'histoire aurait été différente. »
 
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Fred Shero a toujours admiré la façon dont les Soviétiques se déployaient en unité de cinq. Méthode qui a été reprise par Scotty Bowman plusieurs années plus tard à Detroit. 
 
En 10 saisons comme entraîneur-chef dans la LNH, Fred Shero a conservé un dossier de 390-225-119. Il a participé à quatre finales et gagné deux fois la coupe Stanley. Il est mort en 1990. Son fils Ray est aujourd'hui le directeur général des Penguins de Pittsburgh.
 
Si vous avez la chance un jour, ne ratez pas l'excellent documentaire Broad Street Bulliesproduit par HBO sur les Flyers de Philadelphie de cette époque.

Pat Burns et Jacques Demers
 
Quoi que l'on puisse penser de Fred Shero et des Flyers, il était plus que temps qu'il fasse son entrée au Temple de la renommée.  
 
Maintenant, il se passe quoi avec Pat Burns et Jacques Demers?
 
On a cru à tort que l'intronisation de Pat Burns ne serait qu'une formalité. Malgré trois trophées Jack-Adams, deux participations à la finale et une coupe Stanley, on attend encore.
 
Jacques DemersEt Jacques Demers? Trois fois en nomination, deux fois choisi l'entraîneur de l'année et une coupe Stanley lui aussi. Il a également joué un rôle de premier plan dans le redressement de deux franchises.

Quand il prend la barre des Blues de St Louis, l'équipe est en pleine déroute. Les propriétaires veulent s'en débarrasser. Les Blues n'ont pas participé au repêchage du mois de juin précédant. Sur le plancher, il n'y a personne à leur table. Pourtant, à sa première saison il conduit les Blues au 2e tour des séries et en finale de l'Ouest les deux années suivantes.
 
En 1986, il quitte pour Detroit. À l'époque, ils sont la risée de la LNH. On les appelle les « Dead Wings ». Il va effectuer le redressement le plus spectaculaire de l'histoire de la LNH à l'époque. Après une saison de 40 points en 1985-1986, Demers va mener son équipe à des saisons de 78 et 93 points et à deux autres finales de l'Ouest contre les Oilers d'Edmonton de Wayne Gretzky.

Récemment, le propriétaire des Red Wings, Mike Ilitch, a déclaré que Jacques Demers avait jeté les bases de ce que sont devenus les Red Wings aujourd'hui, la référence dans la LNH.

Et en 1993, contre toute attente, il conduit le CH à sa dernière conquête de la coupe Stanley.
 
Ses années passées derrière le banc du Lightning n'ont certainement pas aidé la cause de Jacques. Mais toutes sortes de règlements ont été invoqués pour justifier le rejet de sa candidature. Des règlements qui ne comptaient plus quand est venu le temps d'introniser Herb Brooks ou Roger Neilson.
 
Et en 2014?

Maintenant à quoi pourrait ressembler la cuvée 2014? À mon avis, il y a deux incontournables.
 
Mike Modano : 21 saisons dans la LNH, 1499 points et une coupe Stanley.  L'autre, Dominik Hasek : 735 matchs joués en 16 saisons, deux conquêtes de la coupe Stanley, deux trophées Hart et six trophées Vézina.
 
Pour le reste, voici quelques noms : Jeremy Roenick, Mark Recchi, Phil Housley, Bill Guerin, Rob Blake, Dave Andreychuk et Peter Forsberg
 
Mais le nom qui suscite le plus de débats est celui d'Eric Lindros. En 14 saisons, il a récolté 865 points en seulement 760 parties. Il a gagné le trophée Hart et le Art-Ross.
 
Alors, qui seront les heureux élus selon vous?