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RÉSULTATS

Jonathan Marchessault gagne en famille

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LAS VEGAS – La course au trophée Conn-Smythe a été bien plus serrée que celle entre les Golden Knigts de Vegas et les Panthers de la Floride pour mettre la main sur la coupe Stanley.

Avec ses 13 buts et 25 points, avec sa séquence de 10 matchs consécutifs avec au moins un point, séquence amorcée en finale de l'Ouest contre les Stars de Dallas et qui s'est prolongée jusqu'au cinquième et dernier match de la finale de la Coupe Stanley, Jonathan Marchessault a gagné le titre de joueur par excellence des séries.

Il est le premier Québécois depuis le gardien Jean-Sébastien Giguère – en 2003 avec les Mighty Ducks d'Anaheim – et le premier attaquant québécois depuis Claude Lemieux – en 1995 avec les Devils du New Jersey – à gagner le Conn-Smythe.

Il est aussi le premier joueur non repêché à gagner ce titre depuis... Wayne Gretzky en 1985 avec les Oilers.

Marchessault n'a pas volé ce titre. Loin de là. Je n'ai d'ailleurs pas hésité une seconde à lui offrir mon vote de première place.

Cela dit, Jack Eichel, à qui j'ai donné mon vote de deuxième place, a terminé les séries au premier rang des marqueurs avec 26 points, dont 20 passes. Un autre sommet.

J'ai donné mon vote de troisième place à Adin Hill en raison de ses performances sensationnelles en relève à Laurent Brossoit.

Cela dit, les Knights sont tellement forts, tellement équilibrés et ils jouent du hockey tellement hermétique que plusieurs observateurs considéraient que cela rendait le travail de Hill plus facile.

Les noms de Mark Stone, de William Karlsson et d'Alex Pietrangelo pouvaient très bien compléter le bulletin de vote derrière ceux de Marchessault et de Eichel.

Quand Gary Bettman a confirmé la sélection du Marchessault pour succéder au défenseur Cale Makar de l'Avalanche du Colorado, le Québécois et Eichel se sont sautés dans les bras et ont échangé quelques mots.

Est-ce que les deux compagnons de trio se livraient une lutte amicale pour mettre la main sur le titre de joueur des séries?

« Pas du tout », a assuré Eichel qui était ravi par l'élection de son ailier.

« C'est un honneur important pour lui et "Marchy" mérite pleinement ce trophée. Il est un joueur tellement important pour notre trio et notre équipe. Mais quand tu regardes la composition de notre club, tu peux facilement dire que des gars comme Stone ou Hill auraient tout aussi bien pu gagner », a expliqué Eichel.

« "Marchy" a réalisé de gros jeux et a marqué de gros buts dans des moments tellement importants qu'il méritait pleinement de gagner ce trophée », a ajouté le capitaine Stone.

Aussitôt le trophée Conn-Smythe en sa possession, Marchessault l'a vite remis à un membre de l'équipe des communications de la LNH – Dave Keon fils – pour qu'il puisse le ranger en sécurité. Marchessault avait de l'œil sur un autre trophée : sur la coupe Stanley.

Et cette coupe Stanley, Marchessault s'en est emparé dès qu'il a pu pour l'amener dans un coin de la patinoire où il l'a entourée en compagnie de son épouse et leurs quatre enfants.

« C'est pour eux autres que je joue. C'est ma famille qui me donne toute la motivation nécessaire pour jouer au hockey. C'est vraiment ce qui me fait le plus plaisir d'être avec eux autour de la coupe Stanley. »

Un groupe formidable

S'il a longuement festoyé avec son épouse et ses enfants qui parcouraient la patinoire avec la même fougue et la même passion affichée par leur père, Marchessault a aussi célébré avec la famille avec qui il partage le vestiaire.

