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RÉSULTATS

Les Golden Knights champions : la revanche des écartés

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LAS VEGAS – C'est vers Jonathan Marchessault, William Karlsson, Reilly Smith, Brayden McNabb et Shea Theodore que les Golden Knights de Vegas se sont tournés pour amorcer le cinquième match de la finale de la Coupe Stanley.

Trois heures plus tard, ces grands chevaliers de la première heure, des joueurs largués par leur ancien club dans le cadre du repêchage faste qui a permis à un club d'expansion de faire une entrée fracassante dans la LNH, soulevaient tour à tour la coupe Stanley.

Forts d'une victoire de 9-3, une victoire aussi convaincante que la totale domination des Golden Knights aux dépens des Panthers de la Floride battus facilement en cinq matchs, les laissés pour compte de la première étaient vengés.

« Ça fait cinq ans que je réponds à des questions sur ma déception d'avoir perdu en finale de la Coupe Stanley lors de notre première saison. J'espère que je n'en entendrai plus jamais parler », que William Carrier a lancé triomphant alors qu'il célébrait avec ses coéquipiers, ses parents, ses amis et les milliers de partisans qui fêtaient dans les gradins plus d'une heure après la fin de la rencontre sa première conquête de la coupe Stanley.

C'est Bruce Cassidy qui a eu l'idée de réunir les joueurs de la première heure pour lancer la rencontre devenue historique.

« Cette idée m'est venue alors que je marchais avec mon chien. Je trouvais que c'était un bon moyen, un beau symbole, d'amorcer un match potentiellement décisif avec les gars qui sont ici depuis la naissance du club. Surtout que le match était disputé devant nos partisans. J'ai malheureusement été obligé de laisser William de côté parce qu'il y avait déjà un ailier gauche sur la glace », a plaidé l'entraîneur-chef des Knights qui, comme les laissés pour compte à qui il tenait à rencontre hommage, vengeait lui-aussi sa défaite de 2017 avec les Bruins de Boston et soulevait la coupe pour une toute première fois.

« C'est plaisant de voir le club champion fêter avec ses partisans. Il y a six ans, le fait de voir l'adversaire célébrer sur notre patinoire – le TD Garden à Boston – m'avait laissé un goût amer. Ça ne compte plus. Je fais maintenant partie du groupe sélect regroupant ceux qui ont gagné. »

Premier capitaine de l'histoire des Golden Knights, Mark Stone a reçu la coupe Stanley des mains de Gary Bettman. Et Stone, qui a célébré sa première conquête en enfilant un tour du chapeau – premier joueur depuis 100 ans à réaliser l'exploit dans le cadre d'un match décisif – est loin d'avoir boudé son plaisir. Une fois son tour d'honneur complété, le capitaine a maintenu le ton donné par son entraîneur-chef en début de match et s'est tourné vers les joueurs de la première heure.

Stone a remis la coupe à Smith, qui l'a remise à Marchessault. Karlsson, McNabb, Theodore ont suivi avant que Carrier puisse enfin toucher au précieux trophée.

Le défilé s'est prolongé avec Alex Pietrangelo, Alec Martinez, Jonathan Quick et Chandler Stephenson qui brandissaient la coupe pour la deuxième fois de leur carrière.

Phil Kessel, qui l'a gagnée deux fois avec les Penguins de Pittsburgh, a célébré sa troisième conquête avec les autres membres de l'escouade de réserve. « La première est de loin la plus spéciale, mais ça demeure un exploit particulier », a indiqué le vétéran qui a disputé tous les matchs de saison régulière – 14 buts, 36 points – mais seulement quatre rencontres (2 passes) en séries.

Neuf buts, deux gros arrêts

Fidèles à leurs habitudes depuis le début de la finale, en fait, depuis le début des séries, les Golden Knights ont été redoutablement efficaces en attaque.

Avec les neuf buts marqués dans le match décisif, les Knights en ont enfilé 26 en cinq rencontres aux dépens des Panthers. Ils en ont marqué 88 en 22 matchs. Une moyenne de quatre buts par parties. La meilleure moyenne de 16 clubs qui ont accédé aux séries.

En dépit des neuf buts marqués mardi soir, dont deux qui ont donné le ton dès le premier tiers, ce sont deux arrêts d'Adin Hill qui ont davantage marqué la première période.

À mes yeux.

Hill s'est dressé devant Anton Lundell dès le début du match. Lundell venait de recevoir, au beau milieu de l'enclave, une rondelle perdue par Jack Eichel. Un peu plus tard, alors que les Panthers jouaient en avantage numérique, Hill s'est imposé devant Aleksander Barkov.

Sur la poussée qui a suivi, Stone a marqué le premier de ses trois buts.

Hill a été victime de trois buts. Il n'a pas bien paru sur le premier marqué dès les premiers instants de la période médiane alors qu'Aaron Ekblad l'a surpris avec un tir anodin de la pointe.

Ses coéquipiers l'ont ensuite bien appuyé en marquant cinq buts consécutifs, dont quatre en deuxième période.

Panthers : diminués, démunis, dominés

L'annonce du forfait de Matthew Tkachuk, quelques minutes avant cette partie cruciale, a confirmé la gravité de la blessure subie lorsqu'il a été épinglé au centre de la patinoire par Keegan Kolesar au cours de match numéro 3.

Tkachuk a subi une fracture près du sternum. Bien qu'il soit revenu au jeu après sa blessure pour orchestrer la remontée des Panthers qui l'avaient emporté en prolongation et qu'il ait disputé, de façon peu convaincante la quatrième rencontre, il était hors de question qu'il soit en uniforme jeudi.

« Il n'était pas même en mesure d'attacher ses patins », que Paul Maurice a confirmé après le match.

Sans Tkachuk, les Panthers avaient bien peu de chance de gagner. En prime, Ekblad jouait en dépit d'une fracture à un pied, Radko Gudas jouait en dépit en entorse à une cheville et plusieurs autres étaient vraiment mal en point. Incapables d'offrir leur plein rendement.

Cela dit, on peut se replier tant qu'on voudra sur les blessures, les Panthers demeuraient un club incapable de composer avec tous les avantages dont profitaient les Knights.

Le duel était inégal. Trop. On pourrait même dire que la finale qui semblait prometteuse est loin de l'avoir été tant les Knights étaient trop forts.

Sergeï Bobrovski a été incapable de composer avec les Knights. Il a été incapable de multiplier les miracles comme il l'avait fait lors des trois premières rondes.

Sans être miraculeux, Bobrovsky n'a pas été mauvais non plus. Il n'a pas fait de nombreux cadeaux aux Knights en finale. Oui, il a été sorti d'un match (le deuxième). Oui, il a été victime de neuf buts mardi.

Mais pour le match d'hier, il est devenu clair en deuxième engagement, que les Panthers, du premier au dernier, réalisaient qu'ils ne pourraient rien pour contrer les Knights. Ils ont alors levé le pied. Avec les conséquences qu'on connait.

Cette finale a donc confirmé, du moins c'est mon impression, que les Panthers, bien qu'ils forment une bonne équipe, un club capable de se battre pour une place en séries, n'avait pas de raison de franchir la première ronde autre que les vols à répétition perpétrés par leur gardien.

Les Panthers n'ont pas fait le poids en finale. Ils étaient diminués par les blessures, c'est vrai. Mais ils étaient aussi démunis face à la profondeur des Knights avec le résultat qu'ils ont été totalement dominés.

« Peu importe ce qui se dire et s'écrira, nous avons réalisé de grandes choses en séries. Nous avons causé des surprises. Et même si le résultat est loin de celui qu'on espérait en finale, nous en tirerons une expérience enrichissante qui nous aidera l'an prochain. Car après les séries que nous venons de disputer, des séries éreintantes, je n'aurai jamais à expliquer à mes joueurs à quel point le niveau de difficulté augmente au rythme des rondes des séries. Ils savent maintenant tout ce que ça prend pour se rendre aux grands honneurs. Ça aiderait à composer avec la déception de la défaite », a expliqué Maurice après le match.

Si tel est le cas pour Maurice et ses Panthers : tant mieux! Mais il n'en demeure pas moins qu'au-delà les belles surprises qu'ils ont faites à leurs partisans en éliminant les Bruins, les Maple Leafs de Toronto et les Hurricanes de la Caroline, les Panthers ont pris la place de trois clubs bien meilleurs qu'eux. Des clubs qui auraient pu offrir plus d'opposition aux Golden Knights et nous offrir une grande finale plus relevée.

Cela dit : bravo aux champions!

Le fait que les Panthers n'étaient pas de taille pour eux, n'enlève rien aux grandes qualités de cette organisation. Aux grandes qualités de cette équipe bâtie sur du roc. Une équipe solide, une équipe complète dont la diversité de la force de frappe et la qualité des joueurs de soutien, annonce que bien d'autres équipes tenteront d'utiliser les mêmes plans et les mêmes matériaux pour bâtir des clubs capables de viser les grands honneurs à leur tout.

Surtout que plusieurs de ces équipes rêvent aux grands honneurs depuis bien plus de temps qu'il en a fallu aux Golden Knights pour les atteindre.