Leon... le caméléon!
EDMONTON - Limité à trois passes par les Panthers de la Floride en finale de la coupe Stanley, l'an dernier, Leon Draisaitl s'est repris de brillante façon 12 mois plus tard.
Il a marqué dès la 66e seconde du premier match en plus de lancer les Oilers en avant 1-0 dans leur duel face aux Panthers en donnant la victoire à son équipe avec 31 secondes à faire en prolongation.
« Il n'y a personne de meilleur que lui », a claironné un Connor McDavid fort élogieux à l'endroit de son coéquipier après la victoire.
« C'est un gars qui s'impose dans les grands moments. Il est fort aux cercles des mises en jeu. En fait, il est fort dans toutes les facettes du jeu. Donnez-lui un mandat à remplir et il le remplira. Il n'obtient d'ailleurs pas assez de reconnaissance pour la qualité de son jeu défensif », a défilé McDavid poussant Draisaitl à baisser la tête en signe d'humilité.
Dans le cadre d'un premier match intense, où il fallait batailler ferme pour s'imposer le long des bandes, devant les filets et dans les trois zones, Draisaitl a toutefois gardé la tête très haute pour s'illustrer comme il l'a fait.
Comment expliquer une pareille transformation de Draisaitl à l'aube d'une deuxième finale consécutive opposant les Oilers et les Panthers? Comment expliquer que Leon ait des allures de caméléon?
« Le fait d'être en santé aide énormément », a d'abord plaidé le héros du match.
« L'an dernier, moi et plusieurs de mes coéquipiers sommes arrivés en finale par mal amochés. Quand tu traînes une blessure, tu te fatigues plus vite. Tu as besoin de plus de temps pour récupérer. Cette année, je suis en bien meilleure forme et j'espère le rester », a expliqué Draisaitl qui a moussé à 27 (neuf buts) sa récolte de points en 17 matchs disputés depuis le début des séries.
Déjà trois buts décisifs en prolongation
La deuxième tête du monstre offensif des Oilers a ensuite imputé à la qualité de ses coéquipiers sa performance lors du premier match. Et surtout son but décisif en prolongation. Un but marqué en avantage numérique après que Tomas Nosek eut tiré la rondelle directement dans les gradins avec moins de deux minutes à écouler à la quatrième période.
« J'ai eu la tâche la plus facile sur ce but. J'ai bénéficié des jeux sensationnels effectués par Corey (Perry) et Connor (McDavid) qui ont su s'échanger la rondelle avant que Connor me serve une passe parfaite dans l'enclave », a raconté Draisaitl dont trois des neuf buts marqués jusqu'ici en séries l'ont été lors de prolongation.
En plus d'offrir la victoire aux Oilers et leurs partisans mercredi soir, Draisaitl a permis à son équipe de niveler les chances 2-2 en première ronde face aux Kings en plus de donner les devants 2-0 aux Oilers en deuxième ronde aux dépens des Golden Knights. Des Oilers qui revendiquent quatre gains en prolongation ce printemps.
Connor McDavid a récolté deux passes pour maintenir sa première place au classement des marqueurs depuis le début des séries avec ses 28 points (six buts).
Kasperi Kapanen a lui aussi récolté deux passes.
« Il donne raison à l'équipe d'avoir fait son acquisition cette année. Il peut jouer au sein de tous les trios et remplir des rôles différents selon les besoins du moment. Sa grande vitesse le rend très difficile à contenir. Ç'aurait été sensationnel qu'il puisse marquer sur son échappée en prolongation. C'était un jeu magistral », a commenté Connor McDavid.
31 victoires de suite...
Leon Draisaitl a très bien amorcé le match et l'a tout aussi bien terminé en marquant le but de la victoire.
Entre ces deux buts, les Panthers ont rappelé qu'ils ont bien l'intention de conserver la coupe Stanley plutôt que de laisser les Oilers venir leur dérober.
Les Panthers ont nivelé les chances 1-1 à mi-chemin au premier tiers sur un but accordé après que les responsables des opérations hockey eurent rejeté la contestation de Kris Knoblauch pour obstruction à l'endroit du gardien Stuart Skinner. Non seulement Sam Bennett a été absous par les officiels, mais c'est à lui qu'on a donné le crédit du but après qu'il eût fait dévier la rondelle derrière Stuart Skinner.
Brad Marchand a donné les devants à la Floride en marquant 101 secondes plus tard pendant la pénalité décernée aux Oilers après le rejet de la contestation de leur entraîneur-chef.
On reviendra sur cette contestation plus loin.
Déjà en arrière par un but, les Oilers se sont compliqué les choses alors qu'ils ont laissé Sam Bennett doubler l'avance en début de période médiane.
Ce but a éteint la foule d'un coup.
Quand la LNH a confirmé que les Panthers, sous la gouverne de Paul Maurice, affichaient 31 victoires consécutives en séries éliminatoires lorsqu'ils sont en avant après une période (2 victoires) ou après deux (29 victoires), la confiance de voir les Oilers revenir de l'arrière s'est mise à piquer du nez.
Mais les Oilers n'ont pas lâché.
Après avoir réalisé 13 arrêts dont quelque-uns très difficile au premier tiers, Sergeï Bobrovsky a fait cadeau d'un but à Viktor Arvidsson. Oui le tir du Suédois était solide, mais le gardien des Panthers aurait dû facilement bloquer la rondelle.
Après ce but gentiment offert par «Bob The Goalie», Stuart Skinner, victime de trois buts sur les huit premiers tirs des Panthers, est soudainement devenu imperméable. Il a bloqué 16 tirs des Panthers en plus d'être parfait en troisième (deux arrêts) et en prolongation (six arrêts).
« Je me sentais très bien en dépit les trois buts accordés. Mais ça devait s'arrêter là si je voulais donner une chance à mes coéquipiers de revenir de l'arrière et de finalement l'emporter. «Bob» a été très solide en troisième (un but sur 14 tirs) et en prolongation (un but sur 10 tirs), mais nous avons finalement réussi à marquer. C'est un gros soulagement. Cela dit, j'ai toujours senti que l'équipe était convaincue de pouvoir revenir. J'attribue cela à l'expérience acquise l'an dernier. L'an dernier, quand la coupe Stanley a été installée sur la patinoire pour les hymnes nationaux lors du premier match, je ne regardais que ça. Cette année, je ne lui ai pas accordé d'attention », a ajouté le gardien des Oilers.
Knoblauch contesterait à nouveau
Lorsque Kris Knoblauch a indiqué aux arbitres son intention de contester le premier but des Panthers, il était convaincu d'avoir raison.
Après le match, et même si la LNH a finalement accordé le but, l'entraîneur-chef des Oilers était toujours convaincu d'avoir pris la bonne décision. «Je suis tellement convaincu que je n'hésiterais pas une seconde à contester à nouveau lors du prochain match dans une situation identique. Les arbitres m'ont dit que Sam Bennett avait effectué une chute qui expliquait le geste à l'endroit de Stuart (Skinner), mais la réalité est que notre gardien n'était pas en mesure d'effectuer l'arrêt», a défilé Knoblauch sans jamais critiquer ouvertement les responsables de la LNH.
Sam Bennett est bel et bien entré en contact avec Stuart Skinner. Et le gardien des Oilers avait totalement raison lorsqu'il a indiqué qu'il n'était pas en mesure de prendre sa position pour effectuer l'arrêt sur le tir de Bennett a finalement fait dévier derrière lui.
Mais les arbitres ont jugé que c'est Brett Kulak qui l'a poussé sur Stuart Skinner, d'où la décision d'accorder le but.
« S'il y a eu contact, c'est avec mon partenaire de jeu (Jake Walman) et non avec moi », a plaidé l'ancien défenseur du Canadien.
Bien qu'il soit difficile de trancher quant à la qualité de la décision de la LNH d'accorder le premier but aux Panthers, il est très facile de dire que les arbitres ont complètement raté un autre cas d'obstruction survenu quelques secondes plus tôt, lorsque Bennett a sorti du jeu le défenseur Jake Walman qui n'avait pas la rondelle et n'était pas sur le point de la recevoir.
Mais bon! Les Oilers s'en sont bien remis en comblant le déficit de deux buts pour finalement l'emporter 4-3 et prendre les devants 1-0 dans la finale qui se poursuivra, vendredi, au Rodger's Place.
« C'est pas mal mieux d'amorcer la finale avec une victoire au lieu de se retrouver avec un recul de 0-3 comme l'an dernier. Mais il ne faut pas perdre de la tête que la partie de ce soir est loin d'avoir été facile et que les prochaines seront tout aussi serrées », a lancé Mattias Ekholm en guise d'avertissement à ses coéquipiers.