« J'ai gagné la coupe avec un groupe formidable. Je suis juste tellement content. C'est un grand sentiment d'accomplissement. Le trophée Conn-Smythe c'est un bel honneur, mais ça prend plus qu'un gars pour gagner la coupe Stanley. Plusieurs gars ont élevé leur jeu depuis le début des séries. Il y avait plusieurs candidats. C'est le fun, mais c'est la coupe Stanley qui était mon objectif », a témoigné Marchessault.

Le Québécois a beaucoup apprécié la touche spéciale accordée aux joueurs de la première heure qui ont amorcé le match et reçu, les premiers, la coupe Stanley.

« J'ai été un peu surpris de la décision de Bruce de nous envoyer les cinq pour commencer le match. Et ce n'est pas comme si on avait connu un bon début de partie. Et après le match, c'était vraiment un beau sentiment quand Mark a donné la coupe à Reilly Smith. Ensuite est venu mon tour. Les six gars qui sont ici depuis le début, nous avons eu le bonheur de nous passer la coupe. C'est incroyable », a témoigné ce diable de joueur.

Un petit joueur en taille, mais un grand joueur en matière de caractère et d'acharnement. Des qualités qui lui ont permis de se rendre au bout d'un parcours qui a été pas mal sinueux et difficile. D'autant plus qu'il n'a jamais profité des largesses accordées à des jeunes repêchés.

« Ce n'était pas un beau parcours et il a été plus long que prévu. Mais je ne serais probablement pas ici si je n'avais pas suivi ce parcours difficile. J'ai grandi mentalement. J'aurai le temps un jour de réfléchir au chemin que j'ai parcouru. Mais pour l'instant, je veux juste savourer le moment », que Marchessault a conclu.

Nicolas Roy était à bout de souffle lorsqu'on l'a croisé sur la patinoire au cours des célébrations.

« Je commence à manquer d'énergie avec les célébrations et le match qui n'a pas été facile. Tu rêves à ça depuis que tu es jeune. Ça dépasse toutes les espérances que j'avais. Le moment de soulever la coupe, c'était incroyable. Il n'y a pas de meilleur feeling. Ce sont des moments que tu dois savourer le plus possible, car tu pourrais ne jamais plus les célébrer. Je suis tellement content de pouvoir vivre ça avec ma famille », qu'a ajouté Roy.

L'éclosion de Jack Eichel

Eichel a passé beaucoup de temps avec les membres de sa famille. Il a multiplié les photos avec parents et amis qui tenaient tous à souligner l'exploit sensationnel du jeune Américain qui a relancé une carrière menacée en subissant une délicate intervention chirurgicale à la nuque.

Au-delà de ce retour en forme, Eichel a vécu une éclosion comme joueur de hockey une fois avec les Golden Knights. Une éclosion qui confirme le grand talent qui l'habite. Mais plus encore, ses qualités globales comme joueur de hockey.

Deuxième choix de la cuvée 2015 derrière Connor McDavid, Eichel s'est bâti une réputation de joueur égoïste, centré sur l'attaque et peu enclin à aider la cause de son équipe lors de ses premières années dans la LNH avec les Sabres, à Buffalo.

C'est un tout autre joueur qui a soulevé la coupe Stanley mardi soir à Las Vegas.

Eichel a affiché une générosité débordante au cours des séries en orchestrant des poussées offensives au bénéfice de ses compagnons de trio. Il a aussi démontré un très haut niveau de conscience défensive. Il a non seulement gagné des batailles pour des rondelles libres, mais il a régulièrement pour ne pas dire continuellement tenter de compliquer la tâche de ses rivaux en provoquant des revirements et en bloquant des tirs.

Le joueur complet qui a soulevé la coupe Stanley mardi soir à Las Vegas n'a rien à voir avec le blanc-bec un brin ou deux égoïste qui a donné ses premiers coups de patin à Buffalo.

Et cela pourrait permettre aux Knights de prétendre aux grands honneurs l'an prochain; et de demeurer un club imposant et à prendre très au sérieux pour encore bien des années à venir